Economie d'énergie et énergies renouvelables

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par canardos » 23 Jan 2006, 15:56

un article du Monde sur l'énergie des océans:

a écrit :

[center]Pour capter l'énergie des océans, les Anglais tirent les premiers[/center]

LE MONDE | 23.01.06 |
LE HAVRE (SEINE-MARITIME) ENVOYÉ SPÉCIAL


Il y a eu l'usine marémotrice de la Rance, ouverte il y a tout juste quarante ans près de Dinard (Ille-et-Vilaine), et qui reste la plus grande installation de ce type au monde (240 MW). Et puis plus rien, ou presque, en France, pour capter l'énergie des océans. Mais la hausse du prix des hydrocarbures et les engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre pourraient changer la donne, ainsi que certains l'ont déjà compris. C'est le cas de la Grande-Bretagne, en pointe dans ce domaine, comme l'a montré un séminaire franco-britannique sur les énergies marines qui s'est tenu au Havre les 19 et 20 janvier.


Outre-Manche, les projets pullulent. Serpents de mer articulés, prototypes de pédalos à hydrofoils immergés, hydroliennes ancrées au fond de l'eau ou montées sur des pieux, l'imagination des ingénieurs n'est guère bridée. Et pour cause : en 2010, la Grande-Bretagne devra avoir réduit ses émissions de CO2 de 20 % par rapport à celles de 1990 et produire 10 % d'énergies renouvelables. Elle se donne donc les moyens de ses ambitions, a rappelé Sir John Holmes, ambassadeur de Grande-Bretagne à Paris : "Vingt-neuf millions d'euros ont été investis depuis 1999 dans des programmes d'énergie marine et un fonds de 61 millions d'euros sur trois ans est prévu pour des démonstrateurs." Toute une infrastructure se met en place, souvent inspirée de ce qui a déjà été fait dans l'éolien offshore, arrivé à maturité et dont les acteurs se diversifient. Un atlas des ressources de l'énergie marine a déjà été dressé. Dans les îles écossaises d'Orkney, un Centre européen d'énergie maritime (EMEC) a été créé pour permettre aux entreprises de tester leurs prototypes : des câbles électriques, reliés au réseau national, et des fibres optiques sont couplés à des bouées en mer pour mesurer les performances et le comportement des engins. "Il s'agit d'aider l'industrie à se mettre à l'eau et de définir des standards", explique Neil Kermode, son directeur.


"LA MER VA ARBITRER"


Pelamis, sorte de serpent de mer articulé de 150 mètres de long et de 700 tonnes, d'une puissance de 750 kW, y a fait ses premières armes en 2004. Le premier tronçon d'une future ferme à vagues devrait être livré au printemps au Portugal. Et, pour le courant de marée, le projet SeaGen (1 MW) de Marine Current Turbines Ltd est proche de la commercialisation. Si, en France, EDF se contente d'études préliminaires, sa filiale britannique, EDF Energy, vient d'investir 3 millions d'euros dans SeaGen.

Face à ce volontarisme, la France, qui dispose pourtant d'importants moyens d'essai, fait pâle figure. "Les énergies marines ne sont pas des axes prioritaires dans le développement du renouvelable de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe)", convient son représentant. Et le délégué interministériel au développement durable, Christian Brodhag, s'est d'emblée présenté "comme un facilitateur de projet, non un financeur". L'idée étant de créer un consortium recherche-industrie pour chercher des financements du côté de l'Agence de l'innovation industrielle.

Il est vrai que le secteur est encore dans l'enfance et que, outre les aspects réglementaires, environnementaux et les conflits d'usage de la mer qui ne manqueront pas de surgir, il reste nombre de questions scientifiques et technologiques à étudier. "Jusqu'ici, presque tous les projets se sont retrouvés par le fond, rappelle Alain Clément (Ecole centrale de Nantes, CNRS), père du projet Searev, un système de récupération de l'énergie des vagues constitué d'un flotteur et d'un volant d'inertie. Les technologies sont très différentes. La mer va arbitrer."

Les prochaines années verront aussi une sélection financière s'opérer : entre le prototype de laboratoire et l'engin commercialisable, il faut multiplier l'investissement par cent. L'effort ne peut être entièrement privé : si une ferme d'énergie des vagues est prête à éclore au Portugal, c'est parce que ce pays a institué un prix élevé pour le rachat de l'électricité renouvelable par les compagnies électriques. En France, les tarifs de rachat ne sont pas assez élevés pour justifier un tel investissement industriel. Mais ils doivent être révisés avant le 31 mars. Nul doute que les promoteurs de l'énergie marine feront d'ici là le siège du ministère des finances.



Hervé Morin

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LEXIQUE


COURANT DE MARÉE.

Les premiers moulins à marée ont vu le jour au XIIe siècle. L'usine de la Rance s'en est inspirée. Les "hydroliennes", dont les pales peuvent tourner selon un axe horizontal (SeaGen, MCT Ltd) ou vertical (Harvest, labo 3S, Grenoble), se passent de barrage.


ÉNERGIE DES VAGUES.

Les tubes articulés du Pelamis (OPD Ltd) ou le flotteur-pendule du Searev (Ecole centrale de Nantes) utilisent le mouvement de l'onde. Les bras du Wave Dragon danois guident l'eau vers des turbines, tandis que l'Hydro-gen (Aquaphile SARL) est une roue à aubes flottante.



canardos
 
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Message par canardos » 10 Jan 2007, 23:10

un article du Monde sur les éoliennes et les réactions à leur implantation:

a écrit :

[center]Les batailles du vent[/center]

LE MONDE | 10.01.07 |

L'air froid semble craquer, le ciel est bleu d'azur. Sur la colline en face de la ferme, les éoliennes blanches se découpent nettement. Elles grignotent le silence de cette campagne de Haute-Loire, et on entend le ronronnement régulier des pales qui tournent avec aisance.

Dans le bureau de sa ferme, Yves Bagès parle des 26 engins qui sont arrivés à Ally en 2005 et qui, depuis, divisent le village. "Je n'étais pas opposant de principe, dit-il, j'ai même signé pour que la propriétaire d'un terrain que j'exploite puisse en avoir une. Mais le projet s'est fait en courant, les gens n'ont pas eu le temps de réfléchir. On nous a fait miroiter la taxe professionnelle, mais on ne nous a jamais dit qu'il y aurait des nuisances."

  Les nuisances, c'est le bruit, dans des lieux où l'on est habitué au moteur des tracteurs, aux meuglements des vaches, au chant des oiseaux et aux craquements multiples de la campagne comme au silence de la nuit. "Il y a des jours où ça attaque le moral, où ça vous donne le bourdon. Je ne sais pas comment vous dire, c'est un bruit continu qui vous prend la tête - il y a du bruit tous les jours, sur le tracteur, mais là, c'est pas pareil, c'est tout le temps. Avant, c'était calme, je pensais me retirer ici, mais je ne sais plus si je vais le faire, je suis découragé", poursuit-il.

La maire d'Ally, Marie-Paule Olagnol, défend fermement la série d'éoliennes qui, postées sur les crêtes, ceinturent maintenant le village. "Le bilan positif est incontestable : les éoliennes ont doublé le nombre de visiteurs de notre ancienne mine d'étain et de nos anciens moulins à vent, même si nous sommes bien conscients que ça ne va pas durer, avec la multiplication des sites en France."

Au-dessus de la ferme d'Yves Bagès, un autre agriculteur, Paul Marchet, se plaint aussi du bruit : "Tout va pour le tourisme, et nous, les péquenots, on s'en fiche." La maire répond : "On habite sous une éolienne, on les entend, mais bon... Ça ne casse pas les oreilles." Et d'enchaîner : "Le village a perçu la taxe professionnelle dès la première année, avec la taxe sur le foncier bâti, cela fait 200 000 euros." Une somme qui compense les désagréments - et l'impact sur le paysage, si difficile à apprécier.

"On ne peut pas dire que ça n'abîme pas le paysage, dit Yves Bagès, en montrant comment les éoliennes encadrent la vue sur le puy de Dôme. Les gens disent "C'est beau, les éoliennes". Je leur dis : "Si vous voyiez ça trois cent soixante-cinq jours par an, vous ne le trouveriez pas beau"."

La zizanie règne à Ally, et le cas n'est pas unique. Dans toute la France rurale, du Nord à la Normandie, de la Bretagne au Massif central, de la vallée du Rhône au Tarn, la polémique agite les villages, dont bien peu acceptent sans broncher les aérogénérateurs. Deux éoliennes ont même été incendiées dans la nuit du 17 au 18 novembre 2006 à Roquetaillade, dans l'Aude. Le sabotage n'a pas été revendiqué.

C'est que les éoliennes, qui commencent à parsemer le paysage, s'annoncent par milliers : le gouvernement a fixé un objectif en juin, dans sa programmation pluriannuelle des investissements de production électrique, d'une puissance éolienne de 13 GW (gigawatts) en France en 2015, soit environ 7 000 aérogénérateurs : dix fois plus qu'aujourd'hui. Si ce plan parvient à son terme, des milliers de machines de plus de 100 mètres de haut transformeront les campagnes. Rares sont les communes qui n'ont pas été démarchées par des opérateurs pressés d'installer leurs modernes moulins à vent.

C'est que l'Etat, à la suite de nos voisins européens, a fixé en 2001, et confirmé en 2006, un tarif de rachat de l'électricité éolienne avantageux : 8,4 centimes le kilowattheure (kwh), contre un prix du marché de 5 centimes, le nucléaire revenant à 3,5 centimes. Il y a là une marge intéressante pour les entreprises qui sauront l'exploiter.

"Le système de prix crée un pactole, dit Pierre Wirth, président du Comité des parcs et jardins de France. Comme les industriels ont du mal à les installer à cause de la résistance des populations, ils cherchent des communes pauvres où les maires sont plus faciles à convaincre."

L'implantation des éoliennes s'accompagne en effet de la location des terrains (environ 2 000 euros pour chacune) et du versement de taxes aux communes (de l'ordre de 10 000 euros par éolienne) bien utiles dans des terroirs qui se sentent abandonnés.

Il faut aller dans le Gard, non loin d'Uzès, pour rencontrer l'une des âmes de la révolte, le président de Vent de colère, Alain Bruguier. "En 2003, il y avait en France 23 associations de protestation. Aujourd'hui, nous en sommes à 350. Et ça arrive toutes les semaines - tenez, vendredi, celle-ci, l'association Don Quichotte, dans l'Eure."

Alain Bruguier, lui, ressemble plutôt à Sancho Pança : rond, les traits marqués, il parle avec un débit soutenu, et saute d'une idée à l'autre. "J'étais agent technique aux Télécoms - mon père était agriculteur, je n'ai pas fait d'études, j'ai progressé par les concours. J'ai longtemps été président du club de football du lycée de Bagnols-sur-Cèze, et puis de l'association des parents d'élèves, la PEEP, dont je suis devenu président départemental, puis régional."

A la retraite, en 2000, à 55 ans, il a commencé à restaurer une vieille maison qui lui venait de son grand-père, avant que les éoliennes ne surgissent dans sa vie, jusqu'à l'accaparer totalement.

"En 2002 nous est arrivé un projet à Saint-Laurent-la-Vernède, dans le Gard. A cette époque, je ne savais pas du tout ce qu'était l'éolien. Peu à peu, je suis devenu soupçonneux : au début, c'était présenté comme une alternative au nucléaire, puis comme un complément au nucléaire. On a été voir dans l'Aude, le Tarn, l'Aveyron, pour se faire une opinion. Ce qui nous a frappés, c'est le gigantisme des installations et la nuisance sonore. On a pu faire annuler le projet."

Depuis, élu président de Vent de colère en 2003, il parcourt les routes dans sa Peugeot usée, égrenant deux ou trois réunions par semaine dans les villages. "Nous avons quatre arguments contre les éoliennes : c'est un non-sens économique ; le surcoût est imputé au consommateur résidentiel ; cela détruit les paysages ; cela crée des nuisances et dévalorise le prix des terrains. Si l'on veut faire des efforts sur l'effet de serre, ce n'est pas par l'électricité qu'il faut commencer, mais par le transport, qui est le premier secteur émetteur de gaz à effet de serre en France."

Accusé d'être un nucléariste caché, il répond : "Nous disons qu'il faut des économies d'énergie et des énergies renouvelables - le bois, la géothermie, la biomasse -, et limiter la part du nucléaire. Le chauffage électrique des maisons est un non-sens. La France a la plus grande forêt d'Europe, dont l'exploitation raisonnée serait plus utile que les éoliennes."

Si Alain Bruguier a une bête noire, c'est André Antolini, le président du Syndicat des énergies renouvelables (SER). Qui le lui rend bien : "Mes adversaires ? Vent de colère !" Affable, le président reçoit au Club Saint James, un agréable club-hôtel dans le XVIe arrondissement de Paris. "J'ai travaillé dans l'immobilier pendant trente ans, et j'ai présidé la Fédération des promoteurs-constructeurs de 1989 à 1996. Le groupe où je travaillais était en crise, j'ai regardé ailleurs, et un ami m'a invité à diriger sa société d'éoliennes. Quand je suis arrivé au SER, il n'y avait que 7 adhérents. Maintenant, nous sommes 252. On est sorti du folklore dans lequel nous maintenaient avec condescendance les pouvoirs publics." Et de raconter comment il a accompagné la difficile conversion des pouvoirs publics à l'éolien.

Pour l'ancien promoteur immobilier, "la seule vraie problématique concerne le paysage : il faut la traiter en amont, de façon soigneuse. Mais nous avons une vision globale du paysage, pas statique ou conservatrice. Projetez-vous dans une vision dynamique du paysage : peut-être vos enfants trouveront-ils ça très beau." Il met en avant la politique énergétique : "L'enjeu est la diversification : il ne faut pas mettre tous les oeufs dans le même panier. Le SER est favorable à une place importante du nucléaire dans le mix énergétique. Il ne faut pas opposer énergies nucléaire et éolienne, qui sont cousines. Areva, le fabricant de centrales nucléaires, l'a bien compris, il a pris une participation dans le fabricant d'éoliennes REpower. Et, par ailleurs, il faut avoir une énergie autonome à l'abri des prix du fossile. Nous garantissons un prix stable pendant quinze ans."

Le problème est de savoir si la solution est suffisamment efficace pour réorienter une politique énergétique marquée par le poids du nucléaire. Pour assurer 1 % de la consommation électrique française, qui est de 482 TWh, il faut environ 1 000 éoliennes de 2 MW ; pour 5 %, 5 000. Le jeu en vaut-il la chandelle ?

Les éoliennes se traduisent, outre l'impact sur le paysage, par le déboisement de parcelles et la création de voies, larges de 6 mètres, souvent dans des espaces sauvages : "Le Massif central avait les coins les plus protégés, notamment sur les sommets, dit Alain Zaugg, infirmier et président du Collectif du Truc de l'homme, en Lozère. On est en train de foutre en l'air ces derniers coins reculés."

Ces constructions pourraient aussi avoir un effet négatif sur le tourisme : "Il ne faut pas oublier que la France est le premier pays touristique au monde, dit Alain Combes, agriculteur et président de Vent de respect, en Ardèche. Les gens ne viennent pas ici seulement pour le camembert et les jolies filles."

Les écologistes commencent d'ailleurs à douter : pour Jacky Bonnemains, de l'association Robin des bois, "l'industrie éolienne suit les mêmes tendances au gigantisme, à la corruption et au baratin que d'autres sources d'énergie. Etre pour l'éolien, c'est du politiquement correct". Nicolas Hulot est sorti de ce politiquement correct sur RMC le 8 novembre : "Il faut cesser de miter le paysage avec les éoliennes. Evidemment que je suis pour les éoliennes, mais pas comme on le fait actuellement. On vient dire aux maires : ça va être pour vous une rente, et c'est le seul motif de décision."

Les financiers et les industriels qui ont investi le secteur ont évidemment une autre approche. Olivier Duguet, par exemple, PDG de La Française d'éoliennes. Il était gérant d'un fonds d'investissement dans les années 1990, avant de s'y intéresser et de créer son entreprise.

" Sur un siècle, les fossiles vont renchérir, dit-il. Avec le CO2 et l'augmentation des prix du pétrole, il y a un avantage énorme à être dans les énergies renouvelables. Vous pouvez voir venir le déluge : dans quinze ans, quand il n'y aura plus de tarif de rachat, l'investissement aura été amorti, la matière première restera gratuite, le prix sera très faible."

canardos
 
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Message par canardos » 12 Jan 2007, 15:13

a écrit :

[center]L'avenir des éoliennes est-il en mer ?[/center]

LE MONDE | 10.01.07 |

Confrontée à des problèmes de saturation de l'espace, comme au Danemark avec 5 300 machines - soit une tous les 8 km2 -, ou de résistance des populations, une partie de l'industrie se tourne vers l'océan. Les parcs offshore, au large des côtes, présentent aussi l'avantage de ne pas avoir de limites de puissance, alors qu'il est très rare, sur terre, de pouvoir construire des parcs de plusieurs dizaines d'éoliennes.

En France, la Compagnie du vent vient ainsi d'annoncer qu'elle projetait de créer un parc d'une puissance de 702 mégawatts (MW), composé de 156 éoliennes, à 15 km au large du Tréport (Seine-Maritime). S'il se réalisait, il s'agirait de l'un des plus grands parcs éoliens du monde. Mais on parle aussi de projets de 1 200 MW au large de la Tamise et de l'Ecosse, tandis que Scottish Power a fermement lancé un parc de 140 turbines d'une capacité de 320 MW, qui entrera en service en 2009 au large de Glasgow.

Ce sont les Danois qui ont créé le premier parc offshore, à Vindeby, en 1991. Il a permis d'apprendre à maîtriser les difficultés techniques liées à l'environnement marin : la corrosion et la poussée des vagues et des courants soumettent les machines à des contraintes plus sévères qu'à terre, tandis que le raccordement au réseau terrestre est plus coûteux. Mais, sous réserve que les parcs soient dimensionnés pour amortir ces coûts plus élevés, l'éolien en mer se révèle plus avantageux. D'abord, on augmente un peu le pourcentage de rendement. Sur terre, le rendement d'une éolienne, c'est-à-dire l'électricité effectivement produite par rapport à la puissance nominale de la machine, est inférieur à 25 %. Tout gain, même marginal, est donc précieux. De plus, on peut installer en mer des machines plus puissantes, faute de riverains pour se plaindre de l'impact visuel.

Mais la banlieue des côtes n'est pas vraiment déserte. Il y passe des routes maritimes importantes et l'on pourrait craindre des collisions entre cargos et éoliennes : un projet de Total au large de Dunkerque est ainsi en panne en raison de sa proximité avec la plus importante voie maritime du monde. Les pêcheurs aussi sont assez réticents.

Les parcs offshore soulèvent de surcroît un problème écologique : "Ils sont peut-être les précurseurs d'une industrialisation de la bande côtière, dit Jacky Bonnemains, de l'association Robin des bois. Pourraient ensuite s'installer des terminaux méthaniers, des prisons, des centrales nucléaires, des usines Seveso... Or, la bande côtière est en mer le lieu privilégié de la production biologique." Le ministère de l'industrie confirme à demi-mot cette analyse, notant, dans son rapport de 2006 sur le programme pluriannuel des investissements de production électrique, que "l'éolien en mer constitue la première tentative industrielle de mobiliser l'espace marin de manière permanente".

Pour surmonter ces objections et étendre son champ d'action, pour l'instant limité aux fonds de 10 à 15 mètres, l'industrie éolienne rêve de s'ancrer plus profond, donc plus loin des côtes.

Un programme de recherche européen, baptisé Downvind, va ainsi tester le fonctionnement de deux éoliennes à 25 km des côtes, en Ecosse, par 44 mètres de fond. De son succès dépendront sans doute l'avenir ultime de l'éolien et sa capacité à concurrencer sérieusement les énergies fossiles et le nucléaire.

canardos
 
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Message par canardos » 16 Jan 2007, 21:55

a écrit :

[center]2007 : une année qui s'annonce très géothermique en allemagne[/center]

Extrait du BE Allemagne N°317 - Ambassade de France en Allemagne, le 16/01/2007

Matthias Michael, directeur de l'entreprise allemande Green Energy spécialisée en géothermie, pense que 2007 est l'année décisive pour la géothermie en Allemagne.

Dans les prochains mois, Green Energy devrait construire sa première centrale géothermique près de Karlsruhe, suivie rapidement d'une dizaine d'autres en Allemagne. Si l'exploitation de la géothermie est jusqu'alors essentiellement destinée au chauffage domestique, Green Energy a pour objectif explicite de produire de l'électricité. Dès fin 2008, la centrale devrait alimenter le réseau électrique avec une puissance de 8MW, et ce 8000 heures par an. Contrairement à la production d'énergie éolienne ou solaire qui dépend des conditions météorologiques, "la géothermie est une source d'énergie alternative qui se prête bien à la fourniture d'électricité de base et qui pourrait même remplacer des centrales à charbon", note M. Michael.

Plusieurs gros projets similaires sont menés actuellement en Allemagne. A Unterhaching près de Munich, une des premières grosses centrales géothermiques, qui a nécessité un forage de 3000m de profondeur et dont la mise en service est prévue pour cette année, devrait couvrir les besoins thermiques et électriques de respectivement 4000 et 2000 foyers. Cette prestation nécessite un débit d'extraction de 150 litres d'eau par seconde et une température constante en surface de 122 degrés. Toutefois, rares sont les régions allemandes où l'on peut trouver, comme sur le futur site de Green Energy, les conditions géologiques favorables à une telle exploitation de la géothermie.

Selon M. Michael, si le prix de l'électricité continue à augmenter, la géothermie pourrait dans quelques années déjà se passer des subventions dont bénéficie actuellement le secteur. Ces subventions s'élèvent aujourd'hui à 15 centimes d'euros pour les 5 premiers MW que l'exploitant raccorde au réseau et ceci pendant 20 ans.

Par Arnaud Bertrand.

canardos
 
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Message par canardos » 23 Jan 2007, 19:08

[quote=" "]


mardi 23 janvier 2007,

[center][b]Des associations se fédèrent pour couper le souffle aux éoliennes[/b][/center]
 
Par Vilem BISCHOF

  PARIS (AFP) - Les opposants français aux éoliennes viennent de se constituer en fédération pour "dénoncer l'hégémonie de l'éolien industriel" au détriment d'autres énergies renouvelables, "nettement plus efficaces", selon des responsables de cette initiative mardi.

L'objectif de la "Fédération environnement durable" (FED), basée à Rouillé (Vienne), est de coopérer avec les organisations locales, nationales et internationales animées par les mêmes objectifs. Une cinquantaine sont dès à présent affiliées à la fédération, ce nombre devrait vite atteindre plusieurs centaines, a précisé à l'AFP Jean-Louis Butré, président de deux de ces associations, Vent du Bocage et Vent de la Vienne.

"Nous avons le sentiment que ce combat ne pourra être gagné que si nous lui donnons une dimension nationale", poursuit-il, en soulignant que ce vent de fronde n'est pas dirigé contre les petites éoliennes individuelles, mais contre les intérêts des "industriels de l'éolien, qui disposent de moyens financiers majeurs pour arriver à leur fins".

La nouvelle fédération structurée en départements souhaite "dénoncer les nuisances et lutter contre les méthodes employées pour implanter l'éolien industriel en France", tout en soutenant les économies d'énergie et les "énergies renouvelables intelligentes" (solaire, micro-hydraulique, biocarburants, biomasse, géothermie.)

Dans le monde, précise M. Butré, environ 1.500 associations luttent contre l'éolien. "Les plus actives se trouvent actuellement en Grande-Bretagne (en Ecosse et au Pays de Galles), au Canada (Québec), mais il en existe dans des pays comme le Danemark, la Hollande, l'Allemagne ou l'Espagne, qui sont envahis d'éoliennes", ajoute-t-il.

Selon les derniers chiffres du ministère de l'Ecologie, le parc éolien français est actuellement de 1.350 mégawatts (MW) en capacité installée, contre 757 MW un an plus tôt. D'ici 2010, cette capacité devrait se situer entre 5.000 et 7.000 MW.

Le débat entre les "pour" et les "contre" n'est pas prêt de s'arrêter. Pour l'ADEME (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie), l'éolien est l'objet "de rumeurs et de cancans" et apporte de bonnes réponses aux évidentes questions de l'environnement.

Faux, s'insurgent ses adversaires. L'éolien est une solution aux "capacités techniques réduites, qui entraîne des coûts élevés, crée des nuisances pour la santé, atteint la nature, perturbe la faune, détruit les paysages et le patrimoine de notre pays", martèle M. Butré.

Pour ses promoteurs, le bruit -- principal reproche -- est, à 500 mètres d'une éolienne, "celui d'une conversation à voix basse". Les adversaires y opposent des témoignages sur les difficultés de supporter ce bruit répétitif, "tel le ronflement d'un avion".

Pour l'ONCFS (Office national de la chasse et de la faune sauvage), le risque pour les oiseaux d'être victimes des pales des éoliennes est très inférieur à ceux posés par la circulation routière, les lignes électriques ou collisions contre des baies vitrées.

Des naturalistes écossais crient au scandale quant au projet d'en installer un parc sur Lewis, la principale île des Hébrides, au large de l'Ecosse, connue en tant que refuge d'importance mondiale pour les oiseaux protégés.

En France, dans la Vienne, région du siège de la FED, l'idée d'ériger plusieurs éoliennes dans le voisinage de la Vallée des singes, au sud de Poitiers, inquiète fortement les responsables de ce célèbre parc animalier.

[/quote]
canardos
 
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Message par Crockette » 24 Jan 2007, 13:24

des écologistes "petits bourgeois" y en a plein partout à travers la planète, ils se disent écolos mais en fait ce sont de purs petits égoistes, qui se servent de l'écologie pour des raisons de confort personnel : avoir une belle maison écolo, avec des wc traités aux bactéries anaérobies, au milieu d'un formidable paysage sans pollution visuelle...pour épater les amis qui viennent bouffer le week end et en mettre plein la vue (c'est le cas de le dire ici :-P )
ce genre de personnages j'en connais, ils n'hésitent pas aussi à traiter leur charpente sur un mode écolo (avec un produit vert à base de sel marin) uniquement aussi pour épater leur entourage et gonfler encore un peu plus leur propre égo.

ensuite ils en ont rien à cirer que les éoliennes réduisent l'effet de serre et évitent ainsi de mettre en route des centrales au charbon. Leur écologie à eux c'est d'abord satisfaire leur propre besoin individuel qui s'inscrit déjà dans une longue histoire familiale de petit enfant "gâté pourri"... :dry:
Crockette
 

Message par canardos » 13 Fév 2007, 16:18

a écrit :

[center]Énergies renouvelables : place à la géothermie ![/center]

Par Jonathan Toubeau, Futura-Sciences, le 13/02/2007


L'énergie thermique emmagasinée dans la croûte terrestre présente un grand potentiel. D'après une étude du MIT, elle pourrait répondre en grande partie aux besoins énergétiques du futur. Et qui plus est à un prix compétitif et avec un impact minime sur notre environnement...

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La géothermie : récupérer la chaleur dans les profondeurs de la Terre.
Crédits : National Renewable Energy Laboratory, Photographic Information Exchange.


Dans les années 70, et début des années 80, le gouvernement américain finançait un grand nombre de recherches en géothermie. Mais dès le milieu des années 80, la baisse du prix du baril aidant, l'enthousiasme pour des sources d'énergie alternative a commencé à s'évanouir peu à peu, au même titre que les budgets alloués au secteur de l'énergie renouvelable, rendant difficiles les avancées dans le domaine des technologies géothermiques. De nos jours, la problématique de l'énergie étant plus que jamais au centre de nombreux débats, c'est l'occasion idéale pour la géothermie de revenir sur le devant de la scène. C'est via un rapport de plus de 400 pages, intitulé « Le Futur de l'Energie Géothermique », que les 18 membres d'un panel conduit par le MIT ont saisi cette opportunité. Leur étude, supportée par le département à l'énergie américain (DoE), est la première depuis 30 ans à apporter un regard neuf sur cette source d'énergie. L'objectif est clair : démontrer la faisabilité et la viabilité économique d'un projet d'exploitation à grande échelle qui n'aurait aucune conséquence sur notre environnement.

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Carte des ressources géothermiques aux Etats-Unis.
Crédits : The Office of Energy Efficiency and Renewable Energy (EERE)


Plus grand producteur mondial d'énergie géothermique, les États-Unis concentrent actuellement la majorité de leurs installations dans l'ouest du pays. L'électricité ainsi produite en Californie, à Hawaï, dans l'Utah et dans le Nevada est déjà comparable à ce que la combinaison de l'énergie éolienne et solaire fournit. Les auteurs de cette étude sont persuadés que cette ressource énergétique peut être exploitée à plus grande échelle. Même s'il est nécessaire de forer dans le croûte terrestre jusqu'à des profondeurs de plus de 1500 m dans les zones les plus prometteuses, et bien plus profondément encore dans l'est du pays, Nafi Toksöz, professeur de géophysique au MIT, affirme que « forer dans ces roches, les fracturer et y injecter de l'eau pour produire de la vapeur s'est déjà avéré faisable ». On peut noter que les techniques employées sont assez similaires à celles que demande l'extraction de pétrole et de gaz ; la demande croissante d'avancées technologiques dans ces deux domaines pourrait donc accélérer le développement de systèmes géothermiques améliorés.

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Schéma de fonctionnement d'une centrale géothermique.

L'étude visait aussi à évaluer les impacts environnementaux du développement de la géothermie, qui s'avèrent considérablement inférieurs aux combustibles fossiles et aux centrales nucléaires. Pour le Prof. Tester, professeur de géophysique à la Southern Methodist University au Texas, cela s'explique par le fait que « la capture et l'extraction d'énergie est entièrement contenue dans le sous-sol et que l'équipement en surface requis pour la conversion en électricité est relativement compact ». Seule ombre au tableau, le rapport note également que les exigences en eau des centrales géothermiques peut poser problème, en particulier dans des régions arides. De plus, il n'exclut pas qu'il existe potentiellement un risque sismique qui doit être soigneusement surveillé et contrôlé.

Notre consommation de carburants fossiles est en perpétuelle augmentation. Au vu de ce rapport du MIT, il est clair que la géothermie, bien moins polluante, représente plus que jamais une source d'énergie avec laquelle il faudra compter pour le futur. Et contrairement aux systèmes solaires et éoliens, une centrale géothermique fonctionne jour et nuit...



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Message par canardos » 24 Fév 2007, 09:36

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[center]Vers un parc éolien à la puissance record ?[/center]

Extrait du BE Etats-Unis N°66 - Ambassade de France aux Etats-Unis, le 23/02/2007


L'équipement en éoliennes offshore du Golfe Atlantique Médian (Middle-Atlantic Bight ou MAB) permettrait de couvrir largement les besoins énergétiques des États riverains. Tel est le résultat d'une modélisation réalisée par une équipe de scientifiques de l'Université du Delaware et de Stanford.

Le MAB s'étend du Cap Hatteras (Caroline du Nord) au Cap Cod (Massachusetts) sur près de 1000 kilomètres. La plateforme continentale, généralement large (isobathe 100 m située à environ 100 km des côtes) et l'absence de cyclone de force 5 dans cette zone, sont des facteurs propices à l'installation de parcs éoliens offshore. Grâce aux données anémométriques des bouées de la NOAA et en prenant en compte les contraintes environnementales (couloirs de migration, chenaux de navigation, zones de défense, panoramas), les scientifiques ont estimé qu'il était possible d'installer 166 720 turbines de 80 mètres de hauteur et d'une puissance nominale 5 MW sur une emprise unitaire de 0,54 km2.

La puissance installée totaliserait 895 GW avec une capacité moyenne mobilisable de 40%, soit 330 GW. Cette puissance correspond à 1/3 des capacités actuelles de production électrique des États-Unis et à 1,8 fois les besoins énergétiques de la région, estimés à 73 GW électriques, 29 GW de carburants et 83 GW de combustibles domestiques. Ce parc éolien épargnerait 57% des émissions de gaz à effet de serre de la région. Les fluctuations de charge pourraient être gérées par un maillage plus grand des réseaux et par le basculement d'une partie substantielle de la flotte des 29 millions de véhicules à essence en véhicules à batterie et en plug-in hybrides susceptibles d'emmagasiner du courant à l'arrêt.

Plusieurs projets de fermes éoliennes offshore sont en cours de développements sur la côte atlantique, dont le plus important est Cape Wind, dans le Nantucket Sound (Massachusetts), comprenant 130 turbines (420 MW). Mais ces projets se heurtent à de fortes oppositions environnementales et aucun d'entre eux ne semble susceptible d'aboutir à court terme.

Par Philippe Jamet


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Eoliennes : capacité totale installée (MW) et prévisions 1997-2010
Crédits : http://www.wwindea.org



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