(canardos @ samedi 20 janvier 2007 à 00:50 a écrit :tu as partiellement raison, wapi, l'écriture bien qu'initialement simple codage de la parole, s'éloigne ensuite de l'oral....mais bien plus tard...pas au début de l'apprentissage....au debut de l'apprentissage de la lecture et de l'écriture il s'agit bien d'apprendre à coder et à décoder
Est-ce que tu veux dire qu'au "début de l'apprentissage de la lecture", il faut présenter à l'apprenti lecteur des mots avec une correspondance parfaite graphemes/phonèmes pour ensuite (bien plus tard ? quand ? ) passer à autre chose de complètement différent qui ne serait plus du codage-décodage (mais qui serait quoi alors ? lire peut-être ?.....) ?
Tiens, je me permets de poster un extrait d'un texte de M. Piriou que j'ai trouvé sur le site de l'Association Française pour la Lecture
a écrit :85 scientifiques pétitionnent contre le monopole du sexagénaire postulat du Big Bang. Ils avancent d’autres thèses comme « l’univers plasma » ou « le modèle stationnaire ». Mais comment développer ces alternatives si les financements de leurs recherches sont systématiquement éconduits. « La science est la culture du doute » dit Richard Feynman. Mais le doute et la dissidence ne sont pas tolérés et les jeunes thésards commencent par apprendre à tenir leur langue. Tout cela relève d’un dogmatisme grandissant complètement étranger à l’esprit de la démarche scientifique.
Cette dominance confisque le progrès.
Tout comme la cosmologie géocentrique de Ptolémée nécessitait, pour résister aux nouvelles connaissances, des couches successives d’épicycles, le postulat qui fait de l’écrit un système de notation de l’oral s’entoure de thèses concentriques qui frisent
la méthode Coué.
Le ministre De Robien présente sa circulaire de janvier 2006 comme moderne et scientifique alors qu’elle fait appel au passé dans ce qu’il a de plus archaïque. Cette démarche est typique des réformes conservatrices. Il chante une pastorale qui s’emploie à condamner toute recherche mettant en cause le postulat unique et, semble-t-il consensuel, qui fait du décodage le passage obligé de l’apprentissage de
la lecture. C’est un centriste, le ministre, et il convoque les avis d’où qu’ils viennent... pourvu qu’ils confortent sa croyance ! La circulaire réduit la problématique de l’apprentissage à trois écoles : la sulfureuse idéovisuelle attribuée à Jean Foucambert, la méthode interactive à départ global de Goigoux (il a fait ses classes chez Foucambert...), et la symbolique méthode façon Boscher, la meilleure parmi des centaines identiques qui ont vu le jour depuis le début du 19ème siècle. Cette dernière est fortement conseillée, les autres écartées. À ce train là, on pourra bientôt condamner Cousinet, Claparède, Decroly, Freinet et tous ceux qui se sont intéressés à l’approche globale de la complexité.
Ita missa est. De Robien nous sert une nouvelle série B : « l’alphabétisation, le retour », un remake des tirades de Jules Ferry, lui-même grand serviteur de la bourgeoisie industrielle. Et un ministre parle sans qu’un seul politique ne se lève.
Là aussi, consensus ? Fin des débats ? La lecture est une affaire de scientifiques ! Alors on se demande pourquoi les scientifiques devraient encore et toujours élaborer des thèses à partir de postulats commandités par des dominances ou des lobbies ? Sans doute, l’homme est un être tenté. La tentation gonfle sous le poids de la vague restauratrice, de la raréfaction des crédits, du clientélisme et des modes de cooptation, des ambitions personnelles et de cette illusion entretenue du mérite, meilleure sauvegarde du pouvoir, qui fait confondre la réussite personnelle avec une place, fût-elle basse, dans une hiérarchie. Préférer des chefs à des égaux...