(Ottokar @ dimanche 14 janvier 2007 à 09:41 a écrit :Pour une fois, la confusion mentale n'est pas où tu crois.
Il ne faut pas confondre en effet DAVID Rousset, ancien trotskyste, déporté, auteur des "jours de notre mort" et de "l'univers concentrationnaire", ayant quitté le trostkysme en 47-49 je ne sais plus, rallié ensuite à un gaullisme soi-disant de gauche en 67 et PIERRE Rousset (c'était son fils, non ?) militant de la LCR. Il me semble que ce n'était pas en 68 mais en 73 lors de la deuxième dissolution qu'il a été arrêté. A l'époque c'était un camarade, un dirigeant de la Ligue. N'était-ce pas lui qui s'était plus ou moins spécialisé sur l'Indochine, écrivant des fadaises sur la "révolution indochinoise" ? je ne jurerai pas qu'il est encore dans le mouvement ou encore trotskyste aujord'hui.
C'est le monde à l'envers, c'est moi et pas Louis qui le défend ! à l'époque en tout cas, c'était un camarade et j'ai vu sur les murs "libérez Krivine, Rousset et leurs camarades".
Je ne fais pour ma part aucune confusion. Pierre Rousset, fils de David Rousset, est (semble-t-il) toujours une éminence du SU, "spécialiste" de l'extrême-orient depuis des temps immémoriaux. Ce qui n'autorise nullement à donner du "camarade" à son père (décédé fin 1997), qui fut effectivement un rénégat du trotskysme et rallié au gaullisme à la pire période (quand des millions d'ouvriers et de jeunes descendaient dans la rue pour crier "10 ans ça suffit !").
À "Axelpersson" : Je ne souhaite relever aucun "défi" ni de toi ni de quiconque, et je ne penses pas que le plus intéressant soit de discuter les textes produits par la LCR. De toutes façons les textes, la direction de la LCR s'asseoit dessus dès qu'elle flaire un "bon coup" politique à faire du côté du "mouve" (hier "marxistes naturels" en Yougoslavie avec Tito, Algérie avec Ben Bella, Castro-Che, "tricontinentale", FNL vietnamien, puis "avant-garde large", PSU, "Eurocommunistes", FSLN, Juquin, "Alter-mondialistes", "anti-libéraux", etc... etc... J'en passe et des pires). Dès qu'elle sent "du nouveau", "qui bouge", la direction de la LCR n'a que faire du "programme", des "principes", et autres fariboles de congrès, tout justes bonnes à occuper les militants à des discussions byzantines sur les queues de virgules. Il ne faut donc pas accorder aux textes produits par la direction de la LCR plus d'importance qu'elle n'en accorde elle-même, c'est-à-dire : des justifications idéologiques de tous ses "petits (ou grands) arrangements" avec la société bourgeoise et les appareils dirigeants du mouvement ouvrier qui la défendent. Ce sont les actes qui comptent, particulièrement quand on considère les textes et le programme comme à "géométrie variable", tournant en fonction des vents des "nouvelles radicalités" de la semaine ou de la minute.
J'essaie simplement de te faire comprendre que tu es à l'égard de la LCR (voire de OB) dans l'idolâtrie. Or la politique ce n'est pas "les bons et les méchants", ce n'est pas "les saints et les démons". Tout bilan est forcément fait d'actif et de passif, mais ce qui compte c'est le résultat final, et pour les marxistes, le résultat ce ne peut-être que : la construction du parti ouvrier révolutionnaire, armé du programme du marxisme, et non de divers "ingrédients" que l'on prend ou pas, à la carte, selon l'humeur du moment et le désir de chacun : Trotsky "je prends, mais ça dépend", Lénine "pas tout", Che "faut voir, mais c'est quand même bien", Louise Michel "bien sûr", etc... Non ! On n'est pas au supermarché des idéologies, mais dans la théorie nécessaire au prolétariat pour prendre le pouvoir, nécessaire au parti ouvrier révolutionnaire, pour prendre le pouvoir au nom du prolétariat.
Et ce n'est pas le jugement des "médias" qui compte, c'est celui des ouvriers sur le lieu de travail, dans les syndicats, dans les grèves, c'est le jugement de l'histoire, en définitive, en fin de compte, et pas au compteur des "sondages", produits chaque semaine en sur-abondance par la société bourgeoise.
Quant aux
«ex-dirigeants de la LCR qui ont rencontrés Trotsky et qui se sont entretenus avec lui longuement en personne pour discuter politique», il y en avait dans la Ligue (après 1969 donc), un et un seul : Pierre Frank. Et encore celui-ci avait-il été maintes fois critiqué par Trotsky pour ses tendances à l'aventurisme avant-guerre, avec son compère de l'époque Molinier. Ce dernier (Molinier) est ensuite revenu en France à la fin des années 70, mais il était alors très vieux, n'exerçait plus aucune responsabilité de direction, avait l'air passablement "cassé" et restait le plus souvent silencieux dans les réunions où j'ai pu le voir.
Alors, la continuité, tu vois...
Quand tu auras vécu l'expérience de quelques congrès, où sitôt le congrès fini on fait exactement le contraire de ce qui a été voté, peut-être comprendras-tu mieux comment fonctionne la LCR: comme une organisation social-démocrate, où chacun fait ce qui lui plait dans son coin, du moment que la direction conserve le pouvoir (de parler au nom de tous, de l'organisation).
Et de fait ceux qui dirigent la LCR aujourd'hui sont pour l'essentiel les mêmes qu'il y a 30 ans. Et pourtant ils en ont pris des "zigs" et des "zags". Leur seule continuité: coller aux appareils du mouvement ouvrier, en servant aux jeunes et aux travailleurs qui cherchent la voie de la révolution une version "épicée" de la politique d'adaptation à la société bourgeoise. Les appareils cuisinent les plats, la LCR ajoute la sauce: "révolutionnaire", "alter-mondialiste", "anti-libérale", ou même "trotskyste" si ça te fait plaisir, l'important c'est quelle viande on te fait avaler avec tout ça.