par Front Unique » 11 Jan 2007, 22:35
Informations Ouvrières N° 776- L'éditorial du 11 janvier
Deux voies
Ce 9 janvier, les bombardements aériens américains se succèdent sur la Somalie. Ainsi, après l’Irak, l’Afghanistan, les Balkans, c’est un nouveau champ de bataille qui s’ouvre pour les troupes de l’impérialisme américain sous commandement de Bush.
Jusqu’où iront-ils ?
Au même moment, on lit dans une dépêche de l’AFP :
« Alors que le président américain, George W. Bush, devrait annoncer mercredi (…) l’envoi de 20 000 soldats supplémentaires en Irak, plusieurs sondages récents montrent que cette décision irait à l’encontre de l’opinion publique et illustrent un plus grand pessimisme des Américains sur l’issue du conflit.
Interrogés sur une possible augmentation des troupes, 61 % des Américains y sont opposés (42 % “vivement” et 19 % “modérément”), seuls 36 % sont pour (18 % “très favorables” et 18 % “modérément”) (…).
Seul un Américain sur quatre pense qu’un envoi supplémentaire de soldats va permettre aux Etats-Unis de réussir en Irak.
En outre, les Américains sont très pessimistes sur l’évolution de la guerre : 8 sur 10 pensent que la situation en Irak est “pire” que ne l’avait imaginé le président Bush. »
Chaque jour davantage, le peuple américain se dresse pour dire : arrêtez la guerre, retrait des troupes tout de suite, pas un dollar de plus pour la guerre ! A quoi l’administration Bush répond en soumettant au Congrès (à majorité démocrate) un budget finançant l’accroissement de l’effort de guerre par la destruction des services publics et la privatisation des retraites !
N’est-ce pas, de Mogadiscio à New York, une même marche à la barbarie ?
Le même jour, on apprend qu’au Venezuela, le président Chavez décide de nationaliser les compagnies de télécommunications et d’électricité, notamment celles détenues par les trusts américains et européens.
« La nation doit rétablir sa propriété sur les secteurs stratégiques (…). Renationalisons tout ce qui a été privatisé », a déclaré Chavez.
Le quotidien britannique The Guardian (8 janvier), qui publie ces faits, rappelle que l’exportation du pétrole vénézuélien (propriété d’Etat) « fournit à Chavez les milliards de dollars pour des programmes sociaux destinés à aider les pauvres du Venezuela et aussi des peuples de la région ».
(Re)nationaliser les industries pour asseoir la souveraineté des nations et sauver le peuple de la misère et de la déchéance : n’est-ce pas la voie de la civilisation ?
Deux voies s’ouvrent à l’humanité. L’une est celle de la guerre, des privatisations, de la déchéance sociale, du démantèlement des nations : en un mot, la marche à la barbarie.
L’autre voie est celle qui, ne craignant pas de s’en prendre aux intérêts d’une minorité de profiteurs et d’exploiteurs (1) — et des institutions qui les protègent (FMI, Banque mondiale, Union européenne…) —, garantit, par les nationalisations, la souveraineté des nations et l’usage des richesses sociales pour le plus grand nombre : c’est la voie de la paix, de la démocratie, de la civilisation.
Privatisations ou (re)nationalisations, barbarie ou civilisation : n’est-ce pas, aussi, la question posée dans notre pays ?
Daniel Gluckstein
(1) Selon le Guardian, dès l’annonce par Chavez de la possible nationalisation de la CANTV (compagnie de télécommunications), les actions de cette compagnie ont plongé de 15 % à la Bourse de New York. On voit quels intérêts servent les Bourses et les banques centrales !