On peut s'empailler ad vitam aeternam sur les étiquettes, et ratiociner jusqu'à la fin des temps pour savoir si le PS est un parti ouvrier, ouvrier-bourgeois, bourgeois-ouvrier, ou bourgeois-bourgeois. Le problème est que comme toute discussion sur les seules étiquettes, cela n'a guère d'intérêt.
Lorsque Trotsky employait l'étiquette "ouvrier-bourgeois", c'était pour traduire notamment le fait que les PS conservaient parmi leurs militants une certaine base ouvrière (qui y militait, dans une certaine mesure, avec un point de vue de classe). Par conséquent, il était possible - et nécessaire - pour les révolutionnaire de s'adresser à cette base ouvrière pour lui proposer, par exemple, des actions communes sur un terrain de classe (le fameux "front unique" qu'on a mis depuis à n'importe quelle sauce sauf la bonne). Un parti révolutionnaire, s'il existait, pourrait-il mener aujourd'hui en France une telle politique vis-à-vis du PS ? Poser la question c'est y répondre.
Alors, si l'on veut que cette discussion ait un sens, discutons des étiquettes qu'on colle sur la bouteille, mais sans oublier de discuter de ce qu'il y a dedans.
Post-scriptum : et si Meichler pouvait arrêter d'interpeller les intervenants avec des condescendants "mes petits camarades", tout le monde lui en saurait gré.