Si la bourgeoisie etait capable de réunifier l'europe, de mettre bas les vieux etats nations, ce serait indeniablement un progrès historique.
En est elle capable ? A prioris non.
(Barikad @ mercredi 20 décembre 2006 à 08:52 a écrit : Si la bourgeoisie etait capable de réunifier l'europe, de mettre bas les vieux etats nations, ce serait indeniablement un progrès historique.
En est elle capable ? A prioris non.
Il faut se méfier de ces affirmations. J'en connais des qui ont dit pendant des années que l'incapacité des bourgeoisies européennes a s'unir se prouvait par l'impossibilité pour elles de se doter d'une monnaie commune. :whistling_notes:
(Wapi @ mercredi 20 décembre 2006 à 14:19 a écrit : Maintenant, ce n'est un "progrès" que très très relatif ... et en plus, ce n'est pas parce qu'il y a une monnaie unique que c'est un signe que l'Europe va se doter à plus ou moins long terme d'un Etat unique; car ça n'a rien à voir.
J'ai pas dit ça. Je dis juste qu'il convient d'être prudent. Si la révolution n'éclate pas d'ici là, il est très dificille d'imaginer ce qui peut vraiment se passer d'ici à 40 ans.
J'ai lu ils y a quelques mois d'excellents articles des années 70 émanant d'une Organisation Trotskyste française, connue pour son sérieux et pour la clarté de ces analyses qui disait que les borgeoisies européennes ne seraient jamais capables de se doter d'une monnaie commune. C'est tout.
Même si on s'est habitués, je rappelle quand même que pour un Etat perdre le contrôle de sa monnaie, c'est quand même une énorme concession en termes de souveraineté.
(Sterd @ mercredi 20 décembre 2006 à 15:29 a écrit :
Même si on s'est habitués, je rappelle quand même que pour un Etat perdre le contrôle de sa monnaie, c'est quand même une énorme concession en termes de souveraineté.
("Ottokar" a écrit :Mais tout pas en avant dans cette voie mériterait d'être salué, comme un hommage du vice à la vertu, la reconnaissance par les bourgeoisies que leur rôle est dépassé, que le cadre national est devenu trop étriqué pour la production. Et non pas dénoncé au nom de la défense de la nation (des 36 000 communes et du vin de l'Aude) !
(Sterd @ mercredi 20 décembre 2006 à 16:47 a écrit : Je ne crois pas non plus à la possibilité pour les bourgeoisies européennes (et non pas la bourgeoisie européenne) à surmonter leurs antagonismes et à construire un Etat Européen.
a écrit :a écrit : ("Ottokar")
Mais tout pas en avant dans cette voie mériterait d'être salué, comme un hommage du vice à la vertu, la reconnaissance par les bourgeoisies que leur rôle est dépassé, que le cadre national est devenu trop étriqué pour la production. Et non pas dénoncé au nom de la défense de la nation (des 36 000 communes et du vin de l'Aude) !
Pareil pour moi
(Wapi @ mercredi 20 décembre 2006 à 17:14 a écrit : Edit : j'ai toujours un post de retard, je n'avais pas vu Gaby.
"La centralisation de l'économie" dont tu parles, je ne crois pas que ça ait à voir avec le rôle fondamental de l'Etat dans une société de classes, puisque la discussion s'oriente sur la possibilité d'envisager un Etat européen qui remplacerait entièrement les Etats nationaux. L'économie européenne (en fait la politique économique) peut bien être centralisée, et tous les ministères des finances de tous les pays regroupés à Bruxelles, on ne voit pas en quoi ça forcerait les Etats à abandonner leurs prérogatives en matière de repression à une bourgeoisie qui n'est pas "du crû" ...
Quand on verra les CRS espagnols venir briser une grève en Angleterre, des flics français faire du maintien de l'ordre en Pologne ou des policiers anglais lutter contre la corruption de la classe politique française.... on ira peut-être vers la construction d'un Etat supranational par les bourgeoisies européennes.
D'ici là ... on a le temps de voir venir .... :wavey:
Mais lesdits antagonismes de la bourgeoisie ne portent pas sur les méthodes policières (et on a vu suffisament d'armées sur sol étranger pour se faire une idée de l'éventualité). La bourgeoisie se dote de l'Etat dont elle a besoin, dans les limites de ses possibilités politiques. Si j'évoque les facteurs économiques, c'est parcequ'ils sont déterminants dans l'évolution des formes prises par les différentes autorités souveraines. L'Etat n'existe pas indépendamment de l'organisation économique, mais lui est subordonné. C'est un processus lent mais certain qui fait des Etats-nations une forme à terme dépassée de l'organisation sociale, dont l'actualité plus ou moins récente fait preuve. Les classes dirigeantes le reconnaissent par les faits déjà aujourd'hui, en se dotant d'un parlement européen, d'une monnaie commune, en se débarassant de barrières douanières, en planifiant des aides à l'agriculture, en parlant d'une éventuelle armée internationale... Le fil directeur de ces interventions est l'intérêt des grands capitalistes, certes, et ceux-ci sont souvent conflictuels dans le cadre concurrentiel de l'économie. Mais ce serait à mon avis faire preuve de bien courte vue que de croire le capitalisme a déjà mis un terme au processus de concentration du capital, qu'il a atteint un taux de profit nul ou encore que les forces productives ont cessé de se développer. Le ralentissement du développement économique dans les pays impérialistes est une évidence, mais c'est précisément ce qui pousse le capitalisme plus encore à l'internationalisation du commerce.
Enfin bon, un pareil sujet mériterait sans doute de plus amples développements, qu'au coin d'une discussion sur le pinard de Schivardi.
Retour vers Presse et communiqués
Utilisateur(s) parcourant ce forum : conformistepote et 1 invité