a écrit :09/11/06, Bagdad - Bien que les crimes « d’honneur » aient considérablement augmentés depuis la guerre, les exécutions publiques de femmes sont un phénomène nouveau. Selon nos estimations, au moins trente femmes sont tuées tous les mois pour des raisons « d’honneur », par ces milices à Bagdad et dans les faubourgs
L’Armée du Mahdi (milice chiite, membre de la coalition gouvernementale, dirigée par Muqtada al-Sadr) vient de lancer une nouvelle vague d’exécutions publiques de femmes. Les flagellations, les pendaisons et les fusillades, selon une procédure routinière, augmentent régulièrement. Dans le secteur shiite de Bagdad, qui incluse Nuwab Al-Thubat et Al-Amin, trois jeunes filles ont été tuées durant le second week-end de novembre.
Le 9 novembre, une militante de l’Organisation pour la liberté des femmes en Irak, a été témoin de l’une de ces exécutions. Elle était venue enquêter sur les deux précédentes. En arrivant à Nuwab Al-Thubat, elle a entendu les cris d’une jeune femme. Celle-ci était poussée par des miliciens de l’Armée du Mahdi, qui la frappaient violement. Ils l’ont amenée dans un terrain de football, lui ont passé un câble autour du coup et l’ont pendus aux buts. Ensuite, ils ont transpercé son corps de plusieurs rafales de balles. Son frère a tenté de venir l’aider ; il a été tué également.
L’Armée du Mahdi, dont de nombreux membres travaillent dans la police, sont volontaires pour punir les femmes « adultères » par la torture et l’exécution publique. Bien que les clercs shiites aient légalisé le mariage « Mutaa » (mariage « pour le plaisir », à durée limitée, généralement assimilé à la prostitution), la plupart des femmes qui le pratiquent sont ensuite victimes de crimes « d’honneur » perpétrés par les hommes de leur propre familles ou par les miliciens de l’Armée du Mahdi