par piemme » 20 Nov 2006, 09:50
Des aspects intéressants toutefois, j'ai l'impresssion.
Oui, ce public de rodéo qui aime qu'on soutienne la "guerre de terreur" (war of terror", et non guerre contre la terreur) des EU en Irak ; une séquence qui m'a fait froid dans le dos.
Tout comme cette séquence où des jeunes, dans un camping-car, déverse leur haine mysogine sans le moindre scrupule. Et cette autre séquence où des membres d'une secte pantecôtiste délirent en communion (après avoir manifesté leur total indifférence -- et mépris -- à ce SDF allongé à l'entrée de la salle).
On peut effectivement discuter de la représentation des kazakh (est-ce vraiement du mépris, ou une burelesque caricature ?) ; reste que l'impression demeure que ces kazakh, en définitive, n'ont pas grand chose à envier aux Etats-Unis ou, à tt le moins, à une bonne part de sa population (dont le film montre la partie, importante, la plus réactionnaire).
Peut-être suis-je trop indulgent, mais j'aime y voir, en fait, une attaque contre toutes les formes de préjugés (racistes notamment) d'où qu'ils viennent.
Je pense aussi à cette séquence où Borat vient louer une chambre qqpart aux EU : les propriétaires, adorables, s'avèrent ...juifs !! La réaction de Borat est édifiante et révélatrice de la profonde bêtise de l'antisémitisme.
Le pb est de savoir si ce film peut aider le public raciste, antisémite, macho, etc. à se questionner. Toujours la même question : une oeuvre d'art engagée ne touche-t-elle pas que les déjà convaincus ? Je pense (ici en tous les cas) que c'est malheureusement probable, vu les réactions parfois graveleuses auxquelles j'ai pu assister dans la salle (tous ne riaient pas "jaune"...). Et, c'est peut-être malheureusement la raison pour laquelle il a autant de succès. Mais je n'en suis pas certain.
Baron Cohen prépare en ce moment un autre film où il piège cette fois ses victimes, américaines encore, sur le thème de l'homosexualité (il joue un animateur très explicitemet homosexuel autrichien, en reportage... ) : j'ai vu des extraits qui montrent que le mépris n'est pas de son côté.