lumpen prolétariat

[Gaby]

C'est pas ça le probleme ! C'est de passer d'une question du lumpen qui concernerait en partie les population immigrées et la question du lumpen qui concernerait uniquement les populations immigrées

C'est comme la question de la violence faite aux femmes ! Comme si la violence faites aux femmes dans notre pays était uniquement le fait de populations immigrées de confession musulmane... Or de quoi parle t on le plus dans les gazettes, de crimes d'honneurs heureusement marginaux dans notre pays ou des 2000000 de femmes victimes de violence dont 400 femmes assassinées chaque année ?

Mais QUI a parlé d'immigrés, dans un cas comme dans l'autre ? :blink: Louis cause tout seul. C'est quoi la prochaine étape, ne plus parler du capitalisme parceque ca renforce la figure antisémite du juif de la finance ?

[Louis]

Ici, personne (à part moi) ! Et évidemment que je ne crois pas un seul instant que les camarades de lo feraient un quelconque amalgame entre "lumpen" et "fils d'immigrés"... Mais je pense que par contre dans la société dans laquelle nous vivons, ce risque existe (il n'y a qu'a écouter les discussions autour de nous pour nous en convaincre)

[logan]

Ici, personne (à part moi) ! Et évidemment que je ne crois pas un seul instant que les camarades de lo feraient un quelconque amalgame entre "lumpen" et "fils d'immigrés"... Mais je pense que par contre dans la société dans laquelle nous vivons, ce risque existe (il n'y a qu'a écouter les discussions autour de nous pour nous en convaincre)

Oui c'est sur qu'autour de nous le mot "lumpenprolétariat" est utilisé tous les jours et à toutes les sauces :sygus:

[pelon]

Mais je pense que par contre dans la société dans laquelle nous vivons, ce risque existe (il n'y a qu'a écouter les discussions autour de nous pour nous en convaincre)

Moi je pense qu'il est un peu ridicule de faire une fixation contre le mot lumpen. Et dans la société, comme tu dis, les gens parlent de voyou pas de lumpen qui fait partie de notre jargon. Les médias non plus n'utilisent pas ce mot.
Alors les mots ne remplacent pas les raisonnements.

[Louis]

Je veux bien tout ce qu'on veux ! Mais quand on écrit "lupen" dans un tract ou dans un journal, c'est qu'on s'adresse a de "larges masses", non (enfin, "larges masses" en fonction des possibilités (militantes) de diffusion) Et évidemment les "larges masses" font la traduction...

[shadoko]

Très honnêtement, dans une publication qui est destinée aux masses et pas aux militants, le mot "lumpen" n'a aucune chance d'être compris s'il n'est pas assorti d'une explication.

[com_71]

Mais le mot "lumpen" a un sens beaucoup plus large que celui de voyou. Lumpen désigne une ou des couches sociales dans leur ensemble, pas seulement des individus. Et c'est cela qui me gêne...
Bon, admettons-le un instant, et retravaillons le passage en cause de l'édito pour en virer le mot tabou : "lumpen". En toute logique, Vérié devrait alors être d'accord.

...Des criminels inconscients et des imbéciles ont toujours existé. Mais pourquoi la multiplication des cas ?

Lorsque, dans certains quartiers populaires, le chômage dépasse le double ou le triple de la moyenne nationale déjà intolérable, lorsque les jeunes de ces quartiers n'ont aucun espoir de trouver du travail, lorsque, depuis leur petite enfance, ils ont été rejetés de toute éducation adaptée et de tout sentiment d'appartenir à la collectivité, tous ne deviennent pas des imbéciles sans conscience, loin de là. Mais il est inévitable que, sur les marges, se constitue une minorité sans règles, sans respect pour les siens, que le mouvement ouvrier a  eu, de tout temps, à dénoncer et bien souvent à combattre. Non seulement ces éléments déclassés empoisonnaient l'existence des travailleurs, mais bien souvent c'est parmi eux que les patrons, voire l'extrême droite, recrutaient leurs hommes de main.

Alors, même s'ils sont issus des quartiers pauvres, ceux-là ne méritent pas plus de sympathie que les terroristes qui, au nom de causes justes ou pas, font exploser une voiture dans une rue populaire très passante ou au milieu d'un marché.

Tout en rejetant ces gens-là, il ne faut cependant pas que ce rejet fasse oublier le terreau sur lequel cette inconscience se développe. Il ne faut pas que cela fasse oublier les responsables de cette situation, ceux qui dominent l'économie, qui sacrifiant tout pour le profit sont responsables du chômage, de la misère qui monte et de tous leurs dégâts collatéraux. Mais aussi les dirigeants politiques des deux bords qui, par servilité ou par veulerie à l'égard du patronat, laissent la misère monter, la vie sociale se décomposer et les quartiers populaires se transformer en jungle.

Mais si les quartiers populaires sont engagés dans cette évolution, c'est parce que toute la société, toute l'économie sont une jungle où seuls comptent le rapport de forces, la puissance et l'argent. Les jeunes criminels sont les produits d'un système infiniment plus criminel. Cela ne les excuse pas, mais il ne faut pas l'oublier non plus...

[Louis]

Mais il est parfait, cet édito ! Enfin, pour moi, je ne sais ce que va en dire Vérié...