création de la CSI

Dans le monde...

Message par meichler » 02 Nov 2006, 20:26

Une des questions-clés posée aux organisations syndicales aujourd'hui, c'est celle du "dialogue social". La CSI va être un puissant moteur d'intégration des syndicats à ce dispositif de trahison (sa priorité affirmée est "transformer les structures et les relations sociales"). Déjà dans la CGT, le "syndicalisme de proposition" fait des ravages. Les revendications ne peuvent plus désormais être posées (pour la direction de la CGT) que venant derrière les "propositions". Tout ça pour justifier la participation à toutes les commissions, "groupes de travail", et autres organismes divers et variés destinés à faire prendre en charge par les syndicats toutes les attaques du patronat et du gouvernement.
La nécessité de la rupture du "dialogue social", du nécessaire combat au sein des organisations syndicales, me paraît posé comme il le faut ici
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Message par meichler » 02 Nov 2006, 21:07

Bien sûr qu'il n'y a pas que ça, mais ce qu'essaie de montrer le tract que j'ai cité ici, c'est que le gouvernement prépare actuellement un projet de loi sur le dialogue social , avec la collaboration des directions syndicales, et ce dans le plus grand silence de ces dernières, pour accentuer encore la prise en charge par elles de tous ses plans destructeurs des droits ouvriers. Cela nécessite de combattre au sein des syndicats pour la rupture de la "concertation" sur ce projet pourri. D'autant qu'il se combine avec la participation des chefs syndicaux aux discussions avec le MEDEF, qui cherche de son côté à relancer sa "refondation sociale" dont le but est d'annihiler toute référence à la lutte des classes (expression tabou depuis déjà bien longtemps au sein des organes dirigeants de la CGT).

"L'obsession de FU" c'est la rupture de la FSU (parce que c'est un courant de la FSU) et de ses syndicats avec le gouvernement, et qu'ils engagent le combat contre ses attaques, pour le défaire.
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Message par meichler » 03 Nov 2006, 22:20

Paru dans Le Monde daté du 4 novembre 2006 :

a écrit :ENTRETIEN AVEC LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE LA CSI
Guy Ryder : " La division du travail doit être socialement acceptable "

VIENNE ENVOYÉ SPÉCIAL

La Confédération syndicale internationale (CSI) représente-t-elle un changement qualitatif ou constitue-t-elle un simple élargissement de la Confédération internationale des syndicats libres (CISL) que vous dirigiez ?

Il y a rupture et continuité. Lors du dernier congrès de la CISL, mardi pour sa dissolution, j'ai insisté sur la continuité avec nos valeurs. Sans cela, cette organisation n'aurait pas accepté le processus de création de la CIS. C'est la même chose pour la Confédération mondiale du travail (CMT) et pour les organisations non affiliées (dont la CGT française). La rupture, qui existe pour tout le monde, est surtout institutionnelle, organisationnelle. Nous construisons un nouvel internationalisme.

Qu'est-ce qui motive ce nouvel internationalisme ?

Il ne s'agit plus de répondre, comme lors de la création de la CISL, à un contexte politique particulier, celui de la guerre froide et de l'affrontement de deux conceptions syndicales inconciliables. Aujourd'hui, le défi est économique et social et porte sur la mondialisation. Mais cela ne veut pas dire que la lutte pour la démocratie soit terminée, notamment en Chine et en Birmanie.

Comment agir sur la mondialisation ?

Trop souvent, nos réponses syndicales restaient au niveau national, et les coordinations internationales sur les stratégies du capital étaient du bricolage. Il nous faut faire un saut qualitatif. Ce chantier est ouvert et il est primordial pour la CSI. Cela dépendra beaucoup de la manière dont les syndicats nationaux vont s'investir. Vont-ils réellement s'engager pour que les questions de négociation collective et de syndicalisation soient traitées au niveau international ?

Et plus concrètement ?

Tout le monde reconnaît théoriquement cette nécessité mais il faut voir en pratique. La mise en concurrence des travailleurs est le piège majeur.

Il existe des stratégies pour réconcilier les intérêts des uns et des autres. Il nous faut établir des règles du jeu pour que la division du travail soit socialement acceptable. On l'a fait au niveau de chaque pays, pourquoi ne le ferait-on pas internationalement ?

L'absence des syndicats chinois de la CSI ne va-t-elle pas poser un problème pour aborder cette dimension ?

Avec la Chine, c'est difficile. Quand certaines entreprises qui y travaillent nous demandent " qu'attendez-vous de nous ? ", nous avons du mal à répondre. Il n'y a pas de syndicat véritable, indépendant, comment parler alors de droits fondamentaux pour les travailleurs chinois ? Il faut poser cependant aux employeurs la question de la représentation des salariés, de la liberté syndicale, du respect de l'hygiène et de la sécurité, des conditions de travail, des salaires décents.

Comment analysez-vous les réactions nationalistes face à la mondialisation ?

Quand on est confronté directement à cette mondialisation, il n'est pas irrationnel de dire " arrêtons cela " et de développer une conception protectionniste. Mais il s'agit d'une réponse à court terme et dangereuse. Tout le monde - employeurs, gouvernements - a intérêt à ce que la mondialisation soit conduite autrement.

Le statu quo actuel n'est pas défendable. Il y a deux solutions. Ou nous assistons au repli nationaliste, et l'on sait par l'histoire où cela risque de nous mener. Cette tentation existe aussi dans le mouvement syndical. Ou bien nous changeons le sens de la mondialisation, en renforçant les droits sociaux. C'est aussi l'intérêt des employeurs, ils doivent le comprendre.

Propos recueillis par Rémi Barroux

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LA CONFÉDÉRATION SYNDICALE INTERNATIONALE

FONDATION.

La Confédération syndicale internationale (CSI) a été créée, à Vienne, mercredi 1er novembre.


COMPOSITION.

La CSI est issue de deux organisations dissoutes mardi 31 octobre : la Confédération internationale des syndicats libres (CISL), créée en 1949, et la Confédération mondiale du travail (CMT), créée en 1920 (alors nommée Confédération internationale des syndicats chrétiens).

Huit organisations non affiliées, dont la CGT française, les ont rejointes.


ORGANIGRAMME.

L'Anglais Guy Ryder devait être élu par le congrès de la CSI, vendredi 3 novembre, au poste de secrétaire général, responsabilité qu'il exerçait au sein de la CISL. La présidence devait revenir à Sharan Burrow, une Australienne qui présidait la CISL depuis 2004.


INFLUENCE.

La CSI rassemble 168 millions d'adhérents, répartis dans 306 organisations. Présente dans 154 pays, elle sera organisée au niveau régional, avec une coordination en Europe, en Amérique, en Asie et en Afrique.

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Message par com_71 » 04 Nov 2006, 10:09

Dans Lutte Ouvrière, cette semaine :

a écrit :Fondation de la Confédération Syndicale Internationale : quelle organisation internationale pour les travailleurs ?

Le 1er novembre, les représentants de 360 syndicats venant de 150 pays se sont réunis à Vienne pour fonder officiellement la Confédération Syndicale Internationale. Celle-ci sera forte, selon ses chiffres, de 167 millions d'adhérents.

Les syndicats qui y adhèrent viennent des trois courants qui ont participé à des regroupements syndicaux internationaux depuis 1947 : les syndicats chrétiens, en France la CFTC; les syndicats dits "libres", liés au courant social-démocrate et aux syndicats américains, comme FO, puis la CFDT; des syndicats autrefois liés aux partis communistes et à la bureaucratie russe comme le fut la CGT.

Dans sa déclaration d'intentions, la CSI affirme vouloir "changer fondamentalement la mondialisation afin qu'elle fonctionne en faveur des travailleuses, des travailleurs, des sans-emplois et des pauvres". L'intention est louable. Quant à la façon d'y parvenir, on ne trouve que la proposition plutôt vague de la CSI d'organiser une "journée d'action mondiale afin de réclamer une action internationale immédiate pour formuler et mettre en oeuvre l'agenda d'une nouvelle mondialisation". On apprend aussi que, pour l'un des futurs dirigeants de la CSI, il s'agit de "faire du syndicalisme la première ONG de la planète".

Rassembler leurs forces par-delà les frontières est une nécessité vitale pour les travailleurs. La classe ouvrière est une seule et même classe à l'échelle de la planète, sa défense et son avenir ne peuvent être garantis que par la prise de conscience de ses intérêts communs. Réunis par une organisation qui représenterait réellement leurs intérêts, les travailleurs auraient les moyens de changer leur sort et, plus encore, de changer cette société basée sur l'injustice généralisée! Mais ce n'est pas ce que propose la CSI, pas plus que ne le proposent les syndicats qui la composent.

Dans chaque pays les dirigeants des confédérations syndicales se montrent plus soucieux de participer à la gestion de la société telle qu'elle est, c'est-à-dire dominée par les patrons, que d'expliquer aux travailleurs qu'ils peuvent renverser le rapport des forces et de les appeler à la lutte. Ils acceptent même bien souvent de revoir à la baisse les lois sociales à condition d'être associés aux décisions, ils acceptent les "plans sociaux" du moment qu'ils sont "négociés" avec eux, ils acceptent au fond les sacrifices pour les travailleurs, par exemple le recul de l'âge de la retraite, la hausse des cotisations, la baisse des remboursements, etc., du moment qu'ils participent à la gestion des organismes sociaux. On en a eu bien des exemples en France ces dernières années, mais c'est la même chose dans tous les pays, à quelques nuances près.

Alors l'addition de ces différentes bureaucraties syndicales ne pourra sans doute donner qu'un étage bureaucratique de plus. Les confédérations nationales se montrent déjà éloignées de la vie, des préoccupations et des intérêts des travailleurs. Un petit cénacle de dirigeants syndicaux internationaux, fréquentant les mêmes réunions, quand ce n'est pas les mêmes hôtels, que les dirigeants des multinationales et les fonctionnaires internationaux, le sera encore plus.

Pourtant, il serait effectivement indispensable que les travailleurs disposent d'organisations internationales, tant au niveau politique qu'au niveau syndical, mais pas d'une organisation syndicale fonctionnant dans le cadre des institutions internationales de la société capitaliste et qui, finalement, en accepte pratiquement toutes les tares. Pour être vraiment utile aux travailleurs, il faudrait que cette organisation se donne pour but de les organiser pour imposer leurs revendications face aux capitalistes qui dominent la planète. Et cela, on ne peut pas l'attendre de la CSI.

Paul GALOIS.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par meichler » 04 Nov 2006, 18:47

Le lien vers la page d'accueil de la CSI en langue française est ici
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Message par meichler » 04 Nov 2006, 19:25

Tout un programme... :halalala:
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Message par DocStarrduck » 04 Nov 2006, 21:55

Le Conseil des Global Unions créé le dernier jour du Congrès de la CSI pour promouvoir l’action syndicale

CONFEDERATION SYNDICALE INTERNATIONALE (CSI)

CSI EnLigne 08/0306

Le Conseil des Global Unions créé le dernier jour du Congrès de la CSI pour promouvoir l’action syndicale

Vienne, le 3 novembre 2006 (CSI EnLigne) :Un des premiers actes de la Confédération syndicale internationale nouvellement créée visait à entériner un accord avec les Fédérations syndicales internationales et la Commission syndicale consultative auprès de l’OCDE (CSC-TUAC) en vue de mettre sur pied un Conseil des Global Unions.

Le Conseil a pour but de renforcer l’affiliation syndicale et de promouvoir les intérêts syndicaux communs dans le monde entier en consolidant la coopération.

« Le Conseil nous permettra de mobiliser les membres à l’échelle internationale dans le cadre des initiatives et des actions politiques et stratégiques en vue de faire face aux forces mondiales qui vont à l’encontre des intérêts des travailleurs et travailleuses et de leur famille », a déclaré aujourd’hui Guy Ryder, le Secrétaire général nouvellement élu de la CSI.

Les Fédérations syndicales internationales représentent les travailleurs et travailleuses des différents secteurs économiques : de l’éducation, des services publics, à la fabrication et vente au détail, en passant par les médias.

« Grâce à ce renforcement de coopération, nous traiterons les principales questions de syndicalisation et de lancement de campagnes concertées. Il s’avère nécessaire que nous unissions mieux nos forces et c’est grâce à ce nouveau Conseil que nous y parviendrons », a affirmé John Evans, secrétaire de la CSC-TUAC.

Entourée de plus de 1.000 participants, la CSI a offert à son affiliée autrichienne, l’ÖGB, une borne de commémoration du Congrès et d’inauguration de la nouvelle CSI à poser dans ses nouveaux bureaux.

Les photos de la cérémonie sont disponibles sur demande.

Pour de plus amples informations, veuillez contacter le département de presse de la CSI au : +43 (0) 664 593 6493 (jusqu’au 3 novembre 22h GMT –puis à partir du 5 novembre au ++32 2 224 02 10 )

Créée le 1er novembre, la CSI représente 168 millions de travailleurs dans 154 pays et territoires et compte 306 affiliées nationales.

Le nouveau site d’Internet de l’organisation est accessible à l’adresse suivante: http://www.ituc-csi.org
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Message par Valiere » 05 Nov 2006, 10:20

La FSM stalinienne, ce n'était pas notre "tasse de thé" mais aujourd'hui cette unification internationale ressemble bien à une intégration syndicale ...une acceptation du système capitaliste...On est loin de la charte d'Amiens
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