les incendies de bus

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par volia » 31 Oct 2006, 15:14

(txi @ mardi 31 octobre 2006 à 15:09 a écrit :
(youri @ mardi 31 octobre 2006 à 14:31 a écrit : Ben quand je parle de révolte , je parle de manière générale , pas de cet acte en particulier , qui est tout sauf politique

Justement Youri, c'est de genre d'acte en particulier qu'il est question ici, qui n' a rien de politique comme tu le soulignes toi-même. Alors pourquoi nous parles-tu du " moteur des révoltes actuelles " ?

parce que ça permet de polémiquer un peu...
je trouve cette discussion vraiment incroyable.
volia
 
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Message par quijote » 31 Oct 2006, 15:57

Les cramages de bus , les meurtres gratuits ( ça existe) : rappelez vous l ' histoire de cet adolescent meurtrier d' un autre ( à Marseille , je crois ) parcce qu 'il avait refusé de lui donner je ne sais quoi , le cramage de la malheureuse Sohane à Vitry , tous ces actes produits d'une décomposition sociale avancée , qui 'engendre un Lumpen prolétariat déclassé ( je ne sais comment qualifier autrement ) tous ces actes ne méritent aucune indulgence.

Bien que je pense que les Sarko et autres Chirac soient bien mal placés pour donner des leçons de morale .

Il n 'empêche que les salopards grands et petits devraient avoir des comptes à rendre aux travailleurs , aux habitants de ces mêmes cités victimes de leurs méfaits, de leurs agissements
quijote
 
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Message par Sterd » 31 Oct 2006, 16:04

Ca aurait été une bande de jeunes fachos qui avait brulé un bus avec des passagers dedans. J'en connais plein qui aurait hurlé à l'assassin sans aller chercher la responsabilité du gouvernement. Et pourtant ces jeunes fachos auraient tout aussi bien été les victimes de la décomposition sociale qui est le produit de la politique de ces 30 dernières années. Mais quelque chose me dit qu'ils auraient trouvé bien moins de défenseurs.
Sterd
 
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Message par meichler » 31 Oct 2006, 16:45

Variations sur le thème : ce sont des lumpens qui ont fait ça, il faut les condamner. OK, bien d'accord, mais petit problème : il n'y a pas besoin de LO pour ça. Au boulot, spontanément les collègues disaient ça aussi, aujourd'hui...

Donc deux questions :

1) Quelle réponse (riposte) ouvrière à ce fait divers (c'est un fait divers. C'est la bourgeoisie qui veut en faire un fait politique, qui veut l'utiliser politiquement, et qui l'utilise...) ? Autrement dit : que proposer au sein du mouvement ouvrier pour éviter d'appuyer de facto le gouvernement ?

2) A quoi peut servir LO pour cela ? Autrement dit : qu'est-ce que LO apporte de plus que ça : (source UD-CGT des Bouches-du-Rhône aujourd'hui même)

a écrit : 

DECLARATION DE L’UD CGT 13


Marseille est sous les projecteurs de l’actualité suite à l’incendie d’un bus samedi dernier.
Une femme grièvement brûlée est entre la vie et la mort.

Le choc que provoquent de tels actes condamnables fait ressurgir beaucoup de questions restées en suspens depuis un an.
L’urgence sociale est le dénominateur commun à toutes ces questions.

La misère qui existe plus fortement, l’exclusion toujours plus quotidienne avec son extrême : l’expulsion des sans-papiers, le sentiment d’abandon pur et simple en tout cas ressenti comme tel, rendent les conditions de vie de milliers d’hommes et de femmes insupportables.

Notre département connaît une situation où l’emploi est de plus en plus précaire. Marseille est une ville qui souffre.
Se loger devient un vrai casse-tête pour les gens qui travaillent ; les retraités n’arrivent plus à vivre dans la décence, à se nourrir et faire face à l’ensemble des dépenses.
Une partie de la jeunesse est en train de perdre espoir.

Dans un tel contexte, la CGT avait tiré la sonnette d’alarme en prévenant que les dossiers sociaux, les luttes de l’automne dernier, étaient des indicateurs qu’un tournant dans la ville beaucoup plus large que la question des privatisations, la question du service public étant encore plus importante pour les plus démunis que pour l’ensemble de la population.
En effet, le service public constitue un socle de droits pour ceux qui n’ont pas de revenu, en cela il est vecteur de cohésion sociale.
Apporter de vraies solutions c’est s’en prendre aux vraies causes et pas de mettre en avant un discours sécuritaire et répressif dangereux, pour pousser à la haine de l’autre.
Ainsi, des moyens en présence humaine supplémentaire ont été demandés à plusieurs reprises par les syndicats de la RTM. Malgré le drame qui vient d’intervenir, ils n’ont pas été entendus.

On ne réduira pas la détresse sociale avec des mots, mais avec des actes forts qui améliorent la vie au quotidien des salariés, retraités, privés d’emploi.


Marseille, le 30 octobre 2006

«Ni rire ni pleurer, comprendre.»

(Baruch SPINOZA)
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Message par derjinsko » 31 Oct 2006, 18:58

:( Lutte de Classe - Publié par Lutte Ouvrière - France
N°94
Février 2006
Banlieues 2005 et commentaire du texte d'orientation de la minorité -Roger Girardot
[…]
L'habitat concentrationnaire, le manque d'emplois à l'échelle locale et nationale, le bas niveau de revenus, des logements souvent surpeuplés et dégradés, le racisme, tout cela, non seulement existe

L'habitat concentrationnaire, le manque d'emplois à l'échelle locale et nationale, le bas niveau de revenus, des logements souvent surpeuplés et dégradés, le racisme, tout cela, non seulement existe, mais crée la conviction, pour ceux qui justement ne s'en sortent pas, que toute la population qui habite ces quartiers est rejetée, n'a pas accès à ce que la moyenne de la population connaît. La conviction aussi pour les jeunes, qu'ils ne pourront jamais s'intégrer.
Cela, c'est le fond social et nous le dénonçons depuis longtemps.
Nous n'allons pas rediscuter comme si nous le découvrions puisque ça fait des années que nous le dénonçons.
Nous avons parlé de la forme que ces révoltes ont prise. Et ce n'est pas nouveau, les premiers incendies de voitures doivent dater des années 1970 et en tout cas de 1982, un an après que Mitterrand soit arrivé au pouvoir. Et si c'était des gosses de 10 ans qui le faisaient en 82, ils ont 28 ou 33 ans maintenant.
C'est un phénomène qui se renouvelle, mais la forme que ça prend est bien souvent une forme par imitation, qui n'est pas raisonnée, qui est irrationnelle.
[..]
Bien sûr, on peut dire, comme ceux des jeunes qui s'expriment, ceux auxquels on tend un micro, c'est parce qu'on a « la rage », « la haine » de tout ce qui les entoure, et tant pis pour ceux qui en sont victimes même si c'est les voisins, même si c'est leur famille ; il y en a même un qui a dit « on a brûlé la voiture d'un copain mais il ne nous en veut pas ».
Il s'agit là d'explosions de colère indiscutablement, et ils considèrent que c'est le seul moyen d'attirer l'attention sur eux. Mais ce sont des réactions d'inconscience et cela il faut le dire quand même. Si on ne le dit pas, on ne joue pas notre rôle.
C'est bien la peine d'appeler à un mouvement d'ensemble, à la lutte de classe, etc. si même à la « jeunesse prolétarienne », entre guillemets, on ne dit pas qu'elle fait fausse route et que ceux-là ont repris les pires modes d'action qui se sont passés en marge du mouvement ouvrier. Les bris de machines par exemple, et plus proche de nous, ceux qui voulaient déverser des produits toxiques dans une rivière.
Nous ne discuterons pas de la politique du gouvernement car même au cours de cette crise elle est inexistante. Le gouvernement n'avait que des emplâtres sur des jambes de bois à proposer. Il fait des promesses pour cinq ans, dix ans, dont chacun sait qu'elles ne seront pas tenues et que dans cinq ans, dix ans, les quartiers seront les mêmes, peut-être un peu plus dégradés, c'est tout. [ …]
Bien sûr que si le mouvement ouvrier n'était pas ce qu'il est, bien sûr qu'on pourrait offrir d'autres voies à ces jeunes. Mais on peut se poser le problème inverse : pourquoi cet individualisme, pourquoi les militants ouvriers ont-ils disparu non seulement de tous ces quartiers mais de partout ? De la faute aux dirigeants ? Oui, bien sûr, mais pas seulement. Comme dirait l'Église, il y a un manque de vocation. Les motivations, les envies on peut les trouver en soi-même car on n'est pas forcé de les attendre des autres. Et il y a tellement de gens qui ne les trouvent pas en eux-mêmes et qui les trouvent pour gagner de l'argent.
Les militants ouvriers ont disparu des quartiers, mais les quartiers n'ont pas suscité de militants ouvriers. Ils ont suscité parfois des militants intégristes mais pas de militants ouvriers et pourtant ils pourraient en susciter.
Nous ne nions pas l'influence du chômage mais ces jeunes-là ne se battent pas contre le chômage par ces méthodes-là. Ils ne se battent pas pour des emplois, etc. Non, ce n'est pas vrai. Il y a de tout, il y a des jeunes qui font ça par imitation inepte, il y en a qui sont déjà perdus. Nous ne les traitons pas de voyous, à moins de traiter les ouvriers qui ont menacé d'empoisonner une rivière de voyous, ce que nous ne faisons pas non plus.
derjinsko
 
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Message par Louis » 31 Oct 2006, 19:13

Pour discufred : Voila le passage que je te reprochais :

a écrit :Je trouve très bon l'édito des bulletins d'entreprise de LO. Ca me fait vraiment plaisir de savoir que des milliers de travailleurs ordinaires peuvent lire autre chose de la part de l'extrême gauche que les élucubrations de certains sur les "provocations policières", "Sarkozy l'incendiaire" et "c'est la racaille, eh bien j'en suis !".

Autrefois, ceux qui tenaient absolument à se rallier à tout ce qui bouge sans aucun esprit critique se réclamaient d'Ho Chi Minh, de Castro ou de je ne sais quelle guerrilla du fin fond de l'Amérique latine. Si aujourd'hui ils se mettent à la remorque des crameurs de bus, je ne suis pas sûr que ça représente un progrès...


La premiere partie fait clairement allusion a la ligue ! Et quand a la seconde, tout le monde (en tout cas tout le monde ne connaissant pas les positions "véritables" de la ligue) "nous" aura reconnu Aussi quand tu dit


a écrit :QUOTE (Louis @ mardi 31 octobre 2006 à 12:09)
Quand a dire que la ligue "se met a la remorque des crameurs", c'est de la calomnie...

Quelqu'un a écrit ça ?


C'est au mieux de l'hypocrisie...

Quand au qualificatif de "lumpen prolétariat", pour moi, je pense que la qualification de "lumpen prolétaire" est inaproprié pour qualifier les trés jeunes garçons en pointe dans ces mouvements de violences Les véritables "lumpens prolétaires" (et ils existent bien) se font trés discret dans ces affaires là (parce que justement leur "affaires" ont besoin de discrétion)
Louis
 
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Message par bennie » 31 Oct 2006, 19:41

Il me semble que soit le mouvement ouvrier sera assez fort pour attirer à lui le Lumpen, ou bien il lui faudra l'affronter en tant qu'ennemis, briseurs de grèves, casseurs de grévistes...
bennie
 
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Message par youri » 31 Oct 2006, 20:02

Qui brise les grèves aujourd'hui en dehors des CRS ????
youri
 
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