Une opération à somme nulle

Message par Sterd » 23 Oct 2006, 13:56

a écrit :Une opération à somme nulle


Une candidature unitaire à l'élection présidentielle est-elle possible à gauche de la gauche ? Christine Ockrent posait cette question, dimanche 22 octobre, sur France 3, à ses invités de "France Europe Express".

Les réponses n'étaient pas d'une limpidité parfaite, mais un homme au moins en paraissait convaincu. Il était venu sans sa pipe, mais avec ses moustaches tombantes. Ces bacchantes-là ont parcouru le monde et fait au moins autant pour la réputation de celui qui les porte que le "démontage" du McDo de Millau le 12 août 1999. José Bové, vous l'aviez reconnu sans peine, est "disponible" pour rassembler une famille encore très dispersée.

"Le courant antilibéral à gauche est majoritaire", affirme-t-il. Evidemment, il serait le mieux à même de l'incarner puisque, à la différence d'Olivier Besancenot ou de Marie-George Buffet, il n'est pas le chef de file d'un parti et ne froisse donc pas les susceptibilités identitaires de tous les autres.

Cela, il ne le dit pas aussi ouvertement, préférant se lancer dans un éloge du travail réalisé dans les collectifs antilibéraux mis en place après le succès du non au référendum du 29 mai 2005. Mais il le pense très fort. Un sondage effectué les 17 et 18 octobre pour le compte de "France Europe Express" et de France Info devrait l'inquiéter.

Dans l'hypothèse de candidatures dispersées, Arlette Laguiller obtiendrait 4 % des voix, Olivier Besancenot 4 % et Marie-George Buffet 3 %. Si José Bové parvenait à rassembler les antilibéraux, il recueillerait 6 % des suffrages, tandis qu'Arlette Laguiller, qui se maintiendrait de toute façon, monterait un peu, à 5 %. Le total est exactement le même dans les deux cas : 11 %. La candidature de l'homme à la pipe ne créerait donc pas une dynamique susceptible d'accroître la récolte. Une opération à somme nulle, en quelque sorte. Ne voulant voir que le bon côté des choses, José Bové jugeait que 6 %, ce n'était déjà pas si mal...

Il accueillait avec la même équanimité le jugement sévère prononcé par Philippe Raynaud, qui enseigne les sciences politiques à l'université Paris-II. "La France est le seul pays démocratique où le mot libéral soit une insulte. Le libéralisme, historiquement, c'est la séparation des pouvoirs, les droits de l'homme et l'économie de marché. Cela dénote à mon avis une antipathie de beaucoup de Français pour la liberté qui est un peu inquiétante", disait le professeur. Le propos suscitait un trouble. Il faisait bouillir Clémentine Autain, adjointe au maire de Paris et apparentée communiste.

On en revenait bien vite aux nuances exquises qui font le charme de la gauche de la gauche et à ses rêves unitaires.

Dominique Dhombres
Article paru dans l'édition du 24.10.06
Sterd
 
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