Avec ou sans Marie-George

Message par pelon » 20 Oct 2006, 23:49

A en croire cet article (est-ce ou non une bonne photographie de l'état d'esprit au PC ?) les militants accepteraient (voire préféreraient) un candidat hors du PC plutôt que MGB.

a écrit :
PRÉSIDENTIELLE 2007 Les militants communistes discutaient ferme, ces derniers jours, avant leur conférence nationale. Faut-il que le PCF ait son candidat ou qu'il se range derrière une figure de la gauche du non ?

Avec ou sans Marie-George



Une présidentielle 2007 sans candidature communiste ? La question ne semble plus incongrue. Pour la première fois depuis trente ans, l'éventualité que le PCF s'efface derrière une autre candidature, si les collectifs de la gauche radicale décidaient de lui préférer José Bové, Clémentine Autain, Yves Salesse ou un autre outsider, est ouvertement discutée par les militants.

Après la divine surprise de la victoire du non au référendum européen de mai 2005, les communistes se sont découvert des affinités avec toute une galaxie de gauche non socialiste. L'éternelle alternative - alliance avec le PS ou candidature identitaire - est devenue caduque.

Le débat a traversé tout le parti et doit être tranché les 21 et 22 octobre, lors d'une conférence nationale réunie à Villejuif (Val-de-Marne). Faut-il présenter Marie-George Buffet dans le cadre du " rassemblement antilibéral " ou accepter de se faire représenter par un autre candidat ? Faut-il maintenir une candidature PCF coûte que coûte ? Absent aux présidentielles de 1965 et 1974, le PCF s'est toujours présenté depuis sous ses propres couleurs. Tour de piste avant le choix décisif dans trois bastions historiques du parti.

Quartier de la Rose à Marseille, ancien fief de Guy Hermier, figure du communisme marseillais, mort en 2001. La cité du Frais Vallon, hautes tours en lente dégradation, jouxte un quartier en pleine rénovation. Ce lundi 16 octobre, 25 militants sur les 120 cotisants ont fait le déplacement. Têtes grisonnantes, peu de femmes. La position du parti de présenter Mme Buffet comme candidate du rassemblement occupe la majeure partie de la discussion.

Liliane Chouraqui, retraitée de la Poste, au long passé communiste, s'estime " satisfaite " de la ligne de la direction : " J'avais peur qu'on ferme la porte qu'on avait ouverte après le 29 mai, souffle-t-elle d'entrée. Le parti ne peut pas exister pour lui-même et se taper sur la poitrine en disant "on est les meilleurs". Ça a été l'engagement de toute ma vie, mais il faut qu'il change. " Mais très vite, elle précise : " J'ai du respect pour l'action que mène Marie-George : elle est très capable de mener la campagne, mais ce ne sera pas forcément elle. L'important, c'est de rassembler pour faire changer la vie des gens. " L'assemblée sourit, Liliane a longtemps été un pilier de la ligne.

Gilles Lebolay, retraité et président d'une association de locataires dans une cité HLM, embraye : " J'ai une préférence de coeur, c'est Marie-George. Mais est-ce que tous les autres suivront ? ", interroge-t-il, raide dans son polo crème.

" Si c'est elle qui était retenue par les collectifs, je serais satisfaite, sinon je n'en serais pas surprise ni déçue ", assure Catherine Pontais, professeure de sport, la cinquantaine. " Après l'expérience de la gauche plurielle, nous ne sommes pas forcément perçus comme une garantie de crédibilité. "

D'autres préfèrent la boutade pour faire sortir leur aveu : " On a toujours dit que ce n'est pas la personne qui compte mais le programme. On a bien voté pour Chirac, pourquoi on ne pourrait pas voter pour une autre candidature que la nôtre si on défend les mêmes choses ? ", lance Sébastien Tomasi, maçon à la retraite, de sa voix rocailleuse. L'assistance s'agite, presque choquée, mais finit par rire.

Moins surprenant, la tonalité était identique à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), une semaine plus tôt. Le député rénovateur Patrick Braouezec écoute la cinquantaine de participants rassemblés à la Bourse du travail. La section est acquise à l'" ouverture du parti ", qu'il prône depuis longtemps, mais aussi très attachée à l'identité communiste.

Jean-Claude Cluzel, enseignant à la retraite, se lève : " Je vous avais prévenus : si on veut que le rassemblement soit efficace, cela ne peut pas être Marie-George. Et si le parti décide quand même d'y aller, on ira à la catastrophe ", assène ce vieux militant. Pour Serge Mairesse, salarié à l'aéroport de Roissy, c'est la conception même du parti qui est en débat : " Ça fait vingt-cinq ans que je suis communiste. J'ai fait la campagne de Marchais, puis Lajoinie. Hue je n'ai pas pu... Si on en est encore à l'idée du parti au coeur du rassemblement, moi je ne reviens plus ! ", s'énerve-t-il, tout rond dans son bleu de travail.

Face aux " vieux " qui monopolisent les premières interventions, Benoît Roblin, assistant social, la trentaine, se risque : " Je n'ai jamais vu le parti aussi fort que dans la campagne unitaire du 29 mai. Je vous rappelle que, tout seul, le parti a fait 3,34 % en 2002. "

Mardi 17 octobre, Vierzon (Cher). Dans cette ville ouvrière, le PCF demeure une force politique qui pèse. 65 militants se sont déplacés. Une majorité de cheveux gris mais un plaisir manifeste d'être là, ensemble, de discuter du prochain match de foot ou de la cueillette des champignons, exceptionnelle cette année. " D'accord, nous, on ne peut pas faire autrement que désigner un candidat communiste, et tant mieux si c'est Marie-George. Mais, après, si notre proposition n'est pas retenue par les collectifs du non, on retourne à notre boutique ? Moi, je préfère une force antilibérale qui pèse face au PS qu'un petit score communiste ", prévient Annie Fadeau, fonctionnaire territoriale.

Jean-Luc Marty, la cinquantaine, chemise en jean, veut encore croire à l'" utilité de Marie-George ", mais lui non plus n'est pas prêt à prendre le risque de l'isolement politique : " Elle est un atout, essayons de la défendre. Mais il faut dire en même temps que, si ce n'est pas elle qui est désignée, on reste avec les autres ! "

" On s'est mis une balle dans le pied en disant "c'est Marie-George sinon rien" ", admet Pascal Poupat, roulant à la SNCF. Les militants n'y croient pas eux-mêmes, et le matériel - tracts et affiches à l'effigie de la candidate - est resté dans les cartons.

Michel Touzeau, retraité de l'industrie mécanique sonne la fin du débat avant l'apéritif : " En tout cas, on ne va pas foutre un an de boulot en l'air parce qu'il y a quelques staliniens qui se crispent. "
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Message par Ottokar » 21 Oct 2006, 06:07

Peut-être que c'est vrai, peut-être est-ce bêtement les voeux du Monde qui préfère les hommes "nouveaux" (et les femmes) plutôt que des candidats de parti... leurs délires, quoi ! Méfiance, ils nous servent les mêmes salades sur AL par rapport aux autres.

Ce que pensent les cadres du PC, on le verra ce week-end et ce que pensent les militants, on va le voir assez vite. A l'évidence, ils aimeraient surtout ne pas disparaître : Marie-George, avec un score honorable, comme aux régionales, à 5 -un poil au dessus- histoire de bien négocier législatives et municipales.
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Message par Valiere » 21 Oct 2006, 06:31

Oui et le PCF s'il ne veut pas dispaître est contraint de présenter un candidat...et pour préserver ses accors avec le PS...Donc la direction siffle la fin "provisoire" de la récréation ( on relativise les débats avec la gauche de la gauche)
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Message par pelon » 21 Oct 2006, 09:57

Dans les quelques militants du PC avec qui j'ai parlé un peu politique ces derniers temps, il y en a un qui veut de toutes façons un candidat communiste, 1 qui préfèrerait que MGB soit choisie comme candidate commune et 3 qui ont peur d'une raclée pour leur candidat comme en 2002 et qui préfèreraient un candidat dans la mouvance du "non de gauche" qui ne soit pas du Parti. Ne pas se présenter seuls pour ne pas en prendre encore un coup m'a dit l'un. Ceci ne fait évidemment pas un sondage et on en saura plus bientôt.
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Message par Wapi » 21 Oct 2006, 10:01

... et pour la LCR, ne serait-ce pas le même phénomène, ou approchant ?

Sur les 2 derniers militants de la Ligue avec qui j'ai discuté, l'un était pour soutenir la candidature de C. Autain, l'autre de José Bové. ça ne fait pas un sondage non plus, mais il me semble que ceux qui, dans la ligue, souhaitent de toutes façons la candidature de Besancenot, ne sont pas forcément majoritaire au jour d'aujourd'hui.
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Message par Barikad » 21 Oct 2006, 10:19

(Wapi @ samedi 21 octobre 2006 à 11:01 a écrit : ... et pour la LCR, ne serait-ce pas le même phénomène, ou approchant ?

Sur les 2 derniers militants de la Ligue avec qui j'ai discuté, l'un était pour soutenir la candidature de C. Autain, l'autre de José Bové. ça ne fait pas un sondage non plus, mais il me semble que ceux qui, dans la ligue, souhaitent de toutes façons la candidature de Besancenot, ne sont pas forcément majoritaire au jour d'aujourd'hui.
tu te trompes, et mon echantillon est certainement plus representatif ;)
Barikad
 
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Message par Ottokar » 21 Oct 2006, 12:22

je crois Barrikad, car l'échantillonnage, on l'a eu deux fois l'an passé, au congrès de la LCR et à sa conférence de juin. Bien sûr, les gens peuvent toujours changer d'avis devant les comités, les difficultés, les propositions... mais pour l'instant , il n'y a pas de raison de croire autre chose que ce qui a été voté par nos camarades.
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Message par Wapi » 21 Oct 2006, 12:49

Euh ... je ne sais pas bien si on se comprend.

Par exemple, O. Besancenot est-il favorable à sa propre candidature, inconditionnellement et quelle que soit l'avancée des discussions avec les comités du non ou autre ? A l'entendre, on dirait que non, même s'il y viendra sûrement.

C'est en ce sens que je posais la question : la majorité de la ligue a-t-elle envie d'une candidature "unitaire", même au prix d'un renoncement de Besancenot, ou n'est-ce qu'une minorité qui continue à faire semblant de croire que les discussions aboutiront à choisir un candidat commun à la gauche de la gauche qui ne serait ps le jeune facteur ?

Je crois qu'à la question "êtes-vous ABSOLUMENT pour que Besancenot se présente", il n'est pas sûr qu'on arrive à bien plus de 50% des militants de la Ligue.

Encore ce matin, les militants LCR de mon quartier diffusaient un tract appelant à une réunion avec Claire Villiers pour discuter encore et encore de l'union à la gauche de la gauche ... Eux en tous cas, même s'ils n'étaient que quatre, étaient parfaitement sûrs de leur réponse.
Wapi
 
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