Vote au deuxième tour des présidentielles

[lenzo]

Suite à des messages pas vraiment ad hoc avec ce qu’ont été les positions de LO dans le passé voici des rappels de quelques tactiques pour positionner le vote au deuxième tour où figurent un candidat de droite et un candidat de gauche :

Editorial d’AL du 9 mai 1981,

« le 10 mai, votons François Mitterrand » : (…) Au nom de Lutte Ouvrière, Arlette Laguiller appelle tous ceux qui ont voté pour elle au premier tour des élections présidentielles, et toutes les travailleuses et tous les travailleurs, à voter pour François Mitterrand le 10 mai, au deuxième tour. Nous pensons que, dans cette situation de crise, il n’y a pas deux politiques possibles au service de la bourgeoisie, que François Mitterrand est tout autant au service de cette bourgeoisie que Giscard, et donc que son élection ne changera rien de fondamental. C’est par solidarité avec l’ensemble de la classe ouvrière et l’ensemble de l’électorat de gauche que nous souhaitons que Mitterrand l’emporte. S’il doit décevoir ses électeurs, autant que la vérification soit faite. Pour notre part, c’est donc sans illusions mais absolument sans réserves que nous avons fait, avant le deuxième tour, une campagne de tracts et d’affiches appelant à voter François Mitterrand le 10 mai. (…) 

Editorial d’AL du 7 mai 1988,

« Il faut un troisième tour, celui des luttes » : (…) Les travailleurs n’ont pas à choisir entre les deux hommes, Chirac et Mitterrand, qui mèneront de toute façon la même politique une fois élus, une politique dirigée contre la classe ouvrière. Nous pensons, à Lutte Ouvrière, que le 8 mai ils n’ont d’autre choix que de s’abstenir. (…)

Editorial d’AL du 5 mai 1995,

« Vive le troisième tour social » : (…) Nous l’avons déjà dit, nous ne pouvons recommander de choisir entre deux hommes qui sont tous les deux, chacun à sa façon, des représentants de la bourgeoisie et du patronat.Nous ne voulons pas tenter d’empêcher les travailleurs et l’électorat de gauche de voter pour Lionel Jospin. Nous n’appelons donc pas à l’abstention, mais nous disons que, pour notre part, nous nous abstiendrons, et nous n’appelons pas à voter pour lui. (…)

Pas de stratégie de vote pour le deuxième tour donc. Un appel à voter pour la gauche en 1981 suite à 23 ans de présidents et gouvernements de droite sans interruption. Une invitation à l’abstention en 1988 et une incitation à l’abstention en 1995. Evidemment il faut tenir compte non seulement de la ligne politique habituelle mais aussi de l’état d’esprit de l’électorat.

[lenzo]

Pour 2007 mon petit doigt me dit qu’il y aura autant d’adhérents du PC (plus que d'adhérents d'extrème gauche en valeur absolue) que dans le passé à se refuser de voter PS (et évidemment la droite) au 2ème tour. Toutes choses restant en l’état, sur ce plan là, c’est aussi ma conduite.

Le gag c'est que, parmi ces gars là pas mal ont voté Chirac au 2ème tour de 2002

Bah, le 2ème tour, les élections… ce n’est de toutes façons pas ce qui importe le plus.

[Thomas]

Voter ou ne pas voter PS pour le second tour n'est pas un gage de radicalité ou de réformisme, les différentes positions de LO en atteste. Ce qu'il faut, c'est avoir les idées claires sur ce qu'il y aura après, voter PS sans illusions, inviter ou inciter à l'abstention, laisser le choix entre ces situations, après tout, qu'importe, ce n'est pas une question d'idée politique mais une simple stratégie. L'engagement de ne pas participer à une majorité avec le PS est politique mais le vote au second tour ne l'est pas. A titre personnel, je ne me refuse pas à voter PS sans illusions pour ces élections , dans le seul objectif de sanctionner la droite. Pour poursuivre les stratégies de LO, on pourrait parler des régionales de 2004 des listes LO LCR, l'absence de consigne de vote mais titrait un "vote qui fait plaisir" à propos de la progression du PS en sanction de la droite.

Pour le deuxième tour, comme nous l’avons dit pendant notre campagne, nous ne donnerons pas de consigne de vote et nous ne fusionnerons avec aucune liste. Nos électrices et électeurs se détermineront librement.

[Gaby]

:gyro: attention le message qui suit, bien qu'au premier degré, est le fait de quelqu'un qui est parfaitement heureux de ne pas être versé dans les stratégies qui amènent à voter pour de pareils salauds. Dans les convictions comme en amour, je n'aime pas me contredire, fut-ce au prix d'une savante théorie qui soit en désaccord avec les tripes.

Qu'ils aillent tous pourrir sans exception. :rale2: Je me farcis trop le PS au corps pour m'imaginer qu'il s'agisse d'un parti "ouvrier" ou je ne sais quel délire antidaté. D'accord avec les publications de LO en 2004, mais pas d'accord avec l'idée qu'un révolutionnaire ait à prendre part au vote. On peut se réjouir d'une certaine volonté de sanctionner la droite, et tout autant déplorer que les travailleurs en soient réduits à de pareils pétards mouillés qu'on ne veut même pas toucher.

Combat le dit surement très mal, mais quand il dit qu'il refuse tout vote PS par principe, c'est qu'il a les souvenirs de la guerre d'Algérie, le Rwanda, la Guerre du Golfe, le Kosovo qui lui bouchent les artères... Il n'y a plus de "faux amis" quand les candidats parlent de saboter les retraites comme ils le font tous au PS...

[Thomas]

Ce que je dis n'a rien à voir avec ce qu'est le PS. C'est un parti de "vrais ennemis" qui gère les affaires courantes du patronat comme les autres. Mais les conflits internes du patronat ne doivent pas désinteresser totalement les travailleurs et si on peut se servir des conflits pourquoi pas.

Le PS, par la composition de son électorat, ne réalise pas autant d'offensives au service du patronat que la droite classique. Le CPE n'aurait jamais été fait sous un gouvernement PS, des formes de précarisation sûrement (emplois jeunes, TUC...) mais pas aussi nette que le CPE. Après, il faut se rendre côte de l'évolution du PS dont les origines de "parti ouvrier" sont de plus en plus lointaines et les politiques de plus en plus similaires à la droite, c'est pour cela que les deux stratégies, vote sans illusions et abstention, sont à manier, mais ni l'une, ni l'autre, ne doivent être selon moi négliger.

[Combat]

Dans le cas Sarkozy-Le Pen que faire?

[Ottokar]

Dans le cas Sarkozy-Le Pen que faire?
et dans l'hypothèse d'un deuxième tour Arlette-Besancenot, que fais-tu ?

[Sterd]

Dans le cas Sarkozy-Le Pen que faire?

et dans l'hypothèse d'un deuxième tour Arlette-Besancenot, que fais-tu ?
Et Gluckstein-Taubira ? Tu fais quoi, hein ? Gros malin

[artza]

Bien plus nature et tradition.

Bové, De Villiers.