Vérié ne veut pas le reconnaître parce qu'il ne se reconnaît pas dans les défauts des différents groupes "capitalistes d'Etat, mais c'est une discussion habituelle avec les tenants de ce courant. Le courant est varié, mais le courant trostkyste aussi. Et pourtant, on reconnait une certaine formation trostkyste dans les élucubrations de la LTF sur le soutien à "l'état ouvrier dégénéré" (l'URSS) dans ses aventures guerrières en Afghanistan des années 80... ou dans les mots d'ordre atemporels des différents avatars du PT (CPS, etc.) sur le "gouvernement ouvrier" (= du PC et du PS).
Bon, sur le fond, cette discussion habituelle repose sur une confusion, celle entre des aspirations et les moyens pour les obtenir. Si nous sommes révolutionnaires, c'est que nous sommes prêts à employer de MOYENS révolutionnaires... même pour des objectifs modestes, lorsque les classes dominantes ne peuvent même pas satisfaire ces modestes objectifs. "Limiter l'arbitraire" est un objectif modeste ? certes... tout comme le "contrôle ouvrier sur la production" de 17, qui ne parle pas d'expropriation de la bourgeoisie. Mais Lénine a fait rire un congrès en 20-21 en rappelant comment ils l'ont pratiqué ce "contrôle", en 18... ! Et les bourgeois russes ont fini chauffeurs de taxi à Paris.
Oui, un "contrôle" peut se résumer à un CE, c-à-d un semblant de contrôle qui transforme les représentants salariés au pire, en complices des patrons, au mieux en témoins impuissants. Mais dans une période d'activité des travailleurs, si les masses s'en emparent, ce même CE peut être l'embryon d'un Soviet ! et qui exige des comptes, convoque les employés de la comptabilité, établisse ses propres commissions d'enquête, débloque le secret des ordinateurs patronaux, publie les chiffres secrets et confidentiels, etc. C'est hors la loi ? Oui... aujourd'hui ! mais demain, en cas d'activité importante des masses ? qui oserait les contrôler et faire appliquer ces lois ?