La gauche du "non" à Saint-Denis

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Message par pelon » 14 Sep 2006, 22:03

a écrit :
La gauche du "non" à Saint-Denis : à gauche du PS... ou à sa traîne?

La réunion des représentants des collectifs "Pour un rassemblement antilibéral de gauche et pour des candidatures communes", qui se tenait le 10 septembre à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), regroupait, aux dires de ses porte-parole, des représentants de 450 comités locaux. Cela est loin, semble-t-il, d'incarner une dynamique militante, encore moins une dynamique populaire, quoi qu'en disent ses initiateurs.

La réunion était marquée par la présence de José Bové, de Marie-George Buffet, postulants au rôle de représentant unitaire et forcément unique dans le cadre imposé de l'élection présidentielle, auxquels s'ajoutaient Clémentine Autain, conseillère municipale de Paris apparentée communiste, ainsi qu'Olivier Besancenot.

Il n'en est pas sorti -et on pouvait s'y attendre- le nom de ce candidat unitaire que les participants appellent de leurs vœux. Ce choix est de nouveau reporté à mi-novembre. En attendant, cette assemblée s'est dotée d'un "groupe provisoire de porte-parole" auquel ne participe pas la LCR, et d'un texte "approuvé", selon l'Humanité, "à la quasi-unanimité". Mais les représentants de la majorité de la LCR, qui participaient à cette réunion, ne l'ont pas approuvé.

Dans le texte en question, qui manifestement convient fort bien au PCF, on trouve des reproches qui se veulent forts à l'égard du Parti Socialiste. Il lui est reproché, par exemple, le fait que son programme pour la présidentielle "tourne le dos à une rupture franche avec le libéralisme". Il y est même dit qu'il ne serait pas question pour ses signataires d'accepter de conclure avec le PS "un contrat de gouvernement" (s'il était dominé par ce que les signataires appellent le social-libéralisme), gouvernement dont "l'action, décevant une nouvelle fois, déboucherait sur le retour d'une droite plus dure encore".

Cela semble radical, et cela l'est bien moins en fait. Car ceux qui ont approuvé ce texte ont choisi délibérément de ne pas pointer les véritables questions. Cette majorité dite de gauche peut-elle être autre chose que ce qu'ont été les précédentes, qui, ces vingt-cinq dernières années, ont trahi leurs engagements et du même coup les milieux populaires qui avaient mis en elles leurs espoirs de changement? C'est bien difficile d'y croire. Et puis, cette jonglerie verbale qui consiste à ne parler que du "libéralisme" et de "l'antilibéralisme", pour éviter de parler du capitalisme, du patronat, de ses méfaits et de l'exploitation, n'est-ce pas une façon de noyer le poisson? Et surtout d'accrocher son wagon, sans oser le dire ouvertement, à un éventuel gouvernement socialiste, qui pourrait être plus ou moins antilibéral en parole, mais certainement pas anticapitaliste?

La meilleure façon d'interpeller le PS, en fait la seule, et du même coup de préparer l'opinion populaire aux prochaines échéances électorales, serait de poser quelques questions simples, et pourtant de bon sens. S'engagerait-il, dans un premier temps, à abroger les mesures antiouvrières mises en place par le gouvernement Chirac-Villepin-Sarkozy? Envisagerait-il d'augmenter sans tarder l'ensemble des salaires, de façon substantielle, en prenant sur les profits fantastiques des entreprises? Se propose-t-il de tarir l'augmentation du chômage en interdisant les licenciements continuels dans des entreprises qui, toutes, font des profits? Se propose-t-il de mettre fin à la précarité qui se développe à grande vitesse?

Pas besoin d'être devin pour prévoir les réponses que les ténors du PS donneraient à ces questions, et à quelques autres. Les Ségolène Royal, Fabius, Strauss-Kahn refusent de s'engager sur des mesures prétendument antilibérales, ne serait-ce que verbalement.

Faute de mettre le doigt sur les vraies questions, les tenants d'une candidature unique au premier tour à gauche du PS en sont réduits à la recherche, ô combien laborieuse, d'un représentant ou d'une représentante unique. Mais la perspective annoncée à l'avance est que, si ce projet prenait corps, ce candidat ou cette candidate apporterait ses suffrages au second tour au candidat du PS, et cela que ce dernier déclare incarner une politique "social-libérale" ou pas...

Jean-Pierre VIAL

Lutte Ouvrière n°1989 du 15 septembre 2006
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Message par gipsy » 14 Sep 2006, 22:15

a écrit :La meilleure façon d'interpeller le PS, en fait la seule, et du même coup de préparer l'opinion populaire aux prochaines échéances électorales, serait de poser quelques questions simples, et pourtant de bon sens. S'engagerait-il, dans un premier temps, à abroger les mesures antiouvrières mises en place par le gouvernement Chirac-Villepin-Sarkozy? Envisagerait-il d'augmenter sans tarder l'ensemble des salaires, de façon substantielle, en prenant sur les profits fantastiques des entreprises? Se propose-t-il de tarir l'augmentation du chômage en interdisant les licenciements continuels dans des entreprises qui, toutes, font des profits? Se propose-t-il de mettre fin à la précarité qui se développe à grande vitesse?


C'est exactement ce qu'à fait besancenot face à Hollande lors de l'émission d'Arlette Chabot sur France 2 avant les vacances. Il était même allé plus loin puisqu'il demandait à ce dernier si non seulement il reviendrait sur les mesures de la droite mais aussi sur celles de la gauche du gouvernement Jospin, condition préalable pour que la LCR vote le PS au second tour.
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Message par quijote » 14 Sep 2006, 22:26

(gipsy @ vendredi 15 septembre 2006 à 00:15 a écrit :
a écrit :La meilleure façon d'interpeller le PS, en fait la seule, et du même coup de préparer l'opinion populaire aux prochaines échéances électorales, serait de poser quelques questions simples, et pourtant de bon sens. S'engagerait-il, dans un premier temps, à abroger les mesures antiouvrières mises en place par le gouvernement Chirac-Villepin-Sarkozy? Envisagerait-il d'augmenter sans tarder l'ensemble des salaires, de façon substantielle, en prenant sur les profits fantastiques des entreprises? Se propose-t-il de tarir l'augmentation du chômage en interdisant les licenciements continuels dans des entreprises qui, toutes, font des profits? Se propose-t-il de mettre fin à la précarité qui se développe à grande vitesse?


C'est exactement ce qu'à fait besancenot face à Hollande lors de l'émission d'Arlette Chabot sur France 2 avant les vacances. Il était même allé plus loin puisqu'il demandait à ce dernier si non seulement il reviendrait sur les mesures de la droite mais aussi sur celles de la gauche du gouvernement Jospin, condition préalable pour que la LCR vote le PS au second tour.

Sauf que toute la politique de la LCR , sa façon de s 'adresser à la " gauche" de promouvoir un rassemblement de la gauche" anti libérale ", ( avec Melenchon ?) la simple présence de Besancenot à ce rassemblement , tout cela rend beaucoup moins crédible l 'interpellation qu 'il a fait à Hollande lors d' une émission télévisée : beaucoup de contorsions , on assiste à une sorte de va et vient opportuniste de la Ligue ( un jour dedans , un jour dehors), rien de bien ferme et qui puisse encurager les travailleurs à se méfier d' une "gauche" même se proclamant anti libérale regroupée ou pas derrière un porte parole unique ...
quijote
 
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Message par gipsy » 14 Sep 2006, 22:34

a écrit :Et puis, cette jonglerie verbale qui consiste à ne parler que du "libéralisme" et de "l'antilibéralisme", pour éviter de parler du capitalisme, du patronat, de ses méfaits et de l'exploitation, n'est-ce pas une façon de noyer le poisson? Et surtout d'accrocher son wagon, sans oser le dire ouvertement, à un éventuel gouvernement socialiste, qui pourrait être plus ou moins antilibéral en parole, mais certainement pas anticapitaliste?


Vial sous entendrait il que la distinction entre antilibéralisme et anticapitalisme pourrait être pertinente? En tout cas il distingue l'antilibéralisme en parole (ce que pourrait être des dirigeants soc dém) de l'anticapitalisme (ce que ne seront jamais des dirigeants socdém)
gipsy
 
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Message par Gaby » 14 Sep 2006, 22:37

(gipsy @ jeudi 14 septembre 2006 à 23:34 a écrit :
a écrit :Et puis, cette jonglerie verbale qui consiste à ne parler que du "libéralisme" et de "l'antilibéralisme", pour éviter de parler du capitalisme, du patronat, de ses méfaits et de l'exploitation, n'est-ce pas une façon de noyer le poisson? Et surtout d'accrocher son wagon, sans oser le dire ouvertement, à un éventuel gouvernement socialiste, qui pourrait être plus ou moins antilibéral en parole, mais certainement pas anticapitaliste?


Vial sous entendrait il que la distinction entre antilibéralisme et anticapitalisme pourrait être pertinente?
Elle est bizarre ta question. Il me semble que LO a toujours dit que l'"antilibéralisme" c'était du flan, que ca n'avait rien à voir avec s'en prendre au capitalisme.
Gaby
 
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Message par Crockette » 15 Sep 2006, 16:55

ça dépend Gaby où la réflexion des personnes s'arrêtent, c'est comme la décroissance. Faire de la décroissance un but en soi politique, ça ne veut rien dire, mais l'avancer comme un moyen pour parvenir ensuite à la destruction du système, c'est bien.

Certains syndicats adorent le capitalisme mais ne supportent plus le libéralisme, c'est vrai que ça veut rien dire...(cftc par exemple ou fo).

Mais pour une personne quidam, être anti-libéral c'est déjà un grand pas vers l'anti-capitalisme et ça faut les respecter et pas jeter le "bébé avec l'eau du bain".
Pour les orgas comme Lo et la lcr ils sont potentiellement susceptibles d'adhérer aux valeurs communistes par la suite en creusant leurs réflexions sur le système économique.

Chérèque comme Nicole Notat sont pour l'accompagnement du libéralisme, ils sont pas du tout anti-libéral.et je le redis Nicole Notat à l'heure actuelle est bien PDG d'une société européenne, probablement que Chérèque a le même dessein.
Crockette
 

Message par Sterd » 15 Sep 2006, 18:10

(Crockette @ vendredi 15 septembre 2006 à 17:55 a écrit : ça dépend Gaby où la réflexion des personnes s'arrêtent, c'est comme la décroissance. Faire de la décroissance un but en soi politique, ça ne veut rien dire, mais l'avancer comme un moyen pour parvenir ensuite à la destruction du système, c'est bien.
:pendu:

On a déjà expliqué en long en large et en travers pourquoi et comment les théories de la décroissance sont fondamentalement réactionnaires et anti-ouvrieres. :dead:
Sterd
 
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Message par Louis » 15 Sep 2006, 18:32

(Gaby @ vendredi 15 septembre 2006 à 00:37 a écrit :
(gipsy @ jeudi 14 septembre 2006 à 23:34 a écrit :
a écrit :Et puis, cette jonglerie verbale qui consiste à ne parler que du "libéralisme" et de "l'antilibéralisme", pour éviter de parler du capitalisme, du patronat, de ses méfaits et de l'exploitation, n'est-ce pas une façon de noyer le poisson? Et surtout d'accrocher son wagon, sans oser le dire ouvertement, à un éventuel gouvernement socialiste, qui pourrait être plus ou moins antilibéral en parole, mais certainement pas anticapitaliste?


Vial sous entendrait il que la distinction entre antilibéralisme et anticapitalisme pourrait être pertinente?

Elle est bizarre ta question. Il me semble que LO a toujours dit que l'"antilibéralisme" c'était du flan, que ca n'avait rien à voir avec s'en prendre au capitalisme.
Ce qui veut dire que la distinction entre anticapitaliste et révolutionnaire n'a pas de raison d'etre ??? Parce qu'il y a le meme bond entre etre antilibéral (lutter contre les conséquences du capitalisme réelement existant) et etre anticapitaliste (lutter contre les causes de cette meme situation) qu'il y a entre etre anticapitaliste (comprendre que la lutte de classe "n'est pas un diner de gala) et etre révolutionnaire (comprendre qu'il faut détruire notre société actuelement existante pour en batir une autre)

("croquette" a écrit :Mais pour une personne quidam, être anti-libéral c'est déjà un grand pas vers l'anti-capitalisme et ça faut les respecter et pas jeter le "bébé avec l'eau du bain".
Pour les orgas comme Lo et la lcr ils sont potentiellement susceptibles d'adhérer aux valeurs communistes par la suite en creusant leurs réflexions sur le système économique.


Sans doute, y as t il une différence entre "une personne quidam" et des organisations, avec leur histoire, leur bilan et leur choix de société ! Moi quand une personne se proclamme "antilibérale" je m'en réjouis Mais quand une orga se proclame "antilibérale", beaucoup moins ! Mais meme quand une orga se proclame anticapitaliste, voir révolutionnaire, je me demande toujours en quoi ça l'obblige ! Ca doit etre parce que j'ai connu le pcf qui se proclamait "révolutionnaire" a donf....
Louis
 
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Message par Gaby » 15 Sep 2006, 18:36

(LouisChristianRené @ vendredi 15 septembre 2006 à 19:32 a écrit : Ce qui veut dire que la distinction entre anticapitaliste et révolutionnaire n'a pas de raison d'etre ??? Parce qu'il y a le meme bond entre etre antilibéral (lutter contre les conséquences du capitalisme réelement existant) et etre anticapitaliste (lutter contre les causes de cette meme situation) qu'il y a entre etre anticapitaliste (comprendre que la lutte de classe "n'est pas un diner de gala) et etre révolutionnaire (comprendre qu'il faut détruire notre société actuelement existante pour en batir une autre)
Pour la discussion, je m'en fiche. Mais je compte 10 propositions grammaticales dans ta dernière phrase, et encore, je dois sous-estimer. Appellez le Guinness des records.
Gaby
 
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Message par Louis » 15 Sep 2006, 18:39

encore quelqu'un de plus sensible a la forme qu'au fond ! Ca doit etre ça un étudiant sérieux... :17:
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