par satanas » 09 Sep 2006, 01:59
[quote=" (anonyme XXI @ samedi 9 septembre 2006 à 00:20"]
salut à tous,
ça travaille du chapeau, vu l'ampleur de ce sujet, et c'est une bonne chose.
j'avoue ne pas avoir tout lu entre mon dernier texte page 6 et ici, page 12 (en une semaine, c'est du délire !).
ok pour la lutte des classes, c'est toujours d'actualité, même si l'expression est un peu poussiéreuse.
mais la décroissance actualise peut-être votre réflexion en pointant un phénomène qui semble laissé de côté : depuis les trentes glorieuses, c'est comme si on avait tourné le dos au front populaire.
c'est comme si les congés payés, la sécu, la presse nationalisée (honnête, de qualité, et indépendante des patrons), tous ces acquis d'avant et d'après la guerre (issus de la résistance) avait permi de gommer la lutte des classes.
la revalorisation du Smic (Grenelle) semble avoir eu un effet catastrophique :
les classes moyennes sympathisaient joyeusement avec les patrons, courant tous vers des intérêts communs.
combien de prolos voient chez un patron un salopard, un ennemi, un exploiteur ?
ou un mec beau, riche, intelligent, jeune, qui baise plein de meufs super canon ?
quelqu'un a parlé de Zidane et du foot.
mais c'est dégueulasse le foot !
une place coûte bien plus cher qu'une place d'opéra (qu'on arrête de me la faire avec l'art "élitiste"), c'est copinage, magouille, Fifa et companie...
du fric, de la pub, des patrons, des gros dégueus qui me donnent la gerbe, genre le patron de l'OL, qui fait du marketing, qui vend du vin avec une étiquette (v)ignoble.
et cet :,:;!;!!;:!; de maire, Gérard Collomb, un socialiste, ça ?
Jaurès se retourne dans sa tombe.
tout ce qu'il trouve à faire, c'est d'organiser une soit-disante fête populaire, pour fêter 5 victoires consécutives de l'OL. en fait, c'était bourré de flics, et les gens se faisait refouler comme des rats dans un labyrinthe.
les patrons ont été très forts : ils ont réussi à bourrer le crâne de ceux qu'ils exploitent, pour en faire des envieux !
et cette envie de ressembler à un exploiteur, elle transpire de partout, jusqu'à Steevie qui nous explique, dans le loft, que "dans la vie, il y a les exploiteurs, et les exploités".
et où est-ce qu'on le retrouve quelques mois plus tard ?
sur le plateau de cet infect Riquiel, à rire bêtement et à abrutir les télé-spectateurs, à exploiter les naïfs qui le regardent.
la consommation, c'est une façon d'introjecter l'idéologie patronale, sans pouvoir réfléchir à la lutte des classes, sans pouvoir remettre en cause le système, qui ne montre pas l'envers de son décor.
pour simplifier : un prolo qui consomme (comme on lui dit de consommer), c'est quelqu'un qui pactise (tacitement ou inconsciemment) avec les patrons.
il y a deux autres sujets sur lesquels le peuple est complice avec le patronat :
- la pollution.
- la néo-colonisation.
un prolo "standard" roule en bagnole, un patron roule en 4x4 : tous les 2 polluent, et se moquent pas mal de l'effet de serre, de la réduction de la bio-diversité...
un prolo achète un téléphone portable, voire un appareil photo numérique...
un patron prend l'avion plusieurs fois par an pour son boulot ou ses vacances.
tout ça se fait sur le dos des pays du Sud, dont on se fout pas mal de connaitre les conditions d'exploitation dans les mines nécessaires à la fabrication des gadgets cités plus haut. tout ce petit monde se fout pas mal de la Françafrique, de la couverture médiatique honteuse pendant les massacres du Rwanda, et des millions de civils morts à cause du pétrole.
il y a donc à la fois un oubli de la lutte des classes, mais pire, une complicité sur certains sujets.
un objecteur de croissance ne supporte pas cette complicité.
c'est peut-être là qu'il y a une différence.
bien à vous.
xxi
Cette intervention a au moins le mérite de montrer où peuvent mener (dans la haine anti-ouvrière, entre autres ) les élucubrations "décroissantistes".....