décroissance... dans LO

Message par anonyme XXI » 29 Août 2006, 23:48

bonjour à vous tous,

je suis rentré de vacances,
et d'une semaine de marche avec les objecteurs de croissance
dans le nord pas-de-calais,
ma région d'origine,
une région de prolos comme vous le savez.

je vois que le sujet a fait débat,
je n'ai pas tout lu,
mais j'aimerais me rapprocher de vous,
parce que je pense que nous avons bq en commun.

j'ai parlé de ce sujet sur votre site à des potes décroissants qui me disent :
"laisse tomber, LO ils sont super sectaires, tu perds ton temps à discuter avec eux..."

et comme nous-mêmes, on se fait traiter de sectaires (par la presse marchande), ça me motive.

je n'ai pas tout lu vers la fin,
mais je vois que certains ont compris,
et que d'autres vasouillent encore un peu.

l'histoire du pastis et du camping, c'est effectivement risible.
il n'y a pas de mépris de classe là-dedans :
c'est une façon de montrer que la décroissance questionne la pensée unique.

j'aurais pu prendre un safari photo dans la savane africaine,
ou un stage de feng chui pour bobos !

le pastis, d'où vient-il ?
d'un industriel.

est-ce que c'est donné ?
pas vraiment. je trouve ça excessivement cher pour ce que c'est.

je bois des pastis en terasse,
je passe des vacances en camping...

mais mon pastis, c'est le mien,
c'est moi qui ai travaillé pour le faire,
avec mes propres outils de production,
et il me coute 4 euros le litre !


si j'étends mon exemple du pastis à tout ce que je peux produire par moi-même
(fruits et légumes, produits laitiers, pain, meubles, vêtements, médicaments...),
et que tous les consommateurs en font de même (c'est utopique je vous rassure),
c'est toute l'économie et la conception du travail
qui se retrouve remise en cause.


j'aimerais comme vous EN FINIR AVEC LE CAPITALISME.

j'aimerais tellement que la Commune de Paris ne se soit pas soldée par 30000 morts et 30000 déportés.

j'aimerais tellement que le communisme ne se soit pas planté en URSS, en Afrique, et que le seul exemple à peu près potable reste Cuba, avec une liberté restreinte.

nous attendons le communisme,
mais il ne vient pas.


nous attendons le retour du plein emploi,
ou "la reprise de l'emploi",
mais ça ne vient pas.

alors ?

allons-nous rester encore 30 ans à avaler des couleuvres ?

notre système de santé lutte contre le cancer,
mais la société industrielle et marchande en fabrique chaque jour,
par ses solvants, ses peintures, ses aérosols...

la croissance crée des emplois, mais elle en détruit autant.

si je ne peux pas empêcher la création d'emplois indignes, si je ne peux pas empêcher l'existence de multinationales qui licencient quand ça va mal, et qui licencient quand ça va bien, je peux renoncer à consentir au système.

je ne marche plus dans toutes ses combines :
- je ne marche plus avec la pub,
- je ne marche plus aux achats de fêtes,
- je n'ai pas besoin d'une CB.
pour celui qui me questionnait sur la CB : elle m'était facturée 6 euros par mois. c'est toujours ça de gagné. et puis c'est surtout symbolique : avec une CB, j'ai l'illusion d'être "quelqu'un" : un riche, quelqu'un qui dépense avec aisance.

en refusant la CB, je refuse le matraquage publicitaire des banquiers, je refuse la dépense facile, les crédits à 1 ou 2 mois...
c'est un acte de résistance symbolique.

alors que faire ?
la réponse, c'est que nous sommes tous des capitalistes. tant que nous consentons au système, rien ne peut changer. l'idée de la décroissance, de la simplicité volontaire (qui n'est pas "pauvreté volontaire" ou misère), c'est de tuer le capitaliste EN SOI.

j'ai lu cet été un bouquin d'Alain Accardo qui va dans le sens de la décroissance : "Le petit-bourgeois gentilhomme".

il y a un "inconscient social" qui fait que même certains anti-capitalistes sont incapables de lutter contre le capitalisme, parce qu'ils en sont imprégnés jusqu'au trognon.

la décroissance, c'est une socio-analyse. ça prend du temps, ça demande de réfléchir, de remettre en cause tout ce qui semblait évident jusque là :
- le tourisme de masse,
- la "route des vacances",
- les auto-routes,
- les supermarchés "toujours moins chers",
- la télévision opium du peuple qui fait applaudir au garde à vous des rangées de moutons bien sages, qui cachent leur ennui derrière des sourires polis...

je sais qu'il ne faut pas traiter les humains d'animaux, car c'est le début de la barbarie. mais dès fois, je ne peux pas faire autrement.
quand on étudie un peu l'expérience de la vie dans les camps de concentration, l'humanité donne envie de vomir : qui fustiger ? les bourreaux, ou ceux qui pensent qu'en acceptant de ramper, ils auront peut-être encore un jour de vie supplémentaire ?

le projet des camps d'extermination nazis n'est pas étranger au capitalisme. il ne tombe pas de nulle part, comme les journalistes des commémorations voudraient nous le faire croire. il découle directement du capitalisme.

et la barbarie est de retour aujourd'hui, sous une forme tellement plus sophistiquée, tellement plus perverse et invisible : une dictature souriante, le triomphe du marketing, de la pub, de la machine à soutirer les consentements, dans la plus grande indifférence générale.

le mensonge collectif comme standard de la pensée.
on fait semblant de s'intéresser à la révolte des banlieues, mais en fait, on s'en fout pas mal, une fois que la presse n'en parle plus.

et moi qui pensait passer encore des dizaines d'années bien tranquille, lové dans mon petit confort bourgeois, j'ai dû ouvrir les yeux un jour, et rejoindre le maquis... symbolique.


Pour revenir à l'article du début :

a écrit :Marches pour la «décroissance»: Prêcher l’abstinence à ceux qui n’ont
rien


Je n'ai pas répondu à cette première phrase : d'où sortent ces mots ?
Déjà ça démarre mal.

Prêcher : nous ne sommes pas des curés. Parmi nous, il y a beaucoup de libertaires,
qui ont en horreur tout ce qui ressemble à un curé, un sermont, un pape, la banque
Ambrosio, et les coincés du cul.

L'abstinence : abstinence sexuelle ? Non. Abstinence gastronomique ? Non plus.
Abstinence suppose du "tout ou rien". Abstinence, c'est se priver TOTALEMENT. Hors il
n'est pas question de se priver totalement de tout. Je n'ai pas de voiture, mais je
prends de temps en temps le taxi.

Au lieu de prendre ma voiture pour aller chercher mon pain à 500 mètres, je prends
mon vélo.

La décroissance, c'est aussi le désir de recollectiviser les moyens : au lieu de
partir "sur la route des vacances", prenons le train ou le car. Etes-vous contre la
collectivisation ?

Au lieu d'avoir chacun un barbecue, une piscine, une télé, un home cinéma, une
bagnole, un téléphone portable, partageons !

Au lieu de mettre à la benne une machine à laver qui marche encore, mais qui n'est pas à "programme automatique", donnons-là.

"Ceux qui n'ont rien" : vous en connaissez beaucoup qui n'ont rien en France ? Comme
les mots "prêcher" et "abstinence", cette phrase est excessive.

Combien de gens au Rmi se serrent la ceinture pour faire comme les autres ?
Mimétisme imbécile, entretenu par la publicité criminelle, la voix de son maître :
le patron. Ceux-là souffrent non pas de manquer de biens, mais d'être relégués au
rang de parias. Ils souffrent d'inactivité, de dévalorisation de soi, du mépris
exprimé par ceux qui travaillent et qui finalement ne peuvent pas avouer une petite
part d'envie et de jalousie.


Réactionnaire. Il n'est pas question de revenir au passé. La consommation a apporté
du confort, elle a contribué à la libération de la femme, la médecine nous a libéré
de certaines maladies mortelles...
Mais que ferons-nous dans quelques décennies, lorsque le pétrole atteindra des
sommes astronomiques ?
Est-ce que notre façon de consommer aujourd'hui n'est pas un peu excessive ? Tout
est occasion à consommer, y compris les fêtes. Nous consommons des tonnes
d'emballages inutiles, des produits inutiles, des gadgets technologiques inutiles
fabriqués en Chine ou ailleurs, forme d'exploitation néo-coloniale insupportable.


Mépris de classe : non, refus des standards.
J'aime les prolos, mais je n'aime pas ceux qui leur bourre le crâne de standards.

J'ai de la compassion pour les pauvres gusses qui s'exhibent dans l'île de la tentation, et j'ai une saine colère contre ceux qui organisent une telle mise en scène, pour du fric.

La solidarité est une arme.

bien à vous,
un anonyme du XXIe siècle.
anonyme XXI
 
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Message par Inna » 30 Août 2006, 01:36

a écrit :
j'ai parlé de ce sujet sur votre site à des potes décroissants qui me disent :
"laisse tomber, LO ils sont super sectaires, tu perds ton temps à discuter avec eux..."


Attention attention, ce forum n’est pas le forum de LO, mais celui de ses amis :D et ici tout le monde parle en son nom propre !
(malgré ce qu’en pense Caroline Monnot qui, en vraie professionnelle, n’a pas lu la Charte)


a écrit :mais mon pastis, c'est le mien,
c'est moi qui ai travaillé pour le faire,
avec mes propres outils de production,
et il me coute 4 euros le litre !


Koulak ! :roll:


a écrit :si j'étends mon exemple du pastis à tout ce que je peux produire par moi-même
(fruits et légumes, produits laitiers, pain, meubles, vêtements, médicaments...),
et que tous les consommateurs en font de même (c'est utopique je vous rassure),
c'est toute l'économie et la conception du travail
qui se retrouve remise en cause.


Le nœud du problème, c’est que tu ne peux pas construire tous tes objets tout seul, encore moins tes médicaments d’ailleurs ! Il faut donc partager les tâches de production des objets agricoles, des produits industriels, etc. Donc il faut partager et socialiser le travail. Et donc tu ne produiras pas toi-même ton pastis au bout du compte.
Quid si tu ne possèdes pas le lopin de terre qui a produit tes légumes ? Je respecte tous mes amis décroissants, mais là on se sépare. La plupart n’aspire qu’à pouvoir produire en paix et dans le respect de la nature les produits, mais à les produire individuellement. C’est d’ailleurs au fond l’aspiration de tout bon paysan, dans le monde moderne d’agrobizenesse qui transforme l’agriculteur en employé dans la chaîne de production. C’est une des raisons pour lesquelles la décroissance souvent n’arrive pas à sortir d’une pensée petite bourgeoise...




a écrit :nous attendons le communisme,
mais il ne vient pas.



C’est sûr qu’il ne tombera pas du ciel :D et personne ici ne s’y trompe. Même une révolution figure-toi, ça se prépare et se construit !

La décroissance d’ailleurs ne vient toujours pas (et surtout pas avec la grande campagne EPR qui vient de commencer).
Et elle ne tombera pas tout cuite non plus et personne ici ne s’y trompe.



a écrit :la croissance crée des emplois, mais elle en détruit autant.

Nuance : le capitalisme détruit ces emplois.


a écrit :je peux renoncer à consentir au système.

Pour ça il faudrait par exemple d’abord que tu renonces à bosser. Parce que la boîte pour laquelle tu bosses t’exploite, exploite les autres et exploite l’environnement. Donc en fait tu es une espèce de traître puisqu’en bossant pour elle tu contribues à la faire tourner :hinhin: .

a écrit :je ne marche plus dans toutes ses combines :
- je ne marche plus avec la pub,

càd ? personne ne t’oblige à courir acheter le bigmac que tu vois affiché en 3D sur ta station de bus

a écrit :pour celui qui me questionnait sur la CB : elle m'était facturée 6 euros par mois.

Oulah, te f'rais tu pas arnaquer par ta banque ?


a écrit :c'est toujours ça de gagné. et puis c'est surtout symbolique :

avec une CB, j'ai l'illusion d'être "quelqu'un" : un riche, quelqu'un qui dépense avec aisance.

Non, avec une CB c’est bien pratique, je peux payer quand je n’ai pas de liquide sur moi, je peux payer des sommes un peu grandes, je peux même dépenser l’argent que je n’ai pas grâce à la formidable invention de l’endettement virtuel, je peux payer à l’étranger, etc.

Tiens : la CB limite la quantité de monnaie fiduciaire en circulation. N’est-ce pas autant d’arbres en moins de coupés pour les billets ?



a écrit :en refusant la CB, je refuse le matraquage publicitaire des banquiers

Les banquiers te matraquent de toute façon (tu utilises bien un chéquier non ?).
La seule façon qu’ils ne te matraquent pas, c’est de ne pas mettre ton argent chez eux. Je te conseille en ce cas le bon vieux matelas de grand-mère...


a écrit :, je refuse la dépense facile, les crédits à 1 ou 2 mois...

Mais ces crédits ne sont pas fonction de la CB.


a écrit :
c'est de tuer le capitaliste EN SOI.

Pour tuer le capitaliste, je pense qu’un bon fusil est encore plus efficace.
Et pour tuer le capitalisme, on ne pourra de toute façon échapper à une révolution qui renversera le système politique et économique.
Donc la décroissance consiste simplement à faire de la résistance intérieure, si l’on veut.




a écrit :il y a un "inconscient social" qui fait que même certains anti-capitalistes sont incapables de lutter contre le capitalisme, parce qu'ils en sont imprégnés jusqu'au trognon.


C’est parfaitement faux. Le fait est qu’il faut boire, manger, dormir, se vêtir et se loger et donc travailler. Donc dans ce cadre on participe du système, appelle ça en être imprégné si tu veux.
Mais ne confonds pas ça avec toute la propagande et les suprastructures mises en place par la classe bourgeoise et ses soldats gouvernementaux, avec tout le conditionnement que nous impose l’ensemble du sysème économique et social et qui veut effectivement amener cet inconscient social. Mais grâce aux luttes et grâce à l’opposition, on est là pour le contrecarrer.



a écrit :je sais qu'il ne faut pas traiter les humains d'animaux, car c'est le début de la barbarie. mais dès fois, je ne peux pas faire autrement.
quand on étudie un peu l'expérience de la vie dans les camps de concentration, l'humanité donne envie de vomir : qui fustiger ? les bourreaux, ou ceux qui pensent qu'en acceptant de ramper, ils auront peut-être encore un jour de vie supplémentaire ?


Ca devient complètement n'importe quoi ! "Salauds de concentrationnaires tiens, qui en plus ont accepté de se faire relooker à la mode squelette cadavérique/cadavre squelettique, et qui en était à ramper pour une miette de pain, que dis-je, pour une mauvaise herbe à bouffer ! "
aaaaarrghhhh:

Mais que fait la modération ?



a écrit :le projet des camps d'extermination nazis n'est pas étranger au capitalisme. il ne tombe pas de nulle part, comme les journalistes des commémorations voudraient nous le faire croire. il découle directement du capitalisme.

tu l’as dit bouffi :smile: !


a écrit :et la barbarie est de retour aujourd'hui, sous une forme tellement plus sophistiquée, tellement plus perverse et invisible : une dictature souriante, le triomphe du marketing, de la pub, de la machine à soutirer les consentements, dans la plus grande indifférence générale.

Oui enfin elle existe sous une forme très concrète et sanguinaire ailleurs que dans les pays développés comme la France. Les camps, il y en a en Tchétchénie, il y en a eu en Yougoslavie, au Rwanda, il y en a en Palestine, dans plein de pays d’Afrique, d’Asie et autres si tu veux y faire un tour...



a écrit :et moi qui pensait passer encore des dizaines d'années bien tranquille, lové dans mon petit confort bourgeois, j'ai dû ouvrir les yeux un jour, et rejoindre le maquis... symbolique.

Oui parce que tu es déjà un bourgeois :17: .
Ceci dit tu sais tu peux rejoindre plein de luttes en pratique, pas besoin de planer dans le symbolique :smile:




a écrit :Prêcher : nous ne sommes pas des curés.

hmmmmm :whistling_notes:


a écrit : Parmi nous, il y a beaucoup de libertaires,
qui ont en horreur tout ce qui ressemble à un curé, un sermont, un pape, la banque
Ambrosio, et les coincés du cul.

Le ‘prêcher’ c’était du figuré, pas besoin de partir en croisade contre la religion ... surtout pour prêcher des convaincus ...



a écrit :L'abstinence : abstinence sexuelle ? Non. Abstinence gastronomique ? Non plus.
Abstinence suppose du "tout ou rien". Abstinence, c'est se priver TOTALEMENT. Hors il
n'est pas question de se priver totalement de tout. Je n'ai pas de voiture, mais je
prends de temps en temps le taxi.


Abstinence, selon ta triade, contre le confort, la sécurité et la facilité -excessifs.


a écrit :
Au lieu de prendre ma voiture pour aller chercher mon pain à 500 mètres, je prends
mon vélo.

Tout à fait. D’ailleurs tu peux aussi y aller à pieds ou en bus.

a écrit :La décroissance, c'est aussi le désir de recollectiviser les moyens : au lieu de
partir "sur la route des vacances", prenons le train ou le car.

Au lieu de mettre à la benne une machine à laver qui marche encore, mais qui n'est pas à "programme automatique", donnons-là.

Exactement.

a écrit :Au lieu d'avoir chacun un barbecue, une piscine, une télé, un home cinéma, une
bagnole, un téléphone portable, partageons !

Partager le téléphone portable ? et elle est où l’intimité là... :33:


Tu as oublié le recyclage et le tri sélectif dans ton post tiens.


a écrit :
"Ceux qui n'ont rien" : vous en connaissez beaucoup qui n'ont rien en France ?

Ouaip, descends voir dans ta rue la nuit (quart-monde).

Enfin dans le titre c’était une hyperbole pour le prolétariat plutôt. Qui n’a en gros que des biens de consommation, ce qui n’est rien d’un point de vue économique (où seul les biens de production comptent, et biens fonciers par exemple).

Alors pour toi les biens de conso c’est déjà trop ?



a écrit :Combien de gens au Rmi se serrent la ceinture pour faire comme les autres ?
Mimétisme imbécile, entretenu par la publicité criminelle, la voix de son maître :
le patron.

Oui, donc ne te trompe pas d’ennemi entre le RMIste et le patron...



a écrit :Réactionnaire. Il n'est pas question de revenir au passé. La consommation a apporté
du confort, elle a contribué à la libération de la femme, la médecine nous a libéré
de certaines maladies mortelles...

Et par exemple la consommation nécessite de l’électricité, la libération des femmes des pillules et des préservatifs (en matières chimiques artificielles !), la médecine tout plein de produits chimiques pas très naturels et décroissants aussi. Tout ça à grande échelle productiviste.
Et quand on se préoccupera de la santé du Tiers-Monde, faudra faire tourner les usines de médocs à plein régime...


a écrit :
Mais que ferons-nous dans quelques décennies, lorsque le pétrole atteindra des
sommes astronomiques ?
Est-ce que notre façon de consommer aujourd'hui n'est pas un peu excessive ?

Toutest occasion à consommer, y compris les fêtes. Nous consommons des tonnes
d'emballages inutiles, des produits inutiles, des gadgets technologiques inutiles
fabriqués en Chine ou ailleurs, forme d'exploitation néo-coloniale insupportable.


Tout à fait, et ça s'appelle la société de consommation, on se bat contre, tous ensemble !

a écrit :
La solidarité est une arme.
Oui donc encore une fois, ne te trompe pas d’ennemi, entre ceux qui appliquent les ‘standards’, et ceux qui les initient.




Ceci dit je suis d'accord avec toi sur le reste, et d'ailleurs tu as oublié de parler du recyclage et du tri sélectif dans ton post !
Inna
 
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Message par Jacquemart » 30 Août 2006, 08:05

Anonyme nous dit être l'adversaire du système, tout comme nous. Je n'ai pas de raison de douter de sa sincérité.

Mais en quoi la décroissance remet-elle en cause la puissance sociale des exploiteurs ? Pourquoi les décroissanteurs ne prononcent-ils jamais les mots de "lutte de classe", "exploitation", "bourgeoisie", "pouvoir" ? C'est caca ? Ce n'est pas le problème ?
Question subsidiaire : même si on prêtait à ce courant d'idée la capacité (qu'il n'a pas) à nuire aux actuels maîtres du monde, Anonyme croit-ils que ceux-ci, qui détiennent les armes, les armées et les prisons, les laisseront tranquillement faire ?

Le pastis de la décroissance, c'est une dose de socialisme façon Proudhon, une autre dose façon Jésus-Christ (il faut renoncer aux biens de ce monde), le tout noyé dans une immense lampée de naïveté apolitique.
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Message par Crockette » 30 Août 2006, 09:19

je suis d'accord avec anonyme, cette croissance effrénée pousse tout le monde à s'endetter et à acheter bcp de conneries du style :

-changer d evoiture non pas parce qu'elle ne marche plus mais pour avoir un poste radio mp3 (ou mp4) et le GPS.ça c'est le dogme de la croissance.

- changer de portable pour les mêmes raisons techniques...avec des abonnements qui explosent les budgets des ménages.

- pareils pour les ordinateurs etc.

- les produits de consommations comme les aliments bardés d'emballages publicitaires qui ne servent que ... la croissance.


Je suis pour la lutte des classes et contre le capitalisme et sa sacro sainte croissance économique qui s'accompagnera d'une demande en énergie de 60% en plus dans les années à venir, de quoi accélérer le réchauffement climatique et altérer définitivement et de manière irréversible la qualité de l'air.
C'ets au nom de cette croissance que les forêts tropicales disparaissent et que la culture intensive à travers le monde va achever de "lessiver les sols" et de les appauvrir.

La croissance c'est le fer de lance du capitalisme, c'est en son nom que que les capitalistes se croient tout permis (exploitation des hommes, destruction de l'environnement etc).
La croissance rime avec augmentation des profits et des dividendes sur le dos des exploités.


Je le dis ici le P.I.B est un indice capitaliste qui ne tient compte en rien de la misère d'un peuple. En rasant une cité HLM, on augmente le P.I.B d'un pays, peu importe ensuite où iront les familles délogées, le P.I.B n'en tient pas compte.
Crockette
 

Message par canardos » 30 Août 2006, 10:20

pour completer ce que dit TXi, je ne suis pas sur que le pastis artisanal fabriqué par anonyme ne fasse pas partie des produits, inutiles, superflus, voire franchement nuisibles....
canardos
 
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Message par Inna » 30 Août 2006, 20:35

(canardos @ mercredi 30 août 2006 à 11:20 a écrit : pour completer ce que dit TXi, je ne suis pas sur que le pastis artisanal fabriqué par anonyme ne fasse pas partie des produits, inutiles, superflus, voire franchement nuisibles....


Rrrha vivent les bouilleurs de cru
(s'étaient révoltés sous PMF non ?)(voilà à quoi ça mène, le capitalisme ! :rofl: )
Inna
 
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Message par Louis » 30 Août 2006, 21:27

Sur la mesure du pnb


a écrit :Ensuite le PIB n'est qu'une mesure marchande très imparfaite , du bien-être social bien sûr, mais y compris de la richesse matérielle. toute augmentation du PIB ne mesure pas un accroissement du bien-être social, évidemment, mais on a rarement vu une baisse du PIB en amener non plus....

Suisse : PIB/habitant = 31 000 dollars.
Rwanda : PIB/habitant = 900 dollars (en PPA)

D'après toi, lequel du peuple suisse ou rwandais, est le plus misérable ?


Si on prend les deux bouts du spectre, évidemment ! Mais si on prend des valeurs "plus moyennes", on constate que des pays ont des niveaux de santé, d'éducation, etc bien plus élevés que d'autres pays qui ont pourtant des niveaux de pnb tout a fait suppérieurs D'autant plus qu'il ne s'agit que d'une moyenne, ce qui ne veut strictement rien dire (ce qui est plus significatif étant la valeur "typique" des revenus)

a écrit :
tu en connais beaucoup, des gogos qui changent de voiture "pour avoir un GPS", et surtout qui ingorent qu'on peut l'acheter à part ? Il faut déjà avoir les moyens de changer de voiture, et l'endettement quelquefois catstrophique n'est que la contre-partie d'un pouvoir d'achat en berne


Il suffit de regarder dans le parking d'une cité populaire pour constater que les prolo n'ont pas tous une voiture antidilluvienne qui tient par des bouts de ficelle....

a écrit :
Ensuite toutes tes considérations sur les dépenses inutiles superflues... De quel droit peux-tu décider que telle chose est utile et telle autre superflue ? Quels sont tes critères ?

Quand la richesse (ou le confort) des uns ne peut se batir que sur la misére des autres, elle ne peut qu'etre "inutile et superflue" pour un communiste, non ???
Louis
 
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Message par Louis » 31 Août 2006, 08:27

non je veux dire que si la possession d'un portable par le prolo parisien se fait au détriment de la vie et de la santé de son frere de classe du bengladesh, je suis contre, en tant que communiste ! Du point de vue des comportements individuels, je suis pour une liberté totale... a partir ou ils ne lesent pas la communauté ! Et en particulier ma communauté de classe... Mais de toute façon, je pense que les comportements de consommation ne sont pas libres mais induit entre autre par l'idéologie Je pense par exemple qu'en tant que communistes, nous devront interdire la publicité !

Pour le PIB
il exprime néanmoins des choses en terme de potentiel économique, de développement des forces productives

Pour moi il exprime sutout qu'a l'époque du capitalisme pourrissant, il y a un hiatus de plus en plus grand entre "développement des forces productives" et biens marchands...
Louis
 
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