a écrit :lundi 21 août 2006, mis à jour à 13:12
Sans-papiers - Klarsfeld critique les associations
Marie Simon, avec Reuters
Chargé par Nicolas Sarkozy de jouer les médiateurs sur la question des familles sans papiers d'enfants scolarisés en France, Arno Klarsfeld s'en est pris aux associations de défense des immigrés, notamment RESF, coupables à ses yeux de "faire gonfler les chiffres"
Interrogé sur France 2, Arno Klarsfeld a vivement critiqué les associations de défense des sans-papiers. "Ce qu'on fait certaines associations comme Réseau éducation sans frontières (RESF), c'est qu'ils ont poussé des familles qui étaient totalement hors cadre de la circulaire à déposer des dossiers [...] pour faire gonfler les chiffres et pour [dire] 'vous voyez comme Nicolas Sarkozy est méchant'", a regretté l'avocat.
De la "responsabilité" de RESF
"Par exemple, une mère célibataire avec un enfant de six mois est venue chez moi. Je lui ai dit: 'écoutez vous n'avez aucune chance de rentrer dans le cadre de la circulaire, surtout faîtes-vous la plus petite possible, n'allez pas vers les préfectures [...] Attendez un peu que ça passe'". Mais les associations l'ont poussée à déposer un dossier, a-t-il déploré.
"RESF a une responsabilité vis-à-vis de ces familles qui se sont signalées aux préfectures et risquent aujourd'hui d'être visées par un arrêté de reconduite à la frontière", a estimé Arno Klarsfeld. L'avocat a été chargé par Nicolas Sarkozy de jouer les médiateurs sur la question des familles sans papiers d'enfants scolarisés en France, dans le cadre de la circulaire du 13 juin sur la réévaluation des dossiers.
Le ministre de l'Intérieur a fait savoir fin juillet qu'environ 6000 personnes devraient être régularisées, après le dépôt de 24 000 dossiers. Depuis, les services administratifs ont annoncé que 30 000 dossiers avaient été enregistrés, mais la place Beauvau s'en tient toujours à 6000 régularisations.
"Si les associations ont menti"...
L'avocat a aussi évoqué le cas de Jeff Babatundé Shittu, un étudiant nigérian en faveur duquel il s'était personnellement engagé au début du mois d'août. Son cas est désormais suspendu à une enquête de l'ambassade de France au Nigeria, a-t-il expliqué. Majeur, arrivé en France en août 2004, le jeune homme n'entrait pas dans le cadre de la circulaire.
"J'étais intervenu pour lui parce que les associations avaient affirmé que sa mère avait été assassinée et qu'il n'avait plus personne au Nigeria [...] On attend les résultats, on va voir si les associations ont dit la vérité ou m'ont menti", a précisé Arno Klarsfeld.