LIBAN - ONU

Message par com_71 » 07 Août 2006, 17:15

a écrit :LIBAN : L'ONU N'EST PAS IMPUISSANTE, ELLE EST COMPLICE

    Voilà près d'un mois que les villes et les villages du Liban sont pilonnés jours et nuits par l'aviation israélienne. Ce sont les fiefs du Hezbollah qui sont pris pour cibles affirment les autorités israéliennes et, répètent après elles, la plupart des commentateurs. C'est à voir mais, ce qui est certain, c'est que ce sont surtout les quartiers pauvres.
    On a pu voir dimanche, à la télévision, un officier supérieur israélien déclarer, à propos de la mort de quinze personnes, dont douze soldats tués par une "katioucha", qu'il avait assisté à un spectacle affreux. C'était certainement le cas. Mais les images des centaines de femmes, d'hommes, d'enfants, massacrés par les bombes israéliennes, au Liban et à Gaza, sont-elles moins horribles ?
    Pendant ce temps-là les grandes puissances discutent gravement au conseil de sécurité de l'ONU de textes de résolutions qui ne changeront rien, mais qui leur permettent de faire croire qu'elles cherchent une solution à la crise, alors qu'elles ne visent qu'à donner à l'armée israélienne le temps qu'elle réclame pour écraser des adversaires qui se révèlent plus coriaces que ce que les stratèges de l'Etat hébreu avaient prévu.
    Et toutes ces grandes puissances d'invoquer - sans détour pour les USA, hypocritement pour la France qui voudrait bien continuer à faire des affaires avec l'Iran - la responsabilité de ce dernier pays et de la Syrie dans le drame que vit le Liban. Comme si toute la situation de la région n'était pas d'abord déterminée par le problème israélo-palestinien.
    Des centaines de milliers de Palestiniens ont été contraints de fuir en 1948, après la proclamation de l'Etat d'Israël, et vivent toujours, eux ou leurs descendants, dans des camps de réfugiés, au Liban ou à Gaza. Au lendemain de l'occupation par Israël, en 1967, de la Cisjordanie et de Gaza, l'ONU avait adopté une résolution demandant l'évacuation des territoires occupés. C'était uniquement pour la forme, car cette résolution est restée lettre morte. Non seulement ces territoires n'ont pas été libérés, mais l'installation de colonies israéliennes dans les territoires occupés a réduit comme peau de chagrin ce qui aurait pu devenir un Etat palestinien.
    Les grandes puissances ont d'autant plus facilement laissé faire que la haine inévitablement engendrée par cette situation parmi les populations arabes les servait. L'impérialisme ne manquait certes pas d'alliés dans la région, parmi tous les Etats arabes qui de l'Arabie saoudite à la Jordanie entretenaient les meilleures relations avec les grandes puissances impérialistes. Mais comme ces Etats étaient à la merci d'une explosion de révolte de leur propre population, aucun allié n'était plus sûr pour l'impérialisme qu'Israël, citadelle isolée dans un environnement hostile. Israël dépend en effet de l'aide des grandes puissances, tant que son gouvernement se refuse à tendre la main au peuple palestinien, à favoriser dans les faits la naissance d'un Etat palestinien.
    Le conflit qui se déroule aujourd'hui au Liban n'a pas d'autre origine. Les dirigeants israéliens ont entraîné depuis plus d'un demi-siècle leur peuple dans ce piège sanglant, qu'il ait été consentant ou pas dans sa majorité importe peu. Et les morts civils et militaires que déplore aujourd'hui Israël sont les victimes de ce piège sanglant, tout comme les enfants, les femmes et les hommes enterrés dans les décombres de Gaza et des villes libanaises.
    "Un peuple qui en opprime un autre ne saurait être un peuple libre" proclamait le mouvement ouvrier lorsque les partis socialistes ne s'étaient pas encore transformés en défenseurs des intérêts des capitalistes. Cela vaut encore aujourd'hui. La liberté pour tous les peuples, et une paix durable, ne pourront exister que le jour où l'humanité se sera débarrassée de ce système économique qui n'hésite pas à semer la guerre dans toutes les régions de la planète chaque fois que quelques grands trusts, pétroliers ou pas, ou les Etats qui les représentent, y trouvent leur intérêt.

    Arlette Laguiller
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par com_71 » 07 Août 2006, 22:38

et celui de Combat Ouvrier - organisation trotskyste antillaise) (29.7)

a écrit :Liban: Israël massacre avec la bienveillance des grandes puissances

Le gouvernement israélien a pris le prétexte de l’enlèvement de deux soldats israéliens par les hommes du Hezbollah pour déclencher une attaque contre le Liban le 12 juillet. L’un de ses buts est d’éliminer le Hezbollah, un parti musulman chiite qui a reçu le soutien d’une partie de la population et dont des représentants ont été élus au parlement ; un parti dont le terrorisme est le moyen de riposte contre le terrorisme d’état de l’armée israélienne. Cette milice du Hezbollah contrôle en partie le sud du Liban et s’affronte à l’armée israélienne dans des escarmouches régulières depuis qu’une zone de sécurité a été créée en juin 1985 après que l’armée israélienne eut envahi le Liban.
Depuis le 12 juillet les bombardements israéliens incessants ne frappent pas seulement les quartiers populaires du sud Liban censés abriter les hommes du Hezbollah ou des habitations repérées par les services d’espionnage israéliens. Le pilonnage aérien a été bien plus large. En effet, le port, les ponts, les routes principales, l’aéroport, les lignes de chemin de fer, ont été détruits puis la centrale électrique de Beyrouth, les relais radios, les relais téléphoniques ont été détruits. L’armée israélienne a aussi massé des milliers de soldats, des centaines de chars, à la frontière libano israélienne. On parle d’une éventuelle invasion militaire. Déjà des combats entre troupes israéliennes et celles du Hezbollah ont lieu en zone libanaise proche de la frontière. Les bombardements de l’armée israélienne ont touché peu de militaires du Hezbollah, mais des écoles, un bus scolaire, des fermes, des places de villages, des maisons habitées, des citernes à eau ont explosé sous les bombes. Après quinze jours de bombardement, c’est la population civile qui subit les pertes: plus de 350 morts. Et un demi million de réfugiés ont fui les villes du Sud pour venir s’entasser dans le nord du Liban dans des conditions de vie catastrophiques.
Les grandes puissances réunies lors du sommet du G8 ont implicitement décidé de laisser Israël punir ainsi la population libanaise sous couvert de vouloir écraser le Hezbollah. Le gouvernement de Bush soutient ouvertement le gouvernement israélien qui, dit-il, lutte contre les forces du mal, les terroristes. Blair le suit. Quant à Chirac, il réclame un «cessez le feu» et des couloirs humanitaires pour permettre le déplacement des populations et l’évacuation des étrangers. On appréciera la “hardiesse” de la diplomatie française. Les puissances occidentales du G8 organisent l’évacuation de leurs ressortissants, vers Damas en Syrie par la route ou Chypre par bateau. Mais aussi sous couvert d’aide humanitaire, ce sont quand même plusieurs milliers de militaires des armées occidentales, des bateaux de guerre qui sont présents au Liban avec sans doute une grande activité des services de renseignement.
Le Hezbollah a riposté en tirant des rockets en direction d’Israël, notamment la ville de Haïfa a été touchée plusieurs fois. Le gouvernement israélien a fait rappeler les réservistes.
Dans le même temps les attaques de l’armée israélienne sur Gaza continuent avec leur cortège de morts et de blessés, sous prétexte de récupérer un soldat aux mains du Hamas.
Dans le même temps Israël pointe du doigt l’Iran et la Syrie en clamant que ce sont eux qui arment le Hezbollah, mais Israël a été lui-même armé par les Etats-Unis et promu gendarme du Moyen-Orient. Les grandes puissances occidentales l’ont toujours soutenu depuis sa création, obtenue par l’action de groupes terroristes sionistes qui ont chassé les Palestiniens de leurs terres. Certes, la politique du Hezbollah, du Hamas ou du Fatah ne sert pas les véritables intérêts des masses pauvres. Mais leur résistance acharnée face à la puissance armée d’Israël prouve qu’ils ont le soutien d’une grande partie de leur population. Et en accroissant la haine des populations meurtries et massacrées, Israël ne règlera rien, bien au contraire. Car comme toujours il recevra en retour et de plein fouet la haine qu’il sème.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par com_71 » 07 Août 2006, 22:50

et une série d'articles (en anglais) dans le dernier n° de Spark (remonter l'arborescence pour consulter tout le journal)
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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