(pelon @ vendredi 28 juillet 2006 à 21:04 a écrit : Il est difficile de mesurer la pression mais je crois sincèrement que si le voile était autorisé dans les établissements scolaires, il y aurait une pression supplémentaire sur certaines d'entre elles puisque les petits caïds, leurs pères, frères, voire l'immam qui a une influence sur la cité pourraient s'appuyer sur cette autorisation. Aujourd'hui, ce sont les filles qui peuvent s'appuyer sur l'interdiction.
Bien entendu, il n'existe pas de recette magique et la loi n'est pas la panacée. Si vous lisez les premiers textes sur le sujet, vous verrez que LO était mesurée sur la question de la loi. Par contre, sur le terrain, la plupart de ceux qui luttent, en particulier dans le milieu scolaire, pour l'égalité des femmes y étaient très favorables. Chaque nouveau cas de fille arrivant avec un voile risquait d'initier une crise comme à Gennevilliers et ils estimaient que la loi était un outil pour eux, leur facilitait les choses. Qui peut dire le contraire ?
Nous avons choisi leur camp, comme nous choisissons le camp des femmes qui luttent pour leurs droits, en France comme ailleurs, plutôt que la liberté de porter le voile, fausse tolérance.
a écrit :La réponse à cette question fera ressortir la différence très importante des points de vue de la démocratie bourgeoise et de la social-démocratie sur la religion.
Notre programme est fondé tout entier sur une philosophie scientifique, rigoureusement matérialiste. Pour expliquer notre programme il est donc nécessaire d'expliquer les véritables racines historiques et économiques du brouillard religieux. Notre propagande comprend nécessairement celle de l'athéisme ; et la publication à cette fin d'une littérature scientifique que le régime autocratique et féodal a proscrite et poursuivie sévèrement jusqu'à ce jour doit devenir maintenant une des branches de l'activité de notre Parti. Nous aurons probablement à suivre le conseil qu'Engels donna un jour aux socialistes allemands : traduire et répandre parmi les masses la littérature française du XVIII° siècle athée et démystifiante [1] .
Mais en aucun cas nous ne devons nous fourvoyer dans les abstractions idéalistes de ceux qui posent le problème religieux on termes de « raison pure », en dehors de la lutte de classe, comme font souvent les démocrates radicaux issus de la bourgeoisie. Il serait absurde de croire que, dans une société fondée sur l'oppression sans bornes et l'abrutissement des masses ouvrières, les préjugés religieux puissent être dissipés par la seule propagande. Oublier que l'oppression religieuse de l'humanité n'est que le produit et le reflet de l'oppression économique au sein de la société serait faire preuve de médiocrité bourgeoise. Ni les livres ni la propagande n'éclaireront le prolétariat s'il n'est pas éclairé par la lutte qu'il soutient lui-même contre les forces ténébreuses du capitalisme. L'unité de cette lutte réellement révolutionnaire de la classe opprimée combattant pour se créer un paradis sur la terre nous importe plus que l'unité d'opinion des prolétaires sur le paradis du ciel.
Voilà pourquoi, dans notre programme, nous ne proclamons pas et nous ne devons pas proclamer notre athéisme ; voilà pourquoi nous n'interdisons pas et ne devons pas interdire aux prolétaires, qui ont conservé tels ou tels restes de leurs anciens préjugés, de se rapprocher de notre Parti. Nous préconiserons toujours la conception scientifique du monde ; il est indispensable que nous luttions contre l'inconséquence de certains « chrétiens », mais cela ne veut pas du tout dire qu'il faille mettre la question religieuse au premier plan, place qui ne lui appartient pas ; qu'il faille laisser diviser les forces engagées dans la lutte politique et économique véritablement révolutionnaire au nom d'opinions de troisième ordre ou de chimères, qui perdent rapidement toute valeur politique et sont très vite reléguées à la chambre de débarras, par le cours même de l'évolution économique.
La bourgeoisie réactionnaire a partout eu soin d'attiser les haines religieuses - et elle commence à le faire chez nous - pour attirer de ce côté l'attention des masses et les détourner des problèmes économiques et politiques réellement fondamentaux, problèmes que résout maintenant le prolétariat russe, qui s'unit pratiquement dans sa lutte révolutionnaire. Cette politique réactionnaire de morcellement des forces prolétariennes, qui se manifeste aujourd'hui surtout par les pogromes des Cent-Noirs, trouvera peut-être demain des mesures plus subtiles. Nous lui opposerons dans tous les cas une propagande calme, ferme, patiente, qui se refuse à exciter des désaccords secondaires, la propagande de la solidarité prolétarienne et de la conception scientifique du monde.
Le prolétariat révolutionnaire finira par imposer que la religion devienne pour l'État une affaire vraiment privée. Et, dans ce régime politique débarrassé de la moisissure médiévale, le prolétariat engagera une lutte large et ouverte pour la suppression de l'esclavage économique, cause véritable de l'abêtissement religieux de l'humanité.
(LouisChristianRené @ vendredi 28 juillet 2006 à 20:02 a écrit : parce que la pression maximale ne se fait pas "dans l'école" (qui est justement un endroit ou on peut échapper a cette pression") mais plutot dans la cité elle meme !
Sans la loi, les pression en dehors de l'école auraient été moins forte ???
Je suis sur du contraire. Même limité, cette loi est une defaite pour les intégriste de tout poils.
DIre que du fait de la loi, la pression est plus forte en dehors de l'école, est une affirmation gratuite.
a écrit :parce que la pression maximale ne se fait pas "dans l'école" (qui est justement un endroit ou on peut échapper a cette pression") mais plutot dans la cité elle meme ! Ou les pression ne sont que plus fortes et pressantes : il n'y a qu'a constater les filles qui remettent leur voile dés qu'elles sont sorties de l'enceinte scolaire (ce que je vois réguliérement) Je pense que cette loi est mauvaise, ne donne aucune armes aux filles qui veulent se sortir de la pression communautaire et en général de la "pression de la cité"
(artza @ samedi 29 juillet 2006 à 07:53 a écrit : Merci à LCR pour la citation de Lénine ci-dessus.
Lire que la religion est une "moisissure médiévale" et un "abétissement" c'est un plaisir que les colonnes de Rouge nous offre rarement.
Ceci dit ce n'est pas vraiment le sujet.
Il ne s'agit pas tant ici de liberté religieuse, de laïcité et de propagande athéiste que du droit des femmes et des filles à vivre libres et égales aux hommes.
Dans ce domaine la religion n'est que l'enveloppe justificatrice de coutumes archaïques.
Une petite anecdote.
Il y a une paire d'années des camarades avaient organisé une petite sortie avec des jeunes travailleurs en grève d'un resto-rapide.
Aucune fille d'origine maghrébine n'étaient venues. C'étaient des jeunes femmes, elles avaient toutes plus de vingt ans et gagnaient leur vie.
Les garçons du même milieu avaient justifiés celà "c'est pas bon que les filles sortent. Ca se fait pas chez nous".
J'ai vu des cas semblables il y a déjà longtemps, en 70, quand j'étais aux JC, on avait une camarade algérienne, 18 ans, fille de responsable syndical CGT et PC de Renault qui ne pouvait pas sortir après 19h00. Son père n'était pas croyant, mais "chez nous ça ne se fait pas". Enfin, comme elle ne portait pas de voile visible, pas de problème...
Le problème qui se pose à l'école, c'est de virer définitivement des gmaines pour ça. Si elle sont victimes, c'est le cas pour une partie d'entre elles, c'est paradoxal de les punir elles....
Retour vers Presse et communiqués
Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 3 invité(s)