Auschwitz ou le grand alibi

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par Louis » 29 Mars 2003, 23:24

Il faudrait la lire plus attentivement Effectivement, elle semble "pré-négationiste" (c'est comme ça que Vidal Naquet les caractérisait dans "les chiffoniers de la mémoire" ) Mais ce que je sais, c'est que la seule façon de se le procurer en français c'est d"aller sur un des plus important sites négationniste (aaaarg !) ce qui me semble extremement douteux ! c'est tout !

Mais tu n'as pas été curieux de voir où cette brochure était éditée ??
Louis
 
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Message par Matrok » 29 Mars 2003, 23:36

Hum !
Il me semble que ça serait bien d'initier un nouveau fil là dessus, plutôt que de continuer sur celui là "exclusivement réservé" à l'établissement d'une liste de partis trotskystes.

Sinon, parlons du texte "nouvelles attaques etc..." : pendant tout le texte, à part les termes choisis qui peuvent laisser comprendre ce dont il s'agit vraiment, c'est de la défense "classique" de l'antisionisme... Par contre, ils montrent leur vrai nature dans l'annexe "et les chambres à gaz ?". Certes, ce n'est pas négationniste au sens strict, mais révisionniste. Ils cherchent tous les arguments possibles et imaginables pour montrer que le génocide a été surévalué. Ils citent le révisioniste Pressac (en le présentant comme un historien présentable) :
a écrit :«le coefficient multiplicateur émotionnel [des estimations antérieures par rapport à la réalité] varie de 2 à 7 et est en moyenne de 4 à 5»


Autrement dit : pas 6 millions de morts mais un peu plus d'un million... :bleu-vomi:

A noter aussi qu'ils n'utilisent pas le mot génocide mais massacre, tactique habituelle reprise par ceux qui nient le génocide arménien.

Pas étonnant que leurs copains de la vieille taupe se chargent de vendre leur merde...
Matrok
 
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Message par stef » 29 Mars 2003, 23:39

Ecoute : de ce que j'ai - vite - lu, je n'ai rien vu qui ressemble à du négationnisme (même "pré"). Je n'ai pas envie de me lancer dans une étude de textes de Bordiga, alors j'ai pu rater qq chose.

Mais [B]tu[/U] as parlé de ce document comme d'une "saloperie".
J'aimerais comprendre.

PS: Encore une fois je ne prends pas position. Quant au fait que ce soit sur un site négationniste, ce n'est en rien un argument.
stef
 
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Message par emman » 30 Mars 2003, 00:26

(Byrrh @ samedi 29 mars 2003 à 23:45 a écrit :
(stef @ samedi 29 mars 2003 à 23:39 a écrit :Ecoute : de ce que j'ai - vite - lu, je n'ai rien vu qui ressemble à du négationnisme (même "pré"). Je n'ai pas envie de me lancer dans une étude de textes de Bordiga, alors j'ai pu rater qq chose.

Mais [B]tu[/U] as parlé de ce document comme d'une "saloperie".
J'aimerais comprendre.

PS: Encore une fois je ne prends pas position. Quant au fait que ce soit sur un site négationniste, ce n'est en rien un argument.

Je ne connais rien à ce mouvement bordiguiste, dont l'existence en France doit être assez anecdotique. Faute d'avoir davantage d'informations sur la brochure incriminée, je reste sur la même réserve que Stef. Si certains veulent approfondir la question, qu'ils ouvrent un fil ad hoc et contactent un membre de ce groupe afin de lui demander directement de quoi il retourne.

Rien à voir avec la brochure, mais le PCI milite dans le même "milieu proletarien" (je reprends leur terme) que le CCI qui publie Revolution Internationale. Et d'après leur presse, ils ont l'air de bien se connaitre.
emman
 
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Message par com_71 » 30 Mars 2003, 01:17

Sur le site
http://www.anti-rev.org/textes/Fresco88a/index.html
On trouve le résumé suivant des positions défendues dans « Auschwitz ou le grand alibi », et rappelons à ceux qui disent que cette brochure « ouvre la porte au négationnisme » que l'on peut avec la même logique dire que Marx ouvrait la porte aux futurs G Mollet et Tony Blair.
a écrit :A la tête de l'entrée en « révisionnisme » de cette fraction de l'ultra-gauche en France, le dénommé Pierre Guillaume. Né pendant la guerre, il avait affûté ses premières armes théoriques, au début des années soixante, au sein du petit groupe Socialisme ou Barbarie (SOB), de Cornélius Castoriadis, Claude Lefort, Jean François Lyotard et Pierre Souyri, tous dissidents du trotstkysme, groupe dont le travail théorique avait notamment consisté en une analyse de l'URSS comme capitalisme bureaucratique d'état. En 1963, P. Guillaume suivit ceux qui se détachèrent alors de SOB pour fonder Pouvoir ouvrier, dont la vocation militante était l'implantation dans la classe ouvrière, groupe dirigé par un ancien membre du POUM espagnol, Vega, qui avait été fortement marqué, avant d'entrer à SOB, par ce qu'on appelait le « bordiguisme », du nom d'Amadeo Bordiga (1889-1970) dont il sera question plus loin 21. En octobre 1967, P. Guillaume quittait Pouvoir ouvrier et fondait alors, avec une demi-douzaine d'exclus ou de démissionnaires, un groupe plus informel, qui prenait le nom de la librairie qu'il avait ouverte au Quartier latin deux ans plus tôt, La Vieille Taupe Cette librairie, qui fonctionna jusqu'en 1972 et fut fréquentée par nombre des acteurs étudiants du joli mai, avait acquis en 1967 les restes encore très importants du fonds Costes, qui avait été avant la guerre l'éditeur de Marx. On y trouvait aussi un très grand nombre de textes révolutionnaires des décennies passées, les cahiers Spartacus, les publications des divers courants dits gauchistes de l'époque, sans oublier les collections encore disponibles de Socialisme ou Barbarie, dissous en 1965, la revue bordiguiste Programme communiste, et, pour un temps, les numéros sur papier glacé de celle de Guy Debord et Raoul Vaneigem L'Internationale Situationniste (1958-1968), dont la brochure « De la misère en milieu étudiant », parue à l'hiver 1967, était comme annonciatrice du printemps suivant: revue dont la théorie du spectacle et la critique du militantisme sacerdotal jetaient une tache hédoniste et colorée parmi les austères brochures ronéotypées des révolutionnaires de diverses obédiences qui n'avaient pas encore appris à prendre leurs désirs pour des réalités.
Après l'extinction des emportements de mai, le groupe de La Vieille Taupe amorça une orientation pure et dure: la révolution avait échoué faute d'une véritable direction révolutionnaire, et l'on entrait dans une de ces phases de l'histoire du mouvement ouvrier pendant lesquelles la conscience même du prolétariat se concentrait en la personne de quelques-uns seulement, en l'occurrence les penseurs de La Vieille Taupe évidemment Cette poignée de sauveurs du Mouvement communiste, ainsi que furent intitulés les quelques numéros de la brochure publiée par La Vieille Taupe à partir de 1969, reprenait là un thème central de la version bordiguiste du marxisme, du nom d'un des fondateurs, en 1921, du parti communiste italien, Amadeo Bordiga, qui avait créé à Naples, en 1918 la revue Il Soviet, porte-parole de la position « abstentionniste » que critiquait Lénine dans Le Gauchisme, maladie infantile du communisme publié en 1921. Bordiga fut exclu du parti communiste italien en 1930 après des années de divergences avec Gramsci et Togliatti et, plus largement, avec la ligne de la IIIe Internationale sur la question du Front unique. Et pour comprendre comment les vieilles taupes gardiennes de la révolution en sont venues à mettre en doute, comme le premier fasciste venu, puis à nier, comme un quelconque Faurisson, le génocide des juifs par les nazis, c'est bien à ce conflit politique antérieur à l'événement lui-même qu'il faut remonter, à l'affrontement des deux tendances au sein du mouvement communiste international à partir de la fin des années vingt. On sait comment la tendance qui préconisait l'alliance électorale des communistes avec les sociaux-démocrates pour barrer la route au fascisme conduisit, en France, à la venue au pouvoir du Front Populaire en 1936 Et comment, à l'inverse, les communistes allemands, partisans dans leur très grande majorité de la tendance opposée, de « classe contre classe », et confiants dans la perspective prochaine d'une révolution sociale, continuèrent jusqu'en 1933 à s'opposer à toute alliance avec les « socio-fascistes » de la social-démocratie, tenue pour l'ennemi principal 22. Il se trouve qu'en Italie, cette dernière position était défendue par Bordiga. Or, quinze ans après la fin de la guerre, en 1960, la revue française du bordiguisme, Programme communiste, publie un article intitulé « Auschwitz ou le Grand Alibi ». En 1960, à l'époque où les futurs « révisionnistes » de La Vieille Taupe ont à peine vingt ans et quelques illusions à perdre avant de se transformer enfin en gardiens de la vérité, le génocide est trop récent encore pour n'avoir pas eu lieu. L'analyse de leurs aînés bordiguistes ne remet pas du tout en question la réalité de l'événement. Ce que dénoncent ceux qui se considèrent comme les uniques héritiers de la pensée de Marx, de l'invariance (titre d'une revue bordiguiste) de sa théorie face aux réformistes et bureaucrates de tous poils qui l'ont pervertie en l'exploitant, c'est l'utilisation, par les impérialistes vainqueurs des nazis, qu'ils soient d'idéologie bourgeoise ou prétendument marxiste, du génocide comme d'un alibi destiné à duper les masses prolétariennes en établissant une opposition, de fait totalement fictive, entre les démocraties et les régimes fascistes. Belle constance des vrais théoriciens de la révolution que ne saurait perturber le cours de l'histoire. L'explication ultime de tout phénomène, et donc de l'antisémitisme, étant nécessairement, à leurs yeux, d'ordre économique, il leur fallait proposer une construction de la réalité qui rendit compte de ces impératifs théoriques. « Du fait de leur histoire antérieure, les Juifs se trouvent aujourd'hui essentiellement dans la moyenne et petite bourgeoisie. Or cette classe est condamnée par l'avance irrésistible de la concentration du capital ». L'antisémitisme résulte donc « directement de la contrainte économique » qui a mené la petite bourgeoisie allemande à sacrifier « une de ses parties [les juifs], espérant ainsi sauver et assurer l'existence des autres [...]. En temps "normal", et lorsqu'il s'agit d'un petit nombre, le capitalisme peut laisser crever tout seuls les hommes qu'il rejette du processus de production. Mais il lui était impossible de le faire en pleine guerre et pour des millions d'hommes: un tel "désordre" aurait tout paralysé Il fallait donc que le capitalisme organise leur mort [...]. Le capitalisme allemand s'est d'ailleurs mal résigné à l'assassinat pur et simple Non certes par humanisme, mais parce qu'il ne rapportait rien [...] [Les Juifs ont été détruits] non parce que Juifs, mais parce que rejetés du processus de production, inutiles à la production ». Telle est la thèse défendue en 1960 par les champions du matérialisme économico-logique, qui dénoncent « l'identité des idéologies fascistes et antifascistes » et savent, en bordiguistes convaincus, que la pire conséquence du fascisme est précisément cette idéologie antifasciste produite par le capitalisme pour immobiliser la classe ouvrière en lui désignant un faux ennemi, prétendument diabolique, et renforcer ainsi, en la dissimulant, l'exploitation dont les prolétaires sont l'objet; parce que « les horreurs de la mort capitaliste doivent faire oublier au prolétariat les horreurs de la vie capitaliste et le fait que les deux sont indissolublement liées » 23.

Ce thread pour continuer la discussion commencée par quelques camarades pas tous de bonne foi. (Certains réclament la censure de la brochure Auschwitz.... de Bordiga, sans l'avoir lue)
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par EZRAROX » 30 Mars 2003, 07:09

Bonjour,

Suite au lien posé par LCR je suis allé lire ( rapidement il est vrai )la brochure et moi aussi je ne vois rien de révisionniste.
Pour le Rwanda ils utilisent aussi le terme de massacre et non de génocide.
Révolution Internationale est aussi un courant ultra gauche trés proche politiquement du Prolétaire .
Tout en accusant LO de valet de la bourgeoisie... les militants de RI vendent leur canard et brochures....devant l'entrée qui donnait sur le lieux du dernier meeting d'Arlette à Toulouse
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Message par EZRAROX » 30 Mars 2003, 07:52

Bonjour,

Je remets le lien qu'a donné Lcr sur un autre thread.

La brochure incriminée peut être lue http://www.aaargh-international.org/fran/a...7/TI970310.html.
EZRAROX
 
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Message par com_71 » 30 Mars 2003, 09:17

(EZRAROX @ dimanche 30 mars 2003 à 07:52 a écrit :Bonjour,

Je remets le lien qu'a donné Lcr sur un autre thread.

La brochure incriminée peut être lue http://www.aaargh-international.org/fran/a...7/TI970310.html.

Il ne s'agit que d'extraits (très larges). Mais les passages coupés ne modifient absolument pas le sens de la brochure.

Extraits d'un MP que j'ai adressé à LCR :
a écrit : Le texte "Auschwitz...." est du à Bordiga, mais présenté anonymement comme c'est la tradition de ce courant.
Bordiga a été jusqu'à sa mort un communiste inflexible.

PS Je ne suis pas d'accord avec tout ce qui est développé dans cette brochure, qui est tout le contraire d'une saloperie, et que tu n'as pas lue... Je sais parfaitement qu'elle est en vente depuis des années à la fête de LO, et il n'y a à priori aucune raison que ça change.
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Message par com_71 » 30 Mars 2003, 09:39

(EZRAROX @ dimanche 30 mars 2003 à 07:09 a écrit :Bonjour,

Suite au lien posé par LCR je suis allé lire ( rapidement il est vrai )la brochure et moi aussi je ne vois rien de révisionniste.
Pour le Rwanda ils utilisent aussi le terme de massacre et non de génocide.
Révolution Internationale est aussi un courant ultra gauche trés proche politiquement du Prolétaire .
Tout en accusant LO de valet de la bourgeoisie... les militants de RI vendent leur canard et brochures....devant l'entrée qui donnait sur le lieux du dernier meeting d'Arlette à Toulouse

Très proche, je ne suis pas sur que c'est ce qu'ils diraient.
LO peut être présenté par certains comme très proche du PCF.

RI ne se réclame pas de Bordiga.

Bon, il s'agit d'organisations dites ultra-gauches dans le jargon trotskyste et qui ont, comme Trotsky mais avec plus d'inconséquences, dénoncé le stalinisme au nom du communisme.
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