Moindre mobilisation des manifestants anti-guerre

[Louis]

PARIS (AFP) - La mobilisation des manifestants anti-guerre a été un peu moindre samedi, où plusieurs dizaines de milliers de personnes sont cependant descendues dans la rue à Paris et dans plusieurs villes de France pour protester contre la guerre en Irak, sans incident majeur.

Les responsables de la coordination nationale de l'Appel "non à la guerre contre l'Irak" ont reconnu un certain essoufflement, pour cette troisième manifestation depuis le déclenchement du conflit.


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La secrétaire générale du parti communiste Marie-George Buffet a admis une baisse de la mobilisation anti-guerre : "Nous cherchons d'autres moyens de lutte. Nous sommes en train de préparer un grand événement artistique, musical et sportif avec des personnalités".

A Paris, le défilé a rassemblé 18.000 personnes selon la police et 60.000 selon les organisateurs, de la place de la Concorde à Denfert-Rochereau.


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En province, les défilés n'ont guère dépassé 2 à 3.000 personnes.

Ils étaient 2.700 à Lyon, selon la police, 2.000 à Lille où le parti communiste a annoncé le lancement d'une campagne de collecte de fonds devant les entreprises, les universités et les hôpitaux, 2.000 aussi à Bordeaux, Toulouse, 1.000 à 1.500 à Rennes.

La précédente manifestation parisienne, le 22 mars, avait rassemblé 90.000 personnes, selon la police, 100.000 selon les organisateurs, autant que lors de la première manifestation du 15 février (100.000) et plus que le 15 mars (55.000) ou que le 20 mars, soir du déclenchement de la guerre (60.000 le soir et 20.000 l'après-midi).

Pour la première fois, à Paris, une trentaine de "médiateurs", vêtus de casquettes blanches ont veillé à ce qu'il n'y ait aucun débordement antisémite, pour éviter tout excès verbal ou visuel.

Il s'agissait que ne se répète pas l'agression dont deux jeunes membres du mouvement juif Hachomer Hatzaïr avaient été victimes une semaine auparavant. Leurs responsables ont été reçus samedi matin par le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy.

Mais le travail des médiateurs ne s'est pas révélé facile. Des manifestants ont ainsi crié à deux d'entre eux qui s'approchaient d'un panneau où était écrit "Hitler, Bush, Sharon, au nom de Dieu on assassine" : "Partez, vous êtes des provocateurs".

"On n'a pas pu éviter la totalité des dérapages", a reconnu Arielle Denis, l'une des porte-parole de la coordination, évoquant la présence dans le cortège d'un groupe portant un drapeau mêlant étoile de David et croix gammée.

Quelques personnes arboraient des portraits de Saddam Hussein. Brandissant une photo du président irakien au dessous de l'inscription en arabe "Allah est grand", un manifestant s'est écrié "Vive Saddam, il est le plus grand". Selon la police, une altercation sans gravité s'est produite à mi-parcours mettant en cause deux Irakiens.

Quelques lycéens venus de banlieue avaient choisi de défiler le visage masqué par un grand foulard palestinien.

Au milieu des youyous de femmes voilées et des drapeaux palestiniens, un tout petit groupe de manifestants n'est pas passé inaperçu, "l'Union juive française pour la paix", tandis qu'en fin de manifestation, un militant palestinien a fait applaudir des manifestants juifs qui défilaient.

"Il faut du courage pour venir ici et du courage pour la paix", a lancé le jeune homme. La foule, où l'on comptait beaucoup de drapeaux palestiniens, a alors applaudi.,