a écrit :jeudi 13 juillet 2006, 15h29
Depuis l'Allemagne, George W. Bush hausse le ton sur le Proche-Orient
Par Fabien NOVIAL
STRALSUND (AFP) - Le président américain George W. Bush, en déplacement en Allemagne sur les terres d'Angela Merkel, a haussé le ton jeudi sur le regain de violences au Proche-Orient en montrant clairement du doigt la Syrie.
"La Syrie devra rendre des comptes", a lancé M. Bush, rompant son silence sur l'une des pires crises au Proche-Orient depuis dix ans.
"Le président Assad doit faire preuve de leadership pour la paix", a-t-il insisté, soulignant que le Hezbollah, qui a capturé deux soldats israéliens, avait une "présence active en Syrie". La Syrie doit faire pression pour faire libérer les deux soldats, a ajouté George Bush.
Le Hezbollah "ne veut pas de paix", "la branche militaire du Hamas ne veut pas de paix", a martelé George Bush et "ceux d'entre nous qui veulent la paix continueront à travailler ensemble" pour la promouvoir, a-t-il dit lors d'une conférence de presse aux côtés de la chancelière allemande, avec laquelle il s'est entretenu plus d'une heure et demi.
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Journal libanais l'Orient le jour du 15/7/2006:
a écrit :Le Liban pourrait être « encore privé d’autres infrastructures », avertit le chef d’état-major israélien Olmert pose trois conditions à un cessez-le-feu
Le Premier ministre israélien, Ehud Olmert, a donné hier soir son feu vert à l’armée pour la poursuite des attaques israéliennes au Liban après avoir posé trois conditions pour un cessez-le-feu.
Le Premier ministre a approuvé une nouvelle liste de cibles liées au Hezbollah, a indiqué la radio publique israélienne sans donner d’autres précisions.
Les objectifs de ces opérations sont d’éloigner la menace représentée par les roquettes tirées à partir du Liban-Sud vers le nord d’Israël et de continuer à frapper le Hezbollah que l’État hébreu a promis de « briser ».
De son côté, le chef d’état-major de l’armée israélienne, le général Dan Haloutz, a averti hier que son pays continuerait à frapper de plus belle le Hezbollah et pourrait s’en prendre à d’autres infrastructures au Liban.
« Nous venons d’attaquer un quartier chiite à Beyrouth, bastion du Hezbollah, et son quartier général », a déclaré Dan Haloutz lors d’une conférence de presse.
« Nous avons l’intention de continuer à attaquer ce secteur pour faire comprendre que l’État d’Israël ne peut continuer à être la cible de roquettes », a-t-il déclaré.
« Le Liban paie un prix très fort à cause du Hezbollah : destruction de ponts, de routes, d’aéroports, et il pourrait encore être privé d’autres infrastructures », a menacé le chef d’état-major.
Le raid visant le QG du Hezbollah constitue « aussi un avertissement pour le Grand Beyrouth et l’ensemble du Liban : ils ont laissé proliférer un cancer, ce qui va leur coûter cher », a-t-il encore déclaré.
M. Olmert avait auparavant posé trois conditions à un éventuel cessez-le-feu : la libération des deux soldats enlevés, l’arrêt des tirs de roquettes vers Israël et l’application de la résolution 1559 du Conseil de sécurité.
(résolution 1559 = retrait syrien du Liban + désarmement du Hezbollah et des milices palestiniennes, ndPastorius)
« Le Premier ministre est prêt à cesser nos opérations au Liban si le Hezbollah libère nos deux soldats, cesse ses tirs de roquettes, et si le gouvernement libanais se décide à appliquer la résolution 1559 du Conseil de sécurité de l’ONU », a affirmé à l’AFP Mme Miri Eisin, porte-parole du gouvernement.
« Si ces conditions sont remplies, nous sommes prêts à coopérer avec une délégation des Nations unies » qui est attendue dans la région, a-t-elle souligné.
Selon Mme Eisin, il n’y a pas de pressions internationales empêchant Israël de poursuivre ses opérations, « bien que des critiques aient été émises ».
Elle s’est refusée à fixer une échéance pour la fin des opérations israéliennes au Liban. La radio publique, citant des ministres, avait auparavant indiqué qu’Israël ne s’attendait pas à des pressions internationales trop fortes « tant que les opérations seront centrées essentiellement sur le Hezbollah ». Ces ministres, toujours selon la radio, ont toutefois souligné qu’Israël devait éviter de s’en prendre directement aux infrastructures libanaises, tout en notant qu’Israël bénéficiait d’un répit de deux semaines avant que d’éventuelles pressions internationales ne limitent sa marge de manœuvre.
De son côté, le ministre israélien de l’Intérieur, Ron Bar On, a menacé vendredi de mort le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, annonçant à la radio qu’il avait lui-même « tranché son destin ». « Nasrallah a lui-même tranché son destin », a déclaré le ministre à la radio publique.
« Nous réglerons le moment venu nos comptes avec lui », a-t-il ajouté.
Le ministre de la Justice, Haïm Ramon, a déclaré pour sa part à la radio militaire qu’Israël lutterait contre le Hezbollah par les mêmes moyens que ceux « utilisés par les Américains contre Oussama Ben Laden », le chef du réseau terroriste el-Qaëda, ou par les Russes « face aux terroristes tchétchènes ».
Appel à la France
Sur un autre plan, Israël a appelé vendredi la France à exercer son influence et « ses relations historiques » avec le Liban afin qu’il démantèle le Hezbollah.
« Nous demandons à la France d’user de ses liens historiques et privilégiés avec le Liban pour qu’il démantèle le Hezbollah », a déclaré à l’AFP Miri Eisin.
« La France peut jouer un rôle très important pour obtenir un désarmement de cette organisation terroriste », a insisté la porte-parole du gouvernement.
« Le Hezbollah doit décider s’il est une organisation politique ou s’il continue ses activités terroristes, et dans ce cas-là en supporter les conséquences », a ajouté Mme Eisin.
La porte-parole a toutefois reconnu qu’il y avait des « divergences » avec la France sur la question du Hezbollah, soulignant qu’Israël accordait une « très grande importance à la position de la France ».
Interrogée sur la poursuite des attaques contre les infrastructures du Liban, notamment l’aéroport international Rafic Hariri, elle a affirmé qu’Israël était décidé à « maintenir son blocus général sur le Hezbollah », affirmant que l’aéroport servait notamment au « transfert d’armes, de munitions et d’hommes ».
« Le Hezbollah est soumis à forte pression. Il est dans la détresse comme en témoigne le fait qu’il ait démenti avoir tiré des roquettes sur Haïfa », jeudi soir, a-t-elle noté.
Enfin, elle a souligné qu’Israël cherchait à éviter autant que possible des victimes civiles, mais que de telles pertes étaient « inéluctables » dans la mesure où des positions du Hezbollah étaient implantées dans des centres habités
(c'est simple: il suffit de dire qu'une maison était utilisée par le Hezbollah pour que les victimes civiles deviennent aussitôt "inéluctables", ndPastorius)
La réponse de Chirac:
a écrit :M. Chirac demande l'envoi d'une force de l'ONU au Proche-Orient
Le président Jacques Chirac a jugé, vendredi 14 juillet, "tout à fait disproportionnées" les réactions des forces israéliennes ces derniers jours au Liban. "Je suis tout à fait consterné par ce qui se passe actuellement au Proche-Orient", a-t-il déclaré lors de son traditionnel entretien télévisé du 14-Juillet. "Dans une affaire de cette nature, tout le monde est responsable", a-t-il dit. Toutefois, "on peut se demander s'il n'y a pas aujourd'hui une certaine volonté de détruire le Liban", a estimé le président, jugeant qu'on se trouvait actuellement "dans une vraie situation dangereuse".
"Il y a une espèce de processus qui est porté par le Hamas et le Hezbollah et qui est dans le système provocation/répression", a dit le président. "Ces gens sont absolument irresponsables", a-t-il dit."Le Hamas, le Hezbollah ne peuvent pas avoir pris ces initiatives tout à fait seuls" et "il y a quelque part un soutien de telle ou telle nation", a ajouté le chef de l'Etat.
Jacques Chirac a demandé l'envoi d'une mission de l'ONU au Proche- Orient qui devra se rendre en Israël, dans les territoires occupés et en Syrie.