"Une Arlette Laguiller made in Brésil"

Dans le monde...

Message par Puig Antich » 19 Juin 2006, 07:54

a écrit :Seule une progression significative de LO ou au contraire un recul grave les pousserait à choisir entre leurs tendances centristes et le communisme.


Euh sans vouloir te froisser je pense pas que le nombre de militants LO soit le principal facteur déterminant dans les conditions objectives à notre époque, donc dans la politique de la LCR et des autres groupes.... Ni qu'un mouvement vers la gauche et le communisme dans le mouvement ouvrier ne se traduira automatiquement par un mouvement vers LO - ce qui n'est pas exclu a priori non plus.
Puig Antich
 
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Message par Harpo » 19 Juin 2006, 20:56

a écrit :Euh sans vouloir te froisser je pense pas que le nombre de militants LO soit le principal facteur déterminant dans les conditions objectives à notre époque, donc dans la politique de la LCR et des autres groupes.... Ni qu'un mouvement vers la gauche et le communisme dans le mouvement ouvrier ne se traduira automatiquement par un mouvement vers LO - ce qui n'est pas exclu a priori non plus.


Tu peux remplacer dans ma phrase "LO" par n'impote quel mouvement ou groupe ou parti réellement communiste, en France ou dans d'autres pays... s'il y en a ; mais actuellement ce sera difficile à trouver. Dans l'avenir peut-être...
Harpo
 
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Message par gipsy » 07 Juil 2006, 15:07

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a écrit :


Ni Lula ni Alckmin: avec le Front de gauche surgit une alternative




Le journal du PSTU Opinion Socialiste propose ci-dessous deux entretiens qu’il a réalisés, l’un avec Zé Maria, président du PSTU (Parti Socialiste des Travailleurs Unifié), l’autre avec Heloisa Helena, candidate du PSOL (Parti Socialisme et Liberté) à la présidence de la République. Les deux évoquent leurs expectatives par rapport à ce front électoral de gauche. Nous publions aussi un bref historique des étapes de la mise en place de cette alliance électorale.



Pour Zé Maria, président national du PSTU, cette alliance représente une nécessité pour les travailleurs.

Interview réalisée par Wilson H. Silva, de la rédaction



OS: Quelle est l´importance de cette alliance pour les prochaines élections?

Zé Maria – L’existence du front de gauche permettra aux travailleurs et aux secteurs de gauche de créer des conditions pour débloquer la fausse polarisation entre Lula et Alckmin, et entre leurs partis respectifs, le PT (Parti des Travailleurs) et le PSDB (Parti de la Social-Démocratie Brésilienne) , en proposant un projet alternatif qui représente les intérêts de la classe des travailleurs brésiliens.

Les travailleurs se retrouvent placés face à une fausse alternative, inventée par le gouvernement et les medias, selon laquelle, ils devraient choisir entre voter Lula et voter Alckmin. Lula ne représente pas une option favorable aux travailleurs, et il faut discuter cette idée parce que la majorité des travailleurs se laisse abuser. Le gouvernement Lula a trahi les attentes des travailleurs en pratiquant une politique favorable aux banquiers et aux grandes entreprises. Chaque année, le Brésil leur verse ainsi presque 170 milliards, avec le remboursement de la dette publique. Bien sûr, la politique économique de Lula s’inscrit dans la continuité de celle de FHC, privilégiant ceux qui ont toujours été privilégiés, notamment les banques, qui battent aujourd’hui des records de profit au Brésil. La rentabilité des banques a augmenté de 61% dans les cinq premiers mois de cette année, par rapport à la même période de l’année passée.

Bien sûr, ce sont toujours les mêmes qui sont sacrifiés. C’est le travailleur qui doit affronter des taux de chômage exorbitants. La misère continue à augmenter dans notre pays – ce que le gouvernement essaye de “compenser”, ou mieux, de dissimuler, avec les politiques d’assistencialisme social (“bourse-familiale”  ou “bourse-scolaire”), qui en réalité sont des politiques qui ne visent qu’à perpétuer la pauvreté.

De plus, le gouvernement Lula pratique la même corruption que le gouvernement de FHC et les gouvernements du PSDB en général. Il n’y a pas de différence entre la politique d’achat de votes pratiquée par FHC pour assurer sa réélection et le “mensalão”  qui a impliqué le PT cette année dans un scandale de corruption généralisée.

La candidature Alckmin incarne une tentative de la droite classique, qui après FHC, ou Collor, aimerait bien récupérer le pouvoir. Une droite qui a toujours gouverné au nom des intérêts des grandes entreprises, des banquiers, des grand propriétaires terriens, ceux-là mêmes qui massacrent les travailleurs et ont pratiqué une corruption généralisée et effrénée quand ils gouvernaient le Brésil. Les exemples de cette politique on ne les trouve pas simplement dans le gouvernement FHC, mais aussi dans la gestion de l’état de São Paulo par Alckmin: à peine a-t-il abandonné ses fonctions pour se présenter aux élections présidentielles, que surgit une vague de dénonciations de corruption.

Ce sont tous des ennemis pour la classe des travailleurs. C’est pourquoi en finir avec cette fausse polarisation est une tâche importante, c’est pourquoi il faut avancer dans la discussion sur une alternative de gauche et une alternative socialiste pour notre pays.

Il est certain que les partis de gauche qui intègrent ce front électoral ont des différences, mais le fait d’être arrivé à un accord de programme qui a permis la constitution de cette alliance est une avancée extrêmement positive.

OS – Pensez-vous qu’il était correct de renoncer à la vice-présidence pour arriver à un accord avec le PSOL et le PCB?

Zé Maria - Oui. Nous pensons que le PSTU avait toute légitimité pour revendiquer la vice-présidence, en raison de son poids. Le PSOL a eu une attitude unilatérale et bureaucratique en indiquant le vice-président, alors qu’ils avaient déjà la candidature à la présidence. Malgré tout, le PSTU n’a jamais conditionné la constitution du front à la candidature de vice-président. Ce que nous avons défendu, c’est la nécessité d’un programme commun, le refus des alliances avec des partis bourgeois comme le PDT , et le respect des différents partis dans le choix des candidats divers. Effectivement, a été établi un programme commun qui propose une rupture avec l’impérialisme et le PSOL a renoncé à sa proposition de “révolution démocratique”. Il n’y a pas eu d’alliance avec le PDT, ni nationalement, ni dans les différents états du Brésil.

Par rapport au choix des candidatures, nous sommes arrivés à un accord après le recul du PSOL dans les candidatures au sénat de Rio, São Paulo et Rio Grande du Sud, et pour la candidature de gouverneur dans l’état de Minas Gerais, afin de viabiliser cette alliance. Enfin, pour nous, la nécessité de cette alliance de gauche passait avant la candidature à la vice-présidence, en raison de son importance politique.

OS - Quels sont les points du programme que tu considères comme nécessaires pour transformer cette alliance en une véritable alternative?

Zé Maria – Elle doit em premier lieu établir une délimitation qui soit anticapitaliste et antiimpérialiste. Le programme doit défendre l’émancipation de notre pays du joug impérialiste. Il faut défendre le non-paiement de la dette, la rupture avec les politiques du FMI, le rejet de l’ALCA. Il faut à partir de cela défendre des mesures internes au pays qui permettent une réorganisation de l´économie brésilienne, et utiliser les ressources que le pays possède, pour en finir avec les problèmes qui affligent le peuple.

Par exemple, il faut stopper le processus de privatisation des entreprises publiques et des ressources publiques – comme ce qui se produit aujourd’hui avec les réserves de pétrole de la Pétrobras – et réestatiser les entreprises qui ont déjà été privatisées, comme la Vale do Rio Doce, le système électrique, le système de télécommunications, les sidérurgies; il faut estatiser le système financier et le mettre au service du financement des logements populaires, des travaux d’assinissement, de l’agriculture, des petits producteurs paysans, de la prodution d’aliments. Il faut en finir avec ce système dans lequel le peuple brésilien entier travaille pour enrichir les banquiers, et mettre le système financier au service des politiques publiques, nécessaires pour résoudre nos problèmes.

À partir de là, nous devons nous efforcer d’assurer les revendications de base de la population et de la classe des travailleurs: la réforme agraire, la construction de logements, la défense de la santé et de l’éducation, la création d’emplois, l’augmentation du salaire minimum, le combat contre l’oppression des secteurs les plus marginalisés et discriminés. Un programme, donc, qui propose une rupture avec l’impérialisme. Un programme anticapitaliste qui propose des mesures concrètes pour répondre positivement aux demandes des travailleurs.

Mais, d’un autre côté, il faut aussi un programme qui propose une sortie de classe pour notre pays. C’est aussi un point du programme, qui est lié au caractère de notre campagne et qui n’est pas secondaire. On ne construit pas une alternative de gauche, socialiste, si l’on n’établit pas une limite forte par rapport à la conciliation de classe. Le processus de dégénération du PT vient de sa recherche effrénée d’alliances avec des secteurs d’entrepreneurs et des représentants politiques des entreprises, sous prétexte qu’il fallait obtenir davantage de votes pour pouvoir arriver au pouvoir plus rapidement. C’est ce qui a conduit à abandonner la défense des mots d’ordre historiques du PT, qui défendaient la fin du status quo. Donc, il faut une campagne qui défende l’indépendance de classe, la recherche de l’affirmation de la classe des travailleurs contre tous les projets de la bourgeoisie, que ce soit la bourgeoisie au pouvoir ou la bourgeoisie de l’opposition, voilà l’aspect fondamental que cette campagne doit avoir.

OS - Quelle relation le front de gauche doit entretenir avec les luttes concrètes des travailleurs et des autres secteurs de la société?

Zé Maria – Si l’on veut être cohérent avec ce que je viens de dire, l’alliance ne doit pas simplement appuyer les luttes sociales du pays, mais être à leur service. Il n’y aura une transformation significative, capable d’améliorer la vie des travailleurs, qu’avec un processus de mobilisation qui puisse provoquer ces changements. En ce sens, la campagne électorale de cette alliance doit être au service des luttes. Le temps de télévision, par exemple, doit être utilisé pour divulguer les grèves, les mobilisations, les luttes des Sans-terre, des Sans-toits, etc. Parce que c’est de cette manière que notre front peut apporter sa contribution et devenir un instrument de changement pour le pays, en aidant et en facilitant les mécanismes par lesquels nous pouvons de fait, produire ces changements, c’est-à-dire la mobilisation sociale.




Interview d’Heloisa Helena
“La participation du PSTU dans cette alliance est essentielle”


Par Jocilene Chagas, de Rio de Janeiro



OS – Quelle importance a cette alliance de gauche?

Heloisa Helena – Je crois que les divergences politiques qui existent d’un point de vue tactique seront surmontées, puisqu’il n’existe pas de divergences quant aux objectifs stratégiques des programmes des partis et j’espère que nous arriverons - sans nous écraser les uns les autres, sans vanité, sans que l’un veuille être meilleur que l’autre - à atteindre nos objectifs. Je crois qu’il faut établir comme décret “Paix entre nous et guerre aux seigneurs”.

OS - Quelle importance donnez-vous à la participation du PSTU?

Heloisa – La participation du PSTU dans cette alliance est essentielle. Et vous pouvez être certains que je montrerai la même énergie pour élire les candidats du PSOl, du PCB, que ceux du PSTU. C’est très important d’avoir des socialistes au gouvernement.


Historique de l’alliance

Les discussions qui ont permis la réalisation du front de gauche ont leur importance. Nous vous présentons ici, pas à pas , l’histoire de la discussion sur le Front de gauche.


1. La première proposition est née d’une lettre ouverte du PSTU, durant le Forum Social Mondial, en janvier 2005. Dans cette lettre, le PSTU proposait au PSOL un front de gauche, de classe et socialiste. Cette proposition a été réaffirmée tout au long de l’année dernière, jusqu’au début de l’année 2006, sans réponse du PSOL. L’explication de ce silence se trouve dans les négociations de la direction du PSOL avec le PDT, pour parvenir à un accord électoral.

2. La conférence nationale du PSTU, convoquée pour discuter la tactique élecorale, décide en mars 2006, de réaffirmer la proposition d’un Front électoral avec le PSOL et le PCB.

3. La décision du TSE, qui maintient la verticalisation des élections, ainsi que la résistance de la base du PSOL contre une alliance avec le PDT, ont conduit la direction du PSOL à se définir en faveur d’une alliance avec le PSTU et le PCB. Mais pour la direction du PSOL, il s’agissait en réalité d’une simple adhésion du PSTU aux candidats choisis par la PSOL.

C’est à ce moment-là que le PSOL lance ses candidats aux élections de gouverneur et de sénat à São Paulo, Rio de Janeiro, et Rio Grande du Sud dans des réunions publiques, en plus de définir César Benjamin comme vice-président. Sans aucune discussion avec les partis qui pourraient composer ce front, le PSOL impose ces candidatures. D’autre part, il présente un programme qui propose une révolution démocratique, et autorise des alliances régionales avec des partis bourgeois.

4. Le PSTU lance Zé Maria comme candidat à la vice-présidence. Cette candidature est un symbole de la campagne de classe, dotée d’un programme socialiste de rupture avec l’impérialisme. De plus, c’est une manière de contester la désignation bureaucratique de César Benjamin  et le lancement des différentes candidatures au gouverneur et sénat, sans aucune consultation.

5. Aprés une série de discussions, on arrive à un accord entre les directions du PSTU, PSOL et PCB. Une base d’accord programmatique est établie, et les accords régionaux avec des partis bourgeois sont répudiés. Le PSOL recule par rapport à ses indications de candidats pour le sénat dans les états de São Paulo, Rio de Janeiro et Rio Grande du Sud et les laisse au PSTU, ainsi que la candidature de governeur dans l’état de Minas Gerais. Le PSTU recule de son indication à la vice-présidence pour Zé Maria. Cette proposition est votée lors de la conférence nationale du PSOL par la majorité des délégué, malgré la position de toute une aile de ce parti.

Le site du PSOL décrit de la manière suivante la décision: “Malgré des divergences internes, les délégués ont indiqué que le PSOL renonce à disputer le sénat dans les états de São Paulo, Rio de Janeiro et Rio Grance du Sud, en plus du gouverneur de Minas Gerais, pour appuyer les candidats du PSTU. Le plus important, ce ne sont pas les postes, mais l’unité de ce qui reste de la gauche socialiste”, affirme Heloísa. Pendant deux semaines, le PSTU a discuté au sein du parti cette proposition, concluant qu’elle se trouve en accord avec les résolutions votées démocratiquement lors de la conférence du parti en mars de cette année.

Journal n° 262 du PSTU, Brésil
gipsy
 
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