La Russie, Ford Et Le Nouveau Syndicalisme

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Message par Raymond » 13 Juin 2006, 16:14

Le Monde de ce soir

a écrit :La Russie, Ford et le nouveau syndicalisme


Nous serons en pleine forêt, près d'un lac, comptez 20 kilomètres passé l'usine. " A 50 kilomètres au sud de Saint-Pétersbourg, les ouvriers de Ford ressembleraient presque, dans ce cadre bucolique, à des conspirateurs. En ce samedi après-midi, près de 175 ouvriers russes du constructeur automobile américain tiennent leur assemblée. Ils écoutent les " brigadiers " - chefs d'équipe - pour préparer la rencontre avec la direction prévue dans un mois. " Nous sommes des pionniers du syndicalisme de combat en Russie ", s'exclame Vinceslav Gridnev, ouvrier à la chaîne.

Et, de fait, le syndicalisme version soviétique a pris ici un sacré coup. " Nous avons compris qu'un syndicat, ce n'est pas une organisation chargée d'offrir des séjours en sanatorium ou de collecter l'argent d'un cadeau d'anniversaire ", poursuit Vinceslav. Au cours de cette assemblée, il est question de respect du code du travail, de garanties sociales et d'augmentation des salaires. Dans l'assemblée, un homme se lève et remercie Alexeï Etmanov de lui avoir ouvert les yeux.

Regard clair, casquette, Alexeï Etmanov, 33 ans, est le chef charismatique des ouvriers rassemblés ce jour-là. Et ce depuis le printemps 2005, où il est invité au Brésil par un collectif de syndicats d'entreprises industrielles pour un séminaire. Autre continent, méthodes différentes, avantages insoupçonnés : le syndicaliste russe est bouleversé. Pendant ces deux semaines, il établit un comparatif en tenant compte de la différence des niveaux de vie : les salaires sont trop bas dans son usine Ford en Russie, les ouvriers n'ont pas de treizième mois et ne reçoivent pas de participation aux intérêts. Et les syndicalistes règlent encore trop souvent les problèmes en finissant par se faire acheter.

A son retour, il décide de conquérir son syndicat : les cadeaux, les réductions pour les vacances, la soirée annuelle de beuverie sont d'une autre époque. Le syndicat doit désormais être une force de lutte. Il faut donc changer soixante-dix ans de soumission.

Entré chez Ford en 2003 comme électricien-soudeur avant d'être nommé responsable d'atelier, il rassemble autour de lui neuf personnes, ses " brigadiers ", qui parcourent l'usine et interpellent les ouvriers un à un. En août 2005, Alexeï tient une grande réunion. Il parvient à rassembler plus de 1 000 salariés et se fait élire à la tête du syndicat, qui ne comptait jusqu'alors que 112 personnes. " C'est vrai que nous avons des salaires plus élevés qu'ailleurs - en moyenne 17 000 roubles - près de 500 euros - -, mais nous aspirons maintenant à autre chose que le travail. Nous voulons aussi des loisirs ", explique Tatiana, une des 1 700 salariés de Ford.

Dans sa lancée, Alexeï Etmanov pourrait devenir la bête noire des entreprises étrangères de la région de Saint-Pétersbourg. Il a déjà commencé à transmettre son expérience et ses conseils à des syndicalistes de Heineken, Caterpillar et Scania, installés ici. Son objectif est de parvenir à les rassembler sous une même bannière.

Des ouvriers reconnaissent que tout cela est possible, parce que Ford, comme les autres compagnies étrangères, est prête à reconnaître un rôle aux syndicats. " Bien sûr, nous subissons des menaces. Mais cela n'a rien à voir avec ce qui se produit dans une entreprise 100 % russe, où les règles sont infiniment plus strictes, les salariés écrasés et à la merci d'un licenciement, comme à l'époque communiste ", note Alexander Redkine, ingénieur. Mais, en mars 2006, pour contrer une grève, la direction de Ford avait embauché 200 ouvriers extérieurs.

Les traditionnelles brochettes de viande marinée accompagnées de toasts à la vodka suivent la réunion. " Pour que le travail change ! Pour que nous aussi vivions la Commune dans les entreprises ", s'enthousiasme Alexeï, avant d'expliquer plus sérieusement que " faire qu'un syndicat puisse batailler, c'est aussi donner une chance à la construction de la société civile en Russie ".

Madeleine Vatel
Raymond
 
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Message par T34 » 15 Juin 2006, 12:49

(Vérié @ mardi 13 juin 2006 à 18:22 a écrit :[

"les salariés écrasés et à la merci d'un licenciement, comme à l'époque communiste"-mensonge imprudent
licencier un salarie a l'epoque "communiste" en l'urss-c'etait impossible.....
Chaq'un qui vivait en l'urss le sait...
"Il faut donc changer soixante-dix ans de soumission"....c'est-a-dire la soumisson "communiste", mais soumission a quoi?
Aux vacances? Aux appartement gratuit? Aux ecoles a tous? Au code de travail sovietique? Aux places garanties a vie? Entendre ca de chef de syndicat en Russie actuelle-c'est bizarre...
T34
 
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