du patriotisme de parti

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par Mariategui » 29 Mai 2006, 12:55

Le patriotisme de parti, la loyauté, la fidélité à des idéaux communs sont de beaux valeurs mais qui ont été continuellement instrumentalisés pour étouffer les divergences dans le sein des organisations ouvrières. De même, les "persécutions" que souffrirait le parti et l'image d'un encerclement par des éléments hostiles ont souvent comme but de renforcer une cohésion de groupe et de renforcer son homogénéité politique. Mais on court aussi le risque de développement le suivisme et le conformisme politique vis à vis des directions. Les partis "staliniens" montrent d'innombrables exemples mais les trotskystes ne sont pas exempt.
Ce n'est pas parcequ'on est révolutionnaire qu'on n'est pas sensible aux logiques de pouvoir et qu'on ne recourt pas à des moyens "bureaucratiques" pour écourter des débats politiques.


En outre, si on est des "révolutionnaires", on doit avant tout fidélité à la classe, et non pas à son parti. Cela dit, il est en même temps inévitable d'être d'accord avec le parti auquel on participe, parceque sinon, on n'y ferait pas partie....
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Message par artza » 29 Mai 2006, 17:06

La nécessité d'un parti politique pour la classe ouvrière n'a pas germé par hasard, dans des cerveaux en roue libre, mais est issue des nécessités même des luttes de la classe ouvrière, des expériences et des défaites.

Les lourdes défaites des travailleurs d'Allemagne en 1919, en 21, en 23 et sans combat en 33 sont dues à quoi, au fait qu'il y avait trop de partis ou au fait qu'il manquait une direction révolutionnaire à ce parti ?

En Espagne en 36, 37 c'est du pareil.

Imagine-t-on Octobre 17 et la fin victorieuse de la guerre civile sans parti ?

Une classe ouvrière sans parti à elle et digne d'elle qu'est-ce que c'est pas grand chose.

On devrait tous être bien placés pour comprendre ça mais apparement c'est pas le cas.

La confiance. Dans la vie la confiance ça se gagne, ça se mérite, ça se perd aussi.
C'est cette confiance qui génére un patriotisme de parti sain parceque fondé de parti ou d'organisation.

Sans confiance entre les militants du parti il n'y pas de discipline possible et on peut faire n'importe quoi y compris aller baver dans la presse jaune sur son parti ou ne pas participer à une campagne décidée et se réjouir de l'échec. C'est écoeurant.

Sans confiance même la démocratie c'est du bidon

Et puis avant d'être une confiance dans des hommes forcément faillibles ou changeants c'est de la confiance dans le programme du parti qui lui non plus ne sort de n'importe où.

La méfiance vis-à-vis du parti au bout du compte c'est la méfiance vis-à-vis de la lutte collective de son organisation et de la classe ouvrière organisée elle-même.

On dira tirons les leçons de la social-démocratie, de l'anarcho-syndicalime et du stalinisme.

Oui tirons les mais certainement pas dans le sens de l'individualisme sceptique qu'il faut bien appeler petit-bourgeois.

Quelqu'un a opposé la fidelité à la classe à la fidélité au parti et s'est sans doute cru très fort.
Il ne disait qu'une ânerie!
En dehors d'une politique, d'un programme, d'un parti, d'un drapeau tout ça c'est la même chose ça se tient, il n'y a pas de fidélité à la classe qui tienne. Au nom de quoi et pourquoi et comment peut-elle tenir?

a écrit :(...)des individualistes qui sous le drapeau de l'autonomie de tout ce qu'on voudra : province, ville, syndicat, organisation, journal, défendent invariablement leur propre individualisme petit-bourgeois contre le contrôle, la responsabilité et la discipline (...) voilà le terrible poison du mouvement ouvrier français(...) Trotsky.
artza
 
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Message par fourmi_rouge » 29 Mai 2006, 17:43

(artza @ lundi 29 mai 2006 à 18:06 a écrit :un patriotisme de patiotisme sain parceque fondé de parti ou d'organisation

:huh: Oula je m'y perd dans ce débat... :hum:
fourmi_rouge
 
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Message par Mariategui » 29 Mai 2006, 18:24

Une des déformations caractéristiques du patriotisme du parti est le refus de poser le débat en termes strictement rationnels pour appel à l'emphase lyrique et le bon vieux pathos. Je verse une larme d'émotion, forcément sceptique, forcément petite-bourgeoise.

Il est d'ailleur intéressant de remarquer que personne n'arrive à donner une défintion d'un comportement "petit-bourgeois", artza certainement pas plus que les autres. Au fond, on ne peut être défini comme "petit bourgeois" qu'a posteriori: est petit-bourgeois tout ce qui s'oppose à la vision "ouvrière" que je défends. Hélàs, le caractère plus "ouvrier" de la position contraire n'est pas plus vérifiable que le caractère "petit bourgeois" de l'autre. Evidemment, c'est l'exemple même du non-argument et "le patriotisme de parti" tend à les nourrir. Parceque si ton parti a toujours raison, forcément les autres ont toujours tort, non (à moins d'être en accord avec toi)?

Je ferais enfin appel à la sagesse populaire: c'est celui qui dit, qui est.
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Message par pelon » 29 Mai 2006, 18:37

Bien entendu, il n'y a pas de panacée et le patriotisme de parti, au service des staliniens ou pire, n'est pas une référence.
Mais, dans la situation présente, je ne crois pas que le risque le plus grand pour quelqu'un qui souhaiterait militer soit "l'embridadement" par des organisations ouvrières, même pas du PC d'aujourd'hui. Rappelons que se désolidariser du Parti Communiste jusque dans les années 50 et 60, c'était être considéré comme un traitre un pestiféré dans la ville où l'on militait parfois depuis des dizaines d'années, où le Parti était partout . Leurs vieux copains, leurs conjoints parfois rompaient avec eux, fortement encouragés par le Parti. Je ne dis pas que c'était systématique mais c'est souvent arrivé. Au début des années 40, il ne valait mieux pas être en désaccord avec le pacte germano-soviétique car là, les risques étaient encore plus grands.
Alors bien sûr, tout dépend de ce que l'on appelle "patriotisme de parti". Bien sûr, personne n'est à l'abri du conformisme d'organisation, pas plus à LO qu'ailleurs. Ce n'est pas parce qu'un responsable dit quelque chose que l'on doit perdre tout esprit critique, que le dirigeant a raison. Si on n'est pas d'accord, on doit le dire, en discuter. Cela m'est arrivé et pas qu'une fois. Oui mais je ne me permettrais pas de mettre mon organisation en porte à faux, comme le fait régulièrement Piquet par exemple, en allant faire des déclarations au Monde ou à Libération sur mon éventuel petit point de vue minoritaire.
Ensuite, dans la période actuelle, le risque est bien plus l'individualisme, faire ce que l'on veut, ne pas faire les campagnes politiques quand on est minoritaire, faire comme on veut dans sa ville, à Clermont ou ailleurs, dans sa région.
Ensuite, sur la confiance. Tout est relatif. Aucun trotskyste, aucune organisation trotskyste dans le monde, n'a un bilan lui donnant l'autorité de l'IC, de Lénine et de Trotsky. Certes. C'est d'ailleurs ce que dit LO qui pense qu'aucune internationale digne de nom n'est viable tant que personne n'a eu l'occasion et a démontré sa capacité (les 2) à diriger un mouvement d'envergure. Imaginons par exemple des trotskystes dirigeant la grève des chantiers navals en 80 en Pologne à la place du réactionnaire Walesa. Oui, aucun trotskyste, aucune organisation trotskyste n'a de bilan impressionnant.
Par contre, localement, certains ont démontré leur capacité à construire des organisations qui, tout en restant très faibles en regard de ce qu'il faudrait, ont gagné une certaine audience, bien insuffisante c'est vrai, dans la classe ouvrière. C'est la cas, de mon point de vue, de LO en France. Bien entendu, un développement organisationnel ne suffit pas. Eh bien, pour ma part, je pense que dans les organisations trotskystes, c'est celle qui s'est quand même le moins planté sur le plan politique. Nous avons eu l'occasion de parler de mai 81 mais nous pourrions comparer bien d'autres évènements, le Révolution culurelle chinoise (pour prendre un autre exemple éloigné) avec ce qu'en disaient les autres organisations. Je ne crois pas que cela serait à notre désavantage. Alors, suis-je un patriote de parti en disant cela ? Je ne le crois pas. Les organisations restent petites et il n'est pas illogique qu'il y ait une certaine homogénéité. Franchement, qu'est ce qui m'empêcherait de passer à la Ligue, si je préférais sa politique et son fonctionnement.
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