Cuba reflechi...

Dans le monde...

Message par Louis » 27 Mai 2006, 22:49

(Puig a écrit :
(LouisChristian rené a écrit :

Sinon, evidemment, je suis comme El convidado de piedra : l'intelligence dans cette sorte de chose doit s'arréter, au moins quand on doit faire parler la poudre... Et nous vivons des temps déraisonnables.



Un peu plus d'emphase Louis, on n'y croit pas là.

c'est pas possible, là ! D'autant que faute de faire parler la poudre, on sort surtout les stylo, et que même ceux ci sont virtuels !
Louis
 
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Message par Puig Antich » 27 Mai 2006, 22:56

(réponse à convive)
En même temps, on est pas à Cuba. Sur ce plan là - et pas sur les autres - j'adhére à ce que dit Mariategui dans sa dernière phrase.

Si il y a une force ouvrière indépendante là bas, ce qu'on peut faire à notre échelle c'est la populariser et la soutenir, voir discuter avec elle. Mais je crains fort que ce que dit abstraitement LO ou quelqu'un d'autre sur Cuba ne soit pas vraiment déterminant dans un combat entre une hypothétique aile de gauche et une aile pro-chinoise et pro-impérialiste...

Sur le reste, je crois qu'on est pas loin d'être tous d'accord, au final, puisque tu dis que le "socialisme" cubain n'est qu'une ruse pour "niquer les gringos" ... en d'autre terme un apparat pour de simples réformes sociales et en aucun cas des pas en avant vers la transformation communiste des rapports sociaux - normal, c'est pas possible dans un seul pays, surtout sans révolution ouvrière -...

Là dessus, si on était à Cuba, on serait aussi tous d'accord pour les défendre, ces réformes progressistes, contre quiconque voudrait les attaquer...

Par contre, dire "libérez les trotskistes" - ou tout autre prisonnier révolutionnaire - à cuba, je ne vois pas pourquoi tu t'y refuserais... ? Ce serait faire le jeu des impérialistes ???
Puig Antich
 
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Message par com_71 » 27 Mai 2006, 23:03

(convive a écrit :? Surement pas en criant "Castro dictateur"


Tu discutes tout seul ? Car je crois que personne ne prétend ça ici !

(convive a écrit :qu'il faut batir un parti trotskyste tout propre et tout neuf à Cuba pour faire la révolution socialiste? Qui peut le dire que c'est cela la seule tactique juste en laissant de coté toute la tradition révolutionnaire qui doit avoir encore dans les bases et cadres moyens du PCC des solides traditions (un peu comme en Chine)(je ne pose pas la question de qui peut le faire)


Au point où on en est je crois que c'est la discussion qu'il faut avoir avec toi. Pas le temps de développer maintenant, mais je pense qu'effectivement, partout dans le monde, une organisation révolutionnaire ne peut se construire qu'autour d'un noyau trotskyste, parceque seuls les bolchevik-léninistes (trotskystes) ont continué à défendre le drapeau du communisme, contre l'image hideuse qu'en a donné le stalinisme.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par com_71 » 28 Mai 2006, 00:06

(El convidado de piedra @ dimanche 28 mai 2006 à 00:19 a écrit : ils sont des marxistes pas des sectaires abrutis au service de l'impérialisme.
Encore une fois, tu discutes avec qui là ? Parce que si c'est avec les camarades du forum, il convient d'y mettre un peu plus de correction...
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Message par com_71 » 28 Mai 2006, 00:22

D'abord , comment LO parle de Cuba ?
(article du 27.04.2001 a écrit :Il y a 40 ans - Cuba : le débarquement de la baie des cochons
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A l'aube du 17 avril 1961, une petite flotte comprenant un navire appartenant à la CIA, deux destroyers de la marine américaine et quelques cargos affrétés pour l'opération débarquaient sur la playa Giron, dans la baie des Cochons à Cuba, plus de 1 500 combattants équipés de fusils, de mitrailleuses, mortiers, lance-roquettes, lance-flammes, etc. A ces hommes venaient bientôt s'ajouter 177 parachutistes largués d'avion. La troupe devait recevoir le soutien de plusieurs avions, ainsi que de cinq tanks et de plusieurs camions et engins divers se trouvant à bord des bateaux qui attendaient au large. Son but : prendre pied sur l'île de Cuba, dirigée alors depuis un peu plus de deux ans par Fidel Castro, créer une "zone libérée" et soulever le peuple cubain contre le nouveau régime.

Mais, en quelques heures, l'opération échouait : deux navires de ravitaillement étaient coulés par l'aviation cubaine et les deux destroyers qui accompagnaient la flottille quittaient les lieux du débarquement. Trois jours plus tard, après des combats qui avaient fait plusieurs centaines de morts des deux côtés, près de 1 200 combattants étaient faits prisonniers par les miliciens venus en masse de toutes les régions du pays défendre le régime de Castro.

La crise entre Cuba et les USA

Cette opération avait été organisée de bout en bout par les Etats-Unis. Les troupes d'invasion étaient bien constituées d'exilés cubains, souvent des soldats de l'ancienne armée du dictateur Batista, que Castro avait démantelée après son arrivée au pouvoir et dont beaucoup s'étaient réfugiés aux Etats-Unis. Mais ils avaient été entraînés par les Américains au Guatemala, d'où ils avaient été transportés par la CIA au Nicaragua, où enfin ils avaient embarqué sur des bateaux venus de la Nouvelle-Orléans.

En fait, depuis que Castro était arrivé au pouvoir en janvier 1959, le gouvernement américain, avec à sa tête le général Eisenhower, était hostile à Cuba, ne pardonnant pas à Castro d'avoir pris la tête du soulèvement populaire qui avait renversé un régime suppôt de l'impérialisme américain. Le régime de Castro n'était pas à la botte des USA et constituait de ce simple fait un exemple, en particulier pour les peuples d'Amérique latine, exemple que les USA jugeraient contraire à leurs intérêts. Ils s'évertuèrent dès lors à faire plier Castro.

Après la reconnaissance par les Américains de son régime, Castro avait entrepris de faire des réformes. Il avait d'abord rencontré l'hostilité de la bourgeoisie de l'île, qui avait émigré massivement, puis celle des entreprises américaines installées à Cuba. Pour tenter d'arranger les relations avec les Etats-Unis, Castro se rendit à Washington où il rencontra le vice-président Nixon. Castro souhaitait apaiser les Américains, leur exprimer sa bonne volonté. Il déclara alors vouloir "établir à Cuba une véritable démocratie, sans aucune trace de fascisme, péronisme et communisme". La réforme agraire qu'il proposait était très modérée et s'apparentait à des réformes libérales encouragées ailleurs par les Américains - par exemple dans le Japon d'après-guerre. Il s'agissait d'exproprier, contre de substantielles indemnités, certains grands propriétaires (américains notamment) et de favoriser la création de coopératives paysannes.

Mais ce plan déplut à Nixon, qui prétendit voir en Castro un dangereux communiste. Une vaste campagne anti-réforme agraire se développa aux Etats-Unis, les cotations des compagnies sucrières s'effondrant à la Bourse de New York. Les Etats-Unis menacèrent de réduire leur quota sucrier, c'est-à-dire la quantité de sucre qu'ils s'étaient engagés à acheter à un prix supérieur à celui du marché. Mais Castro ne céda pas. Pour répondre aux pressions américaines, aux menaces d'étranglement économique, au début de 1960 il se tourna vers l'URSS. Un accord économique fut signé : la Russie s'engagea à acheter du sucre à Cuba et à lui livrer du pétrole et des produits de base.

Le plan de la CIA... et son échec

En mars 1960, Eisenhower accepta le plan de la CIA d'armer et d'entraîner des exilés cubains. En un an, le budget de la section de la CIA chargée de l'opération passa de 4 à 50 millions de dollars. Elle finança diverses organisations d'émigrés aux Etats-Unis, des radios émettant à destination de Cuba, organisa des lâchers de tracts au-dessus de l'île. Elle finit surtout par s'intoxiquer elle-même, en se convainquant d'une impopularité du régime qui n'existait que dans sa propagande.

En avril 1960, avec l'arrivée à Cuba du premier tanker de pétrole soviétique, la tension monta d'un cran. Les Etats-Unis suspendirent toute aide américaine au pays. Des compagnies américaines de l'île annoncèrent qu'elles allaient refuser de raffiner le pétrole soviétique : Castro réagit en saisissant les raffineries. Eisenhower mit la menace de suspendre le "quota" à exécution : Castro réagit en nationalisant une partie des biens américains de l'île (compagnies de téléphone et d'électricité, sucreries) pour une valeur de plusieurs centaines de millions de dollars. En octobre, les USA déclarèrent un embargo, toujours en vigueur aujourd'hui, sur la presque-totalité des exportations américaines : Cuba saisit de nouvelles usines. Castro avait engagé la lutte au nom de la démocratie et d'une certaine justice sociale, au fond ni plus ni moins que tant d'autres dirigeants du Tiers Monde, d'Amérique latine en particulier. Mais, à la différence de la plupart d'entre eux, il choisit de tenir bon dès que les pressions de l'impérialisme américain se firent sentir. Et c'est ainsi que, poussé par la logique des circonstances, le régime cubain finit par se retrouver à la tête d'une économie presque entièrement nationalisée.

Aux Etats-Unis, on parlait de plus en plus d'une invasion prochaine de Cuba, présenté comme un îlot de communisme aux portes de l'Amérique. Dans les élections de novembre 1960, la question de Cuba joua un rôle clé. Les deux candidats, Richard Nixon et John Kennedy, rivalisèrent pour affirmer la nécessité de faire plier Castro et de défendre les intérêts américains partout où ils étaient menacés. Pour se distinguer, le démocrate Kennedy reprocha aux républicains leur mollesse face au "péril communiste".

Kennedy l'emporta finalement avec à peine 100 000 voix d'avance. Dans la foulée, les Etats-Unis rompirent les relations diplomatiques avec Cuba qui venait d'expulser des diplomates américains accusés d'espionnage.

A l'arrivée de Kennedy au pouvoir, Castro tenta de désamorcer la situation. Il fit un geste de bonne volonté et démobilisa la milice. Mais les Etats-Unis maintinrent leur pression. Et le débarquement se fit avec la pleine et entière approbation du nouveau président (malgré les "hésitations" de certains de ses conseillers), après une "préparation" aérienne qui, quelques jours plus tôt, avait détruit au sol la moitié de l'aviation cubaine qui comptait une douzaine d'appareils.

La CIA avait réussi à se convaincre, et à convaincre Kennedy, que le régime de Castro était usé. Mais ce dernier, après avoir lancé un appel à tout le pays pour une "lutte à mort" contre l'ennemi, réagit sur deux fronts. Il fit appel à l'armée et à la police pour faire la chasse aux opposants de l'intérieur (environ 100 000 personnes furent arrêtées en deux jours) et appela en même temps les miliciens à venir en masse de toutes les régions du pays pour repousser les assaillants. Ce fut un succès total, malgré les maigres moyens de ses troupes, dont les estafettes circulaient parfois à bicyclette.

Ce débarquement provoqua évidemment l'effet contraire de celui souhaité par les Américains. Il poussa durablement Castro dans les bras de l'URSS qui n'allait pas tarder à se servir de Cuba comme d'un pion dans le cadre de la "guerre froide" qui l'opposait aux Américains, comme on le vit lors de l'affaire des missiles soviétiques. Mais surtout, il prouvait la popularité du régime de Castro et montrait qu'il ne serait pas possible de le déloger sans une guerre coûteuse et difficile contre tout un peuple. Et quarante ans après, malgré toutes les pressions, le régime de Castro est toujours là.

Sylvain Roche
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Message par com_71 » 28 Mai 2006, 00:27

(LO 19.11.1999 a écrit :Cuba : entre le régime de Castro et la menace bien plus terrible de l'impérialisme

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Le IXe sommet ibéro-américain s'est ouvert le 15 novembre à La Havane, où se sont retrouvés notamment le roi Juan Carlos d'Espagne, le président de la République portugaise et divers pays latino-américains.

Le fait que le sommet se tienne à Cuba constitue un succès diplomatique pour Castro. C'est du coup un revers pour les Etats-Unis qui imposent l'isolement depuis près de quarante ans et désapprouvent jusqu'à présent toute reconnaissance implicite, que ce soit celle du pape ou du roi d'Espagne.

La secrétaire d'Etat américaine, Madeleine Albright, avait d'ailleurs adressé une lettre à divers chefs d'Etat conviés à ce sommet, dans laquelle elle signalait que le " gouvernement hôte (de ce) prochain sommet est le seul dictatorial du forum de coopération ibéro-américain ".

On notera que les Etats-Unis n'ont pas été gênés de soutenir l'Indonésien Suharto, parmi bien d'autres, qui ont fait, ou font encore, mille fois pire que tout ce que l'on peut reprocher à Castro. Madeleine Albright dans sa lettre demande aux délégations étrangères de s'afficher " ouvertement et publiquement " avec les opposants religieux ou politiques. Mais les dirigeants américains qui cherchent à patronner en ce moment l'entrée de la Chine dans l'Organisation mondiale du commerce ne se " réunissent pas ouvertement et publiquement " avec les opposants chinois !

Le régime de Castro impose une dure férule à tous ses opposants, de quelque bord qu'ils soient, y compris ceux qui critiquent son régime sur sa gauche. La répression contre eux va des tracasseries administratives, entre autres la mise en résidence surveillée ou, pire, des peines de prisons, au motif, vrai ou fabriqué, que les accusés seraient à la solde des Etats-Unis. Mais les professeurs de démocratie, du roi d'Espagne, Juan Carlos, qui n'eut pas la même intransigeance lorsque le " démocrate " Franco imposait sa dictature dans son pays et en avait fait en 1975 son successeur officiel, aux représentants du gouvernement des Etats-Unis, instigateurs et soutiens d'un nombre qu'on a du mal à apprécier de dictatures, sont bien mal placés pour faire la leçon en la matière.

En fait ça n'est pas le droit du peuple cubain à se diriger lui-même et à contrôler ses dirigeants que ces bonnes âmes veulent établir à Cuba, mais la dictature du marché, le pouvoir des puissances d'argent qui, derrière un paravent démocratique (pas toujours d'ailleurs, le passé de Cuba avant l'arrivée des castristes au pouvoir en est la sinistre illustration) imposent une dictature subie par les pauvres. Déjà la " dollarisation " de l'économie fait sentir ses effets à Cuba, creuse les inégalités de façon flagrante. Les difficultés dues à quelque trente-huit années d'embargo imposé par les Etats-Unis, qui n'a rien de démocratique et qui piétine les droits de l'homme, puisqu'elle prend la population en otage, fait sentir ses effets. L'éducation et la santé publique, légitime fierté du régime, en subissent les conséquences.

Il n'est pas exclu que ce sommet de La Havane soit une étape, par chefs d'Etats et de gouvernements interposés, dans la reprise des relations américano-cubaine, et vers la levée de cet embargo inique. Mais, si cela se fait, ce serait aux conditions qu'impose la dictature impérialiste sur les pays pauvres, c'est-à-dire au détriment de la liberté réelle et du niveau de vie de la population pauvre à Cuba.

André VICTOR
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Message par com_71 » 28 Mai 2006, 00:32

(LO 18.01.2002 a écrit :Les États-Unis à Guantanamo : "J'y suis, j'y reste"

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Cuba n'a jamais été officiellement une colonie des Etats-Unis. Mais à la fin du XIXe début xxe siècles, elle s'est trouvée sous administration militaire américaine, à la suite de quoi les Etats-Unis ont imposé à Cuba un certain nombre de privilèges tarifaires, politiques, ainsi que l'octroi d'une base navale, Guantanamo Bay, à proximité de la ville cubaine du même nom.

Cette enclave existe toujours. Située au sud-est de l'île, elle sert d'ancrage aux bâtiments de l'US Navy patrouillant en mer des Caraïbes, et de temps en temps de camp de prisonniers, pour les boat people cubains puis haïtiens, pour les talibans aujourd'hui.

Guantanamo n'est pas une concession avec un bail à durée déterminée, comme le fut Hong Kong par rapport à la Chine par exemple. Non, c'est un bail pour l'éternité, concédé contre le versement de 2 000 pièces d'or par an, selon le tarif de 1903. Tout juste un pourboire, que Fidel Castro, au pouvoir depuis 1959, a toujours refusé de toucher.

Guantanamo Bay est une base coloniale. Les Cubains n'en veulent pas, et n'en ont jamais voulu.

Mais la "grande démocratie américaine" n'en a cure. Elle l'occupe, un point c'est tout.
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Message par fourmi_rouge » 28 Mai 2006, 00:44

Merci com_71 pour ces articles très instructifs. J'ai quelques questions: pourquoi les américains et les cubains exilés ont débarqué à la baie des cochons alors qu'ils avaient déjà une tete de pont à Guantanamo? Et quel rôle a joué Guevara dans la politique cubaine? Dans le premier article on a l'impression que Castro tombe dans les bras de l'URSS uniquement à cause des pressions américaines mais ne se réclamait il pas du communisme dès le début du soulèvement (et notamment par le biais de Guevara)?
fourmi_rouge
 
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