(Combat @ vendredi 19 mai 2006 à 22:54 a écrit : Si oui il va favoir se mouiller.
Pourquoi ce futur ?
Et il faut aussi avoir à l'esprit le contre-exemple de tous les Favrolles :
(Trotsky%Le drame du prolétariat français a écrit :Et tous, nous connaissons Favrolles, ce chevalier de la phrase, qui prêche aujourd'hui la répression sanglante, pour se trouver demain dans le camp de la bourgeoisie victorieuse. Favrolles, dans le mouvement ouvrier français, c'est le type le plus répandu, le plus multiforme, et toujours identique dans sa diversité.
Ces Hervé braillards, insulteurs de foire, antimilitaristes, " sans-patrie ", apôtres du sabotage et de l'action directe, et plus tard oracles patriotiques des concierges, valets de presse des coteries petites-bourgeoises, ivres de chauvinisme ; ces Sébastien Faure, libertaires, pédagogues, néo-malthusiens, beaux parleurs, antimilitaristes, toujours armés d'un vaste programme plein de promesses, les dispensant de toute démarche pratique et toujours disposés à conclure quelque compromis avec le ministre, si celui-ci sait les flatter. Le radicalisme verbal, la politique des formules intransigeantes qui n'ouvrent la voie à aucune action et consacrent la passivité sous le masque de l'extrémisme, était et reste la rouille la plus pernicieuse du mouvement ouvrier français. Des orateurs qui ne savent pas, en commençant leur première phrase, ce qu'ils diront dans la seconde ; d'habiles bureaucrates du journalisme qui ignorent l'évolution des événements ; des " chefs " qui ne réfléchissent pas aux conséquences de leurs propres actions ; des individualistes qui, sous le drapeau de l'autonomie de tout ce qu'on voudra : province, ville, syndicat, organisation, journal – défendent invariablement leur propre individualisme petit-bourgeois contre le contrôle, la responsabilité et la discipline ; des syndicalistes qui non seulement ne sentent pas le besoin, mais même craignent de dire ce qui est, d'appeler une erreur par son nom, d'exiger d'eux-mêmes et des autres une réponse précise à une question et qui masquent leur impuissance sous les formes habituelles du ritualisme révolutionnaire ; des poètes magnanimes, qui veulent déverser sur la classe ouvrière les réserves de leur magnanimité et de leur confusion mentale ; des saltimbanques, des improvisateurs, qui sont trop paresseux pour penser et qui s'offensent qu'il y ait des gens ayant l'habitude et la capacité de penser ; des bavards, des faiseurs de calembours, dénués d'idées, des oracles de clocher ; de petits curés, révolutionnaires d'église, se combattant mutuellement – voilà le terrible poison du mouvement ouvrier français, voilà la menace, voilà le danger !