(Ottokar @ samedi 18 mars 2006 à 10:04 a écrit : (Houel a écrit :
Ma République, à moi, n'est pas du tout celle de Thiers ou du colonialisme. La répression de la Commune ou le colonialisme sont des faits historiques liés d'abord aux intérêts de la bourgeoisie et non au concept même de "république".
Si on pend au pied de la lettre, la république étant "la chose de tous", les marxistes que nous sommes sont en faveur d'un gouvernent, d'un Etat qui soit la chose de tous, et non d'une monarchie ou d'une dicataure personnelle. Je n'aurai pas de problème à me dire "républicain" par rapprt à un monarchiste, en Angleterre, en Belgique, ou en Espagne. Mais historiquemet, dans l'histoire moderne, la république a pris principalement la forme d'un république bourgeoise. C'est ce que tu exprimes ensuite
a écrit :Certes, je ne suis pas un révolutionnaire, contrairement à toi peut-être (et si c'est le cas, je respecte complètement ton engagement), mais je revendique d'être un républicain de gauche, un républicain progressiste
Là est la divergence entre toi et nous (nous = je parle pour Shadoko, moi, et la majorité des membres de ce forum). La république bourgeoise, ce n'est que la forme "démocratique" de la dictature des possédants. De ce point de vue, la répression de la Commune est dans sa nature et parler de république "de gauche" est aussi aberrant que de parler d'un dictateur "démocrate".
Comme à la Commune, il faut crier à bas la dictature de la bourgeoise, qui impose par ses lois le respect de sa propriété, fruit de l'exploitation et du vol du travail des salariés d'ici et de la moitié de la planète. "A quand enfin la République de la Justice et du Travail/Oui mais, ça branle dans le manche..."
Notre République n'est pas la leur. Et il y a trop d'ambiguités dans le mot pour qu'on puisse s'en réclamer.
Evidemment que le terme de "République" est utilisé très différemment selon les contextes. Les gens qui sont actuellement au pouvoir aux Etats-Unis, par exemple, sont membres d'un parti qui s'appelle "républicain" et je ne pense pas avoir grand chose en commun avec eux. C'est pour ça que j'ai parlé de "ma République à moi".
Je comprends tout-à-fait ta lecture marxiste de ce concept et de son utilisation, mais là encore, il ne s'agit pas d'un concept forcément creux, pour moi, bien au contraire.
La République, telle que je la vois, c'est d'abord celle du "vivre ensemble", de l'appartenance et de l'adhésion communes à un système qui promeut la Liberté... l'Egalité... et la Fraternité... et l'émancipation de l'Homme dans ce cadre. C'est la République issue de la Révolution française, telle que pouvaient la concevoir un Robespierre ou un Saint-Just, ou celle des républicains espagnols de 1936, par exemple.
C'est tout le contraire du communautarisme et du différencialisme que veut nous imposer aujourd'hui une partie de la bourgeoisie (avec son porte-parole Sarkozy). Cette République-là est aujourd'hui réellement menacée, au même titre que les droits sociaux acquis depuis plusieurs décennies. Ce n'est pas un hasard si ça vient en même temps.
En tant que républicain progressiste, je défends les deux, sans dissociation.