Le cri, téléfilm sur France 2

[Ottokar]

j'ai fini par voir l'épisode 1 que j'avais gardé en cassette. Il est plus émouvant, c'est vrai, plus révoltant aussi sur la misère, l'attitude bouffie et sûre d'eux-mêmes des patrons, les curés, etc.

Mais c'est marrant comme les cinéastes sont capables de s'indigner sur les conditions de la classe ouvrière au XIXème et pas de celle d'aujourd'hui. On pourrait pourtant leur montrer bien des choses, et pas que dans les usines. Et ils pourraient montrer la vie quotidienne aussi, terne, triste, dure souvent. Même si ce n'est plus Germinal, heureusement !

Ou alors ils trouvent des sujets d'indignation qui n'en sont pas : le dernier de la saga devenu ingénieur qui est obligé de fermer la boîte où travaille papa et où des générations ont travaillé... Nostalgie d'un monde qui s'en va, drame existentiel, etc. Un peu comme Ressources Humaines que je n'avais pas tellement aimé non plus à cause de cela (mais qui avait aussi des qualités). Je me fous du fait que la sidérurgie lorraine ferme, si elle est remplacée par une sidérurgie plus moderne, moins pénible, plus automatisée, employant quatre fois moins de monde pour produire la même quantité d'acier (ce sont à peu près les chiffres). Ce dont je ne fiche pas, c'est des conditions de travail et de salaire des employés et des ouvriers de cette nouvelle sidérurgie. Ce qui est révoltant, c'est que les salariés de la sidérurgie aient été jetés comme des vieilles chaussettes, c'est que la Lorraine n'ait pas de travail, c'est que la misère progresse. Sinon ça vaut les téléfilms du samedi soir de la 3 avec des paysans qui voient leur monde partir. Qu'il parte, ce monde ancien ! et le boulot avec, si des machines le font mieux, plus vite, de façon moins pénible, etc. mais que cela profite aux hommes, que la vie soit mons pénible, et pas que les profits augmentent tandis que les gens sont rejetés !

Je n'ai pas vu l'épisode 3 et l'épisode 4, lundi 13, je n'ai pas très envie de le voir non plus. D'ailleurs j'ai un mot d'excuse, je ne ne suis pas chez moi lundi soir.

[Crockette]

concluson d ela rubrique : le père de l'ingénieur, c'était bien un trotskyste, même s'il ne s'en est pas rendu compte...