Alain Krivine quitte le bureau politique de la LCR

[Barikad]

Alain Krivine quitte le bureau politique de la LCR
LE MONDE | 04.03.06 | 09h35  •  Mis à jour le 04.03.06 | 09h35

C'était le dernier de la génération 68. Alain Krivine, 64 ans, porte-parole de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) a quitté le bureau politique de l'organisation, le 1er mars. Après trente-cinq ans de bons et loyaux services à la cause révolutionnaire.

A la suite du congrès de la formation trotskiste, fin janvier, la direction nationale a décidé de renouveler ses cadres et de faire sortir en douceur cinq de ses membres, dont le plus ancien d'entre eux. "Monsieur K", comme il aime se présenter aux membres du PCF, "Tinville" pour les anciens qui ont connu la période des pseudonymes, ou encore "Georges Villetin" pour les lecteurs de l'hebdomadaire Rouge, ne fera plus partie du petit cercle des dirigeants. Avec lui, c'est la génération des exclus de l'Union des étudiants communistes (UEC) en 1965 qui quitte les devants de la scène.

"C'est moi qui l'ai demandé", affirme M. Krivine. En 2001, alors que la LCR se cherche un nouveau candidat à la présidentielle, c'est lui qui suggère l'option Olivier Besancenot, jeune facteur, un temps son assistant au Parlement européen, parfait inconnu du grand public. Des figures de la LCR, il n'y a guère à l'époque que M. Krivine que l'opinion reconnaît quand il passe sur le petit écran. Sa voix de basse, entraînée dans ses jeunes années à la Chorale populaire de Paris, harangue régulièrement les troupes à la fin des manifestations ou galvanise les salles de la Mutualité. M. Krivine a la gouaille et le sens de la formule.

Mais il faut rajeunir l'image de l'organisation et ne pas "apparaître comme des dinosaures". M. Besancenot devient alors porte-parole comme son mentor, chacun avec son style. L'un, presque retraité, revendique son trotskisme, apprécie labonne bouffe et le vin rouge. L'autre, tout juste 27ans, cultive son image décalée en s'affichant plutôt guévariste et adepte du rap. Depuis, le facteur a "percé" au-delà des espérances en atteignant un score de 4,27% au premier tour de la présidentielle de 2002.

La sortie du bureau politique d'Alain Krivine, qui s'accompagne du départ de plusieurs de ses proches, est le deuxième acte de ce renouvellement. "On a réduit le nombre de membres en passant de 24 à 20, rajeuni et féminisé sa composition", explique Pierre-François Grond, membre de la direction. Cinq nouveaux font leur entrée, dont trois femmes de moins de 30ans et un homme de 40. Deux autres devraient les rejoindre à l'automne aux côtés de M. Besancenot. "Il n'y a pas beaucoup de partis où on réussit à intégrer les jeunes générations", s'enthousiasme M. Krivine.

L'ancien leader de 68 qui, fin 2004, avait déjà cessé d'être salarié de la LCR en faisant valoir ses droits à la retraite – professionnelle – ne va pas pour autant disparaître du paysage. Il garde son bureau dans les locaux de l'organisation à Montreuil, s'occupera un peu plus de Rouge et de la IVe Internationale et continuera à prendre la parole dans les meetings.

Sylvia Zappi

[Crockette]

oui il quitte le bureau, mais il sera jamais loin d'OB. Ptêtre un vrai-faux départ.
64 ans ? sérieusement quand je le vois à la télé, je lui donne 50 ans à tout casser.Il a vraiment bien vielli.

[com_71]

je lui donne 50 ans à tout casser.Il a vraiment bien vielli.
Son organisation un peu moins bien, au point de donner des gages publics de rupture avec son passé communiste et trotskyste.

[Barikad]

je lui donne 50 ans à tout casser.Il a vraiment bien vielli.

Son organisation un peu moins bien, au point de donner des gages publics de rupture avec son passé communiste et trotskyste.
son passé? Et son présent et son futur ?

[Barikad]

LCR

Le départ d'Alain Krivine
confirmé

NOUVELOBS.COM | 04.03.06 | 17:45

Alain Krivine a quitté le bureau politique de la Ligue communiste révolutionnaire. Il n'en reste pas moins un membre actif.


Le quotidien Le Monde l'avait annoncé, Michel Bidaux, l'attaché de presse de l'organisation l'a confirmé ce samedi 4 mars. Alain Krivine, fondateur historique de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), a bien quitté son bureau politique le 1er mars. Michel Bidaux qui tempère toutefois cette confirmation en précisant que ce départ s'inscrit "dans le cadre du renouvellement des directions" qui correspond a "un effort de renouvellement, de rajeunissement et de féminisation" des cadres du parti trotskiste et surtout pas d'une "mise à l'écart" d'Alain Krivine.

Toujours militant, militant depuis toujours

Ainsi, précise l'attaché de presse "Alain Krivine continue à faire partie de la direction nationale de la LCR" et " à être très actif, aussi bien dans le cadre de la LCR que de la 4ème Internationale, puisqu'il fait partie de son comité exécutif". Alain Krivine, 64 ans, ancien dirigeant de l'Union des étudiants communistes (UEC) dont il a été exclu en 1965, avait fondé la Jeunesse communiste révolutionnaire (JCR) qui deviendra ensuite, après dissolution, la Ligue communiste révolutionnaire. Permanent de la vie de la LCR, cette figure de mai 1968 est un militant de la première heure puisque la première fois qu'il a adhéré aux jeunesses communistes, il avait 14 ans.

[Ottokar]

Je juge le présent de la LCR sur ce qu'elle fait, et si je n'étais pas d'accord avec le passé (je suis à LO, pas à la LCR alors que j'ai eu 10 occasions de la rejoindre) je le suis encore poins de son présent, ce qui ne présage rien de bon pour l'avenir.

Je regrette persponnellement le départ de Krivine de la direction directe d ela LCR. Nous verrons bien ce que valent ceux de moins de 30 ans qui le remplacent, mais l'âge n'est pas toujours un critère en soi, ou alors, de façon publicitaire, médiatique.

Ce que j'ai toujours reproché à la LCR c'est de reproduire l'air du temps. Du temps de mes années de lycée, 68 n'était pas loin, cet air était à la révolte, et au langage politique, communiste, trotskyste, maoiste ou anarchiste. Avec mes copains de la LCR, on s'engueulait sur l'interpétation des textes de Trotsky, qu'ils avaient lu tout comme moi, même si à LO on était plus systématique dans notre effort de formation.

L'air du temps aujourd'hui c'est l'apolitisme, un sentiment vaguement humaniste, poyur un "partage des richesses" à la ATTAC, la référence à Guévara comme au Sous-Commandant Marcos, en tant qu'image, icône, sans trop savoir le fond de leurs idées, à Chavez etc. Les LCR que je croise aujoyrd'hu sont plus loin du communisme et du trotskysme que ne l'étaient les générations comme Krivine, qui est communiste depuis l'âge de 14 ou 15 et l'est toujours resté. Je ne suis pas sûr que tous les LCR d'aujourd'hui le soient. Ce n'est pas un prbolènme quand il s'agit de jeunes adhérents qui arrivent tout juste à une organisation qui grossit brutalement. Ca en devient un quand ces jeunes restent dans une organisation qui ne transmet plus ces idées, et se fortifient dans un apolitisme plus ou moins teinté des idées anticommunistes ou antibolchéviques (antiléninistes) à la mode.

En son temps, après 68, Pierre Frank aussi s'était retiré comme Krivine. Disons que la nouvelle génération (celle de Krivine et Bensaïd) à laquelle il laissait les commandes était plus proche politiquement de la sienne que Besancenot ne l'est de celle de Krivine.

[Puig Antich]

Oui enfin les jeunes de la ligue ne sont pas tous comme tu dis. Au contraire bon nombre sont sincérement communistes, peut-être plus que ne le laissent penser les tactiques des tendances qui dirigent actuellement la Ligue. Aprés, biensûr, il y a toute une série de points où la confusion la plus totale régne, mais il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain. Par exemple on évoquait la pétition opportuniste et sans perspective que la ligue fait signer avec les staliniens et les sociaux-démocrates, je pense que plein de jeunes - et de moins jeunes biensûr - à la ligue vont trouver ça craignosse.

[antony]

Les temps changent et le communisme n'étant pas une doctrine figée, il est naturel que les bolchéviks évoluent également. Besancenot ou les jeunes qui arrivent à la direction de la LCR sont tout aussi communistes que les militants de LO. Ils sont simplement un peu plus ouverts...C'est ce qui fait d'ailleurs la force de la LCR aujourd'hui, et la montée de son influence.

[Gaby]

Ils sont simplement un peu plus ouverts...
C'est finalement simple et rigolo la politique et l'histoire du courant trotskiste quand on la résume ainsi. En se faisant passer pour anti-doctrinaire et ouvert, on fait passer toutes les compromissions, comme si les anciens étaient honteux...
T'sais moi c'est pas par "fermé" que je caractériserai la Ligue de l'anticolonialisme, ouhla non...