Chavez "marxiste" ?

Dans le monde...

Message par logan » 19 Déc 2005, 10:42

(logan @ mercredi 7 décembre 2005 à 20:42 a écrit : Revenons au sujet :rtfm:


Antony qu'est-ce qu'il y a pour toi de "révolutionnaire" dans la politique de Chavez?

Pourquoi l'appeler "camarade" alors qu'il se dit solidaire du gouvernement villepin?
Et voilà dès qu'on veut discuter un peu du fond y'a plus personne :hinhin:
logan
 
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Message par toulaiev » 03 Jan 2006, 23:20

Des chavez des lula, la IV en fait les frais au brésil... Etre anti américain n'est pas un label, d'accord avec Pelon, mais bon chavez, ce pourrait être pire, c'est pas quand même la panacée...
toulaiev
 
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Message par jerome.k.jerome » 05 Jan 2006, 20:53

Salut, je lance ce sujet sur Chavez car, autour de moi, tout le monde m’en rabat les oreilles. Et Chavez par ci, et Chavez par-là. Pour ma part, je pense qu’il n’y a aucun moyen de « gérer le capitalisme autrement ». Que ce soit l’extrême gauche ou l’extrême droite, en passant par le centre, c’est toujours de la bourgeoisie qui gère un système d’exploitation de plus en plus inhumain.
Et ça m’énerve au plus haut point de voir ces dirigeants se cacher derrière un verbiage révolutionnaire pour mieux endormir et attaquer les opprimés. Ce n’est rien d’autre qui se passe au Venezuela avec Chavez : le gouvernement chaviste enchaîne ‘réforme’ sur ‘réforme et la classe ouvrière ne cesse de voire ses conditions de vie se dégrader.

Voilà, je mets donc en-dessous des extraits d’un article du CCI écrit par des militants vivant au Venezuela et qui démontre concrètement ce que je viens de dire :
a écrit :La plus grande attaque et la plus significative a été celle menée contre les travailleurs du pétrole. Avec l'action coordonnée des secteurs chavistes et ceux de l'opposition, la classe dominante est arrivée à assener le coup le plus rude que la classe ouvrière vénézuélienne ait reçu : elle n'a pas seulement réussi à diminuer le nombre d'ouvriers et d'employés (la moitié des 20 000 licenciés depuis l'arrêt de travail pétrolier de 2002-2003 contre Chavez), mais le gouvernement chaviste a réussi, entre autres choses, à faire passer une loi souhaitée depuis longtemps par la bourgeoisie vénézuélienne : l'élimination de l'économat qui, depuis le temps des multinationales pétrolières, permettait aux travailleurs et à leurs familles d'obtenir des denrées alimentaires à moindre prix. Et ceci avec des arguments comme "la situation est très dure" pour tous, les travailleurs du pétrole sont des privilégiés, ils sont une "aristocratie ouvrière".
Après cette attaque sans précédent contre les travailleurs du pétrole, où tous les partis et les syndicats ont été complices, aussi bien ceux au pouvoir que ceux de l'opposition, le gouvernement chaviste a eu les mains libres pour infliger de plus fortes attaques contre les conditions de vie des travailleurs actifs : gel des conventions collectives, augmentations ridicules du salaire minimum, bien en deçà des augmentations des prix de consommation courante, etc. On fait du chantage avec la menace de licenciements massifs aux travailleurs qui tentent de faire grève pour leurs revendications ; c'est ce qui a été fait face aux protestations des travailleurs de la santé ou de l'éducation tout au long de ces années de gouvernement chaviste ; ou avec les travailleurs du secteur de la Justice, ou de la Télévision d'État, que Chavez lui-même a menacé d’ "écraser" comme il l'a fait avec les ouvriers du pétrole.
Les conditions de vie des travailleurs, surtout du secteur public, sont attaquées par le biais de missions, de coopératives, des entreprises cogérées ou autogérées que le gouvernement a créées pour y exercer son contrôle politique et social. Avec ces organes, le gouvernement chaviste a progressivement réussi à "flexibiliser" la force de travail, parce que les travailleurs embauchés par le biais de ces organes le sont temporairement, sans aucun salaire social et pour la plupart d'entre eux avec des salaires plus bas que le salaire minimum officiel. C'est ainsi que la bourgeoisie chaviste fait la même chose que les bourgeoisies des autres gouvernements de droite et de gauche de la région, qui appliquent les mesures typiques du "neo-libéralisme sauvage" en faisant en sorte que l'emploi soit de plus en plus précaire et l'exploitation plus brutale. Voilà le vrai visage du "socialisme du 21ème siècle" ! Mais ces organes sont aussi des instruments de chantage contre les travailleurs actifs : avec les missions et les coopératives, le gouvernement a couvert progressivement les services publics, avec l'objectif explicite d'affaiblir et faire du chantage sur les travailleurs actifs qui réalisent ces services ; et s'ils se mobilisent pour mettre en avant des revendications, ils sont menacés de licenciement et d'être remplacés par des travailleurs organisés en coopératives. C'est ainsi que le chavisme pousse les travailleurs les uns contre les autres, les missions et les coopératives contre les employés du secteur public.
Derrière toutes ces attaques contre les travailleurs du secteur public se trouve, occultée, une vieille nécessité de la bourgeoisie vénézuélienne : celle de réduire de façon drastique les emplois publics. Lors du gouvernement Caldera, le ministre, de gauche, de Planification de l'époque, Teodoro Petkoff, disait qu'il fallait réduire d'un demi million les effectifs de la fonction publique. Les déclarations répétées de Chavez et ses acolytes pour dénoncer la "contre-révolution bureaucratique", n'ont qu'un objectif : dénigrer les employés du secteur public pour justifier des attaques toujours plus fortes contre leur condition de vie et les licenciements.
Mais les attaques de la bourgeoisie contre le prolétariat ne s'arrêtent pas là. Le chavisme, grâce au travail coordonné entre le gouvernement et l'opposition, a réussi à imposer une série de mesures qui, dans d'autres circonstances, auraient provoqué des protestations inévitables chez les ouvriers et la population : il s’agit de l'augmentation brutale des impôts et, surtout, de la TVA (qui accroît de 14% le prix de la plupart des produits et des services) grâce à laquelle l'État collecte plus de la moitié du budget de 2005 (plus de 15000 milliards de  US) ; les taxes sur certains produits de consommation ont atteint 30% en 2005. Enfin, les lois approuvées par le parlement envisagent de créer d'autres impôts, tel que celui prévu pour les dépenses de santé, 4% pour tous les travailleurs, actifs, chômeurs, retraités et de "l'économie souterraine".
Les attaques contre les salaires et les baisses du salaire social des travailleurs, ajoutées aux nouveaux impôts de l'État, cumulées à une politique économique et fiscale qui engendre un taux d'inflation qui est le plus élevé de la région (23% en moyenne entre 2003 et 2004), qui érode mois après mois les salaires, tout cela est en train d'enfoncer des millions de travailleurs et leurs familles dans une paupérisation alarmante : d'après des statistiques non officielles, 83% des travailleurs (sur une force de travail totale de 12 millions) perçoivent le salaire minimum de 405 000 bolivars. (180  USA), alors que le "panier" alimentaire de base, d'après le gouvernement lui-même, coûte actuellement 380 000 Bs, alors que d'autres organismes le situent autour de 600 000 bolivars. Et cela sans parler des niveaux atteints par la malnutrition, les pandémies, etc. qui n'ont fait qu'augmenter dans la population. Le gouvernement fait tout pour maquiller les chiffres sur la pauvreté pour qu'ils puissent être cohérents avec son mensonge sur la "lutte contre la pauvreté", mais il est impossible d’occulter les évidences.
Par ailleurs, en plus du taux de chômage alarmant, la pauvreté et la misère qui écrasent les quartiers ouvriers, engendrent de plus en plus une décomposition sociale que la propagande officielle essaye d'occulter, mais qui est bien visible partout : mendiants issus des villes ou des campagnes, enfants vivant dans la rue, prostitution des enfants et des jeunes, etc. Un des fléaux qui n'a fait que s'exacerber et augmenter pendant l'administration chaviste est celui de la criminalité : chaque semaine se produisent environ une centaine de meurtres dans le pays, surtout dans les quartiers les plus pauvres, où habite un fort pourcentage de la classe ouvrière. Le gouvernement chaviste, faisant appel à ses cerveaux en manipulation médiatique, a trouvé un nom à son projet : la "révolution jolie", mais ce que la classe ouvrière vit au quotidien c'est la sale laideur du capitalisme en décomposition ; et c'est la seule réalité que la bourgeoisie peut nous offrir, qu'elle soit de droite ou de gauche.



Voilà, l’extrait est déjà long et je ne veux pas surcharger. Mais pour ceux qui veulent en savoir un peu plus, voici le lien pour l’article complet : http://fr.internationalism.org/ri364/venezuela.htm
(Les deux autres partis de cet articles montrent comment le gouvernement Chavez enrobe toutes ces attaques d’un discours idéologique absolument puant et comment la classe ouvrière commence aujourd’hui à réagir promettant ainsi des lendemains de lutte).
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Message par Puig Antich » 06 Jan 2006, 12:07

Intéressant, il y a des éléments qui me semblent justes.

Par contre, d'un point de vue plus général, je crois que le niveau de vie de la population a légérement augmenté avec Chavez ? Certes, c'est une politique de redistribution relative qui n'a rien à voir avec le socialisme, mais c'est celà qui fait que Chavez a une base sociale chez les plus pauvres....
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Message par antony » 06 Jan 2006, 13:12

Les "travailleurs" du pétrole qui ont été licenciés étaient des amis et clients de la bourgeoisie corrompue et tout ce beau monde pillait et détournait les revenus du pétrole pour une caste bureaucratique aux ordres du pouvoir. Chavez a mis de l'ordre, c'est une très bonne chose!
C'est un peu comme si nos "syndicalistes" du CCI défendaient les centaines d'emplois fictifs de la Mairie de Paris qui auraient été injustement licenciés par une Mairie vraiment de gauche!
antony
 
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Message par Koceila » 06 Jan 2006, 13:34

a écrit :Les "travailleurs" du pétrole qui ont été licenciés étaient des amis et clients de la bourgeoisie corrompue et tout ce beau monde pillait et détournait les revenus du pétrole pour une caste bureaucratique aux ordres du pouvoir. Chavez a mis de l'ordre, c'est une très bonne chose!
C'est un peu comme si nos "syndicalistes" du CCI défendaient les centaines d'emplois fictifs de la Mairie de Paris qui auraient été injustement licenciés par une Mairie vraiment de gauche!



Je me méfie car vois-tu, paraît-il que tous les Trotskystes assassinés par les staliniens auraient été à la solde soit de hitler, soit du gouvernement Anglais, soit de la CIA et ainsi de suite, c'est suivant...........
Koceila
 
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Message par Puig Antich » 06 Jan 2006, 13:41

Entre le suivisme relativement béât de la LCR et l'incompréhension de la capacité d'un leader nationalite bourgeois de s'appuyer un temps sur la mobilisation des masses - avant de se retourner contre elle - du CCI - Révolution Internationale, il doit y avoir une politique juste. Qui implique d'avoir des informations fiables.

Ceci dit, sur place, je serais évidemment solidaire de ceux qui mènent une politique type CCI, contre des personnes suivistes du pouvoir, même semi-critiques...
Puig Antich
 
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Message par com_71 » 06 Jan 2006, 13:45

(antony @ vendredi 6 janvier 2006 à 13:12 a écrit : Les "travailleurs" du pétrole qui ont été licenciés étaient des amis et clients de la bourgeoisie corrompue et tout ce beau monde pillait et détournait les revenus du pétrole pour une caste bureaucratique aux ordres du pouvoir.
Un travailleur de base ne peut faire ça, il s'agit donc au moins de cadres supérieurs de l'industrie pétrolière.

Tu as des sources permettant de confirmer tes dires ?
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par antony » 07 Jan 2006, 12:35

(com_71 @ vendredi 6 janvier 2006 à 13:45 a écrit :
(antony @ vendredi 6 janvier 2006 à 13:12 a écrit : Les "travailleurs" du pétrole qui ont été licenciés étaient des amis et clients de la bourgeoisie corrompue et tout ce beau monde pillait et détournait les revenus du pétrole pour une caste bureaucratique aux ordres du pouvoir.

Un travailleur de base ne peut faire ça, il s'agit donc au moins de cadres supérieurs de l'industrie pétrolière.

Tu as des sources permettant de confirmer tes dires ?
Pendant la pseudo grêve générale contre la Révolution bolivarienne, le seul secteur où patrons et employés ont suivi massivement cette action a été le secteur du pétrole. Une grêve qui a soutenu le coup d'état pro_ US et qui a paralysé le pays dans le but de combattre Chavez et la Révolution. Une minorité de travailleurs du pétrole a courageusement refusé ce grêve golpiste et aujourd'hui, un syndicat de gauche des travailleurs du pétrole a vu le jour. Les corrompus et nervis de l'impérialisme ont été licenciés, voilà une bonne mesure, n'en déplaise au CCI qui nous avait déjà habitués à l'ambiguité de leurs positions, en soutenant déjà FO qui à l'époque était une création de la CIA. Par conséquent, les révolutionnaires soutiennent la salutaire épuration dans le secteur du pétrole, véritable nid de contre-révolutionnaires. Aujourd'hui, les revenus du pétrole bénéficient enfin au peuple du Vénézuela, et il est normal que pour les nantis ce soit insupportable!
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