(Koceila @ vendredi 30 décembre 2005 à 18:48 a écrit :Que pensent les Ouvriers Russe des changements survenus depuis l'ère gorbatchev ?
Tout d'abord, la dernière fois que je suis allé en Russie, c'était en juillet 2004, soit avant les luttes des retraités contre la monétarisation des avantages sociaux.
Dans les milieux populaires, on entend le plus souvent que "c'était mieux avant", que la situation est toujours pire, mais le plus souvent sur le mode de la résignation, même si cela peut être teinté de colère, il y a bien un ras-le-bol, mais pas forcément une envie de lutter ni de perspectives. Et si les plus agés sont souvent nostalgiques du "bon vieux temps de Brejnev", les plus jeunes sont assez rarement politisés, certains rêvent d'immigrer à l'Ouest, d'autres cherchent à se débrouiller comme ils le peuvent.
a écrit : Que pensent-ils des Trotskystes au regard de ce qu'ils subissent actuellement ?
D'abord, je crois que de nombreux ouvriers russes ne savent pas qui sont les trotskistes. Il n'y a que deux petits groupes trotskistes en Russie :
- Résistance Socialiste :
http://socialism.ru/ , ce groupe semble exister surtout à Moscou, Iaroslav et à Voronej. A lire certains de leurs compte-rendus, on a parfois l'impression qu'ils sont à la vieille de la révolution, mais j'ai plus l'impression que c'est le fait de jeunes militants très enthousiastes. Ce groupe anime une organisation de jeunesse plus large, "Levïi Avangard" (Avant-Garde de Gauche), qui existe dans différentes villes d'ex-URSS.
- Démocratie Ouvrière :
http://www.1917.com/ Ce groupe à l'air d'exister surtout à Moscou, Léningrad et à Pskov (comme pour l'autre organisation, je me base sur les comptes-rendus et articles qu'ils publient sur internet).
Bref, même en étant le plus optimiste possible, il y a énormément de villes et même de régions de Russie où il n'existe aucun trotskiste.
Et en général, je dois te dire que la population est assez dépolitisée, il y a bien un ras-le-bol, mais pas vraimment de discussions politiques, pas vraimment d'espoir non plus de changer les choses...