osthéopathie remboursée

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par com_71 » 22 Déc 2005, 19:07

Je pense qu'il n'y a pas de remboursement SS sur l'osthéopathie. Mais j'ai connaissance d'un organisme de complémentaire santé qui va rembourser ces actes si pratiqués par un médecin inscrit à l'ordre ou un kiné inscrit à l'ordre sous réserve que celui-ci ait suivi une formation sanctionnée par un diplôme délivré par un organisme de formation agréé par [l'éducation nationale ?] (je cite de mémoire).

Quelqu'un connaît-il le problème. Qu'est-ce que c'est que ce charabia ? un diplôme qui ne serait pas un diplôme d'état ? Des organismes agréés délivrent de tels diplômes bidons ?

Bon, il faudrait leur demander de rembourser les versements aux quêtes à la messe !

L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par Bertrand » 22 Déc 2005, 19:59

(com_71 @ jeudi 22 décembre 2005 à 19:07 a écrit : Jun diplôme qui ne serait pas un diplôme d'état ? Des organismes agréés délivrent de tels diplômes bidons ?


Bien sûr.
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Message par titi » 23 Déc 2005, 14:57

on en a discuté ici

(vers la fin de la première page, et pages suivantes)
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Message par canardos » 29 Déc 2005, 11:32

en fait c'est Kouchner le untiersmondiste-deuxtiers mondain qui a pour la première fois en 2002 donné un statut par la loi à l'osteopathie, relevant jusqu'à de l'exercice illégal de la médecine....

évidemment sans la moindre étude sur son efficacité thérapeutique....et pour cause!

et maintenant les osteopathes attendent les decrets d'application qui ferait de l'osteopathie une spécialité reconnue, voire meme une spécialité médicale...

le gouvernement hésite encore à trancher mais le pire est à craindre....

a écrit :
[center]Le gouvernement tarde à trancher la question du statut des ostéopathes [/center]

LE MONDE | 27.12.05 |

Les ostéopathes s'impatientent. Près de quatre ans après la reconnaissance officielle de leur discipline par la loi du 4 mars 2002, ces praticiens de santé, dont la pratique est en plein essor, sont toujours dans l'attente des décrets d'application réglementant les conditions d'exercice de leur profession.

Après avoir longtemps tergiversé sur ce dossier, le ministère de la santé a diligenté, début décembre, une nouvelle commission de réflexion, qui est chargée de définir la formation requise pour l'utilisation du titre d'ostéopathe. Mais l'orientation affichée par le ministère, qui souhaite faire de l'ostéopathie une spécialité complémentaire de la médecine et de la kinésithérapie, n'est pas du goût des ostéopathes non médecins, qui réclament que leur pratique soit considérée comme une spécialité à part entière.

Thérapeutique globale inventée par l'Américain Andrew Taylor Still, en 1874, l'ostéopathie s'est progressivement implantée en France à partir des années 1970. A la fois préventive et curative, cette technique manuelle part du principe que tout est lié dans l'organisme, que toutes les parties du corps interagissent. Les ostéopathes soignent à partir de manipulations, notamment de la colonne vertébrale et des articulations. Ces soins ne sont pas remboursés par l'assurance-maladie et ne sont pas adaptés aux maladies graves, purement organiques.

"L'ostéopathie est un peu le fer de lance d'une vraie révolution culturelle de la santé en France, estime Philippe Sterlingot, président du Syndicat français des ostéopathes (SFDO). On passe désormais du soigner-guérir au soigner bien-être.
"
L'engouement suscité par cette pratique a conduit l'ancien ministre socialiste de la santé Bernard Kouchner à l'officialiser, en 2002, par le biais d'un amendement à la loi sur le droit des malades. Cette reconnaissance a permis de stopper les procès pour exercice illégal de la médecine intentés aux ostéopathes par les ordres des médecins, mais elle n'a pas donné les réponses aux questions de la formation et de l'usage du titre d'ostéopathe, renvoyées à un décret.

Depuis lors, la rédaction de ce texte piétine, les divergences étant telles, parmi les 5 000 praticiens de l'ostéopathie, que la profession n'a pas encore réussi à trouver un terrain d'entente sur une réglementation. Or il y a urgence : depuis l'entrée en vigueur de la loi, les instituts de formation à l'ostéopathie fleurissent, sans contrôle des pouvoirs publics.

Anciens masseurs-kinésithérapeutes qui se sont affranchis de leur spécialité d'origine ou praticiens formés dès après le bac, une bonne part des ostéopathes actuellement en exercice demandent que leur profession soit reconnue à part entière, avec un cursus spécifique de type bac + 6. "Nous revendiquons une formation initiale longue, contrôlée par l'Etat, car la pratique manuelle doit être initiée dès le début, affirme M. Sterlingot, du SFDO. Une bonne main, gage de qualité dans la prise en charge, se forme en plusieurs années."

L'autre partie des praticiens, qui sont médecins ou kinésithérapeutes, estiment au contraire que l'ostéopathie doit être une formation manuelle complémentaire de leur propre pratique. "Nous pensons que pour exercer cette discipline il faut un prérequis de kiné ou de médecin, soutient Jean-Jacques Magnies, vice-président du Syndicat national des masseurs-kinésithérapeutes. Il faut une connaissance générale du corps humain avant d'apprendre le toucher ostéopathique."

C'est en faveur de cette dernière option que pourrait trancher le ministère de la santé. Après avoir mené plusieurs concertations, qui ont toutes avorté, faute de consensus, le ministère affiche aujourd'hui son intention de "rédiger les décrets pour juin 2006". Le 15 décembre, le ministre de la santé, Xavier Bertrand, a mandaté le doyen de la faculté de médecine de Strasbourg, Bertrand Ludes, pour rédiger un cahier des charges sur une formation à l'ostéopathie après un niveau licence. "On souhaite mettre en place une formation minimale qui permette d'éviter que ces professionnels fassent des choses dangereuses, explique-t-on dans l'entourage du ministre. Il faut qu'ils puissent accéder à une formation médicale minimale et qu'on puisse définir les actes de manipulation qui leur sont interdits."
Pour les ostéopathes non médecins, ce choix reviendrait à nier la spécificité de leur pratique et la conception globale de l'individu qui la sous-tend. "Nous sommes en désaccord total avec cette option, car elle revient à faire de nous des sous-ostéopathes, s'insurge M. Sterlingot. Nous préférons encore la marginalité plutôt qu'une telle réglementation."

"C'est une manière indirecte de faire perdre sa substance à une pratique qui existe depuis vingt ans, déplore de son côté Thierry Devaurs, président du Syndicat national des ostéopathes de France (SNOF). La médecine et l'ostéopathie sont complémentaires. Il faudrait cesser de les opposer, pour reconnaître toute sa place à cette pratique manuelle."

Cécile Prieur


CHIFFRES

Près d'un Français sur dix avait consulté un ostéopathe en 2002, selon une étude, datant de décembre 2003, de l'Institut de recherche et de documentation en économie de la santé (Irdes).
La fréquentation augmente en fonction du niveau d'études et de revenus, la catégorie des quadragénaires a le plus souvent recours à l'ostéopathie.


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Message par quijote » 29 Déc 2005, 12:42

Cher canardos : je n 'y connais rien mais j 'ai eu une amie qui avit été soigné de façon efficace par l ' osthéopathie pour certains troubles . Est-ce une thérapie purement empirique que l' on peut rapprocher des chiropracteurs ou autres guérisseurs ? Quelle part de charlatanisme ? Je ne sais qu penser
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Message par yannalan » 29 Déc 2005, 12:52

Pareil pour moi, je connais un t
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Message par yannalan » 29 Déc 2005, 12:56

Pareil pour moi, je connais pas mal de gens qui se font soigner comme ça et ça marche. Si je raisonne logiquement, à partir du moment où un thérapeute arrive à me soigner, je le considère efficace.
De même en cas de brulure, eczéma, zona, il est souvent plus efficace d'aller voir un rebouteux spécialisé qui te fait passer ça en une séance qu'aller traîner ça avec des médocs pas toujpurs efficaces.
Je ne pense pas être anti scientifique, je pe,se simplement que la science a encore des choses à découvrir et qu'un jour on comprendra les mécanismes.
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Message par Bertrand » 29 Déc 2005, 13:07

Un rebouteux spécialisé ? :blink:

Je connais un ostéo (qui a pignon sur rue) qui soigne par "manipulation des malléoles du crâne "(sic), non conventionné bien sûr et ça marche ... notamment pour soigner les rhumes chez les enfants auxquels il interdit également (dans le cas de rhumes) les laitages...





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Message par canardos » 29 Déc 2005, 13:23

mais l'effet placebo, la croyance en l'efficacité d'un tratement, fait produire des endomorphines au cerveau, ce qui réduit les douleurs parfois dans 40% des cas meme quand le médicaùent et de l'eau sucrée ou le thérapeute un charlatan....

si vous ajouté à ça le fait que les osteopathes ont souvent des connaissances de kinésitherapie et qu'ils vous vendent pour de l'osteopathie des manipulations qui peuvent etre efficaces si il n'y a pas erreur de diagnostic, rien d'étonnant qu'une partie des clients aient l'impression d'une efficacité thérapeutique....

pour vous éclairer sur ce qu'est l'osteopathie et son inefficacité je vous met en qote un aticle sur l'osteopathie cranienne trouvé sur le site charlatan, dont vous trouverez le lien dans informations forum.

a écrit :

[center]La manipulation crânienne[/center] 

Dr. William T. Jarvis du NCAHF


L'ostéopathie crânienne - également connue sous le nom de thérapie crânio-sacrée - fut développée par William G. Sutherland qui publia le premier article à ce sujet au début des années 1930. Cranio se référant à la tête et sacré à la base de l'épine dorsale. Le "système crânio-sacré" comprend la moelle épinière, le liquide cérébro-spinal, les méninges, les os du crâne et l'épine dorsale. Ses partisans affirment :
Que le cerveau humain produit des mouvements rythmiques à une cadence de 10 à 14 cycles par minute, une périodicité sans rapport avec la respiration et le pouls
Que des petites pulsations crâniennes peuvent être ressenties du bout des doigts
Que des perturbations dans le flux normal du fluide cérébro-spinal sont généralement cause de maladie
Que libérer ces restrictions permet au corps de retourner à la normale. Ceci est possible en effectuant une pression sur le crâne du bout des doigts (la pression en question est un petit coup ferme, sans douleur et précis sur le côté de la tête)
De nos jours, le partisan le plus célèbre outre-Atlantique de cette thérapie est John Upledger, fondateur de l'Institut Upledger de Floride. Il a publié plusieurs articles sur le sujet, bien que son travail ne soit pas reconnu comme valable par la communauté scientifique. La critique la plus importante fut publiée en 1999 par le British Columbia Office of Health Technology Assessment, qui conclut en disant que la théorie restait invalide et que les praticiens étaient incapables de mesurer d'une manière crédible et fiable les modifications qu'ils déclaraient apporter.


L'usage dentaire

Viola Frymann fut le promoteur de l'ostéopathie crânienne auprès des dentistes, la thérapie manipulatoire crânienne est maintenant pratiquée par un petit nombre de dentistes holistiques. Suivant en cela une formation continue donnée par le Dr Frymann, un de ses disciples, Stanley M. Sokolow, chirurgien dentiste, a écrit une lettre décrivant les cours, qui fut publiée dans le bulletin de la Société Dentaire du Comté de Santa Clara. La lettre du Dr Sokolow fournit à la fois un aperçu et une critique de l'ostéopathie crânienne :
" Je reviens juste de la formation continue du Dr Viola Frymann. Ceux d'entre vous qui étaient présents se souviendront que je fut l'orthodontiste qui a posé le plus de questions gênantes. Je voudrais que vous et les autres membres de notre Société sachiez que je suis déçu par l'attitude de presque tout le monde en ce moment. En nous donnant l'autorisation de pratiquer, le public nous fait confiance dans le but d'appliquer notre savoir au traitement de leurs problèmes dentaires. Ceci implique que nous devions examiner d'une manière critique les idées nouvelles, décider s'il existe des preuves rationnelles les validant, rejeter tout charlatanisme et appliquer la science qui en ressort.

Mais j'ai observé que trop d'entre vous ont accepté et n'ont pas cherché à contrecarrer les déclarations non prouvées et illogiques du Dr Frymann, j'en suis choqué. Ceux qui ont accepté effectivement ses arguments devraient commencer par lire un livre d'épistémologie et de philosophie des sciences pour ainsi repenser leur logique. Pour ceux qui n'ont pas encore entendu parler du Dr Frymann et de son terrain de prédilection, l'ostéopathie crânienne, voici quelques uns de ces principes dont il est normal de douter :
Le cerveau humain produit des mouvements rythmiques à une cadence de 10 à 14 cycles par minute, une périodicité sans rapport avec la respiration et le pouls
La neurophysiologie scientifique, avec tous ces instruments les plus modernes, n'a jamais observé ces rythmes fondamentaux, et pourtant les ostéopathes crâniens seraient capables, d'après eux, de sentir les petites pulsations avec le bout de leurs doigts. Cependant ils ne peuvent pas en expliquer la cause.

Ainsi le cerveau fait bouger les os du crâne d'une manière rythmique. Ces mouvements pour la plupart sont de l'ordre de 0,0125 à 0,025 millimètre, mais les ostéopathes crâniens n'ont pas besoin de les mesurer ou de les enregistrer parce que leurs doigts habiles et entraînés sont plus sensibles que n'importe quel instrument que l'homme ait pu concevoir
Lorsque j'ai déclaré que toutes sciences se doivent de mesurer et qu'il existe des instruments de mesure autrement plus précis que les sens humains, beaucoup dans l'audience vinrent au secours du Dr Frymann

Les contraintes par les points de sutures, qui perturbent les pulsations normales, sont une cause de maladie, de difformité et de disfonctionnement. La manipulation des os du crâne par les mains expertes d'un ostéopathe peut "libérer" de ces contraintes et permettre au corps de retrouver un état normal.
Son unique preuve est anecdotique : des comptes-rendus de cas isolés, aucune mesure de prétraitement et de post-traitement, aucune statistique ni groupe de contrôle

Les appareils orthodontiques conventionnels "relient" chaque moitié du maxillaire supérieur ensemble, restreignant ainsi le mouvements des os crâniens et causant des disfonctionnements innombrables, comprenant une détérioration de la vue. Il est donc recommandé de les enlever.
Bien entendu elle n'a aucune preuve de ces "blocages"

L'acceptation de ces conjectures comme des faits, sans débat ni réfutation, est une grave erreur professionnelle. Même lorsqu'on le lui demandait, le Dr Frymann était incapable de produire des preuves scientifiques dans le but d'appuyer ses dires. L'ostéopathie crânienne, tout comme la kinésiologie appliquée, a obtenu un certain degré d'honorabilité qu'elle ne mérite pas au sein des dentistes. Ceux qui croient le font telle une ferveur religieuse. Mais il faut le reconnaître pour ce qu'elle est : de la foi, de la guérison par la prière mais surtout pas de la science médicale."
En 1992 et en 2000, l'Osteopathic Medical Board de Californie plaça Frymann sous surveillance après qu'elle ait mis en danger la vie de deux bébés qu'elle traita par manipulation crânienne au lieu d'un traitement médical approprié.


L'usage chiropratique



La thérapie manipulatoire crânienne est aussi pratiquée par un petit nombre de chiropracteurs. Ils nomment leur version craniothérapie, bien que les mécanismes soient les mêmes en ce qui concerne les intentions pratiques. Les ostéopathes rendent W.G. Sutherland à l'origine de la théorie et de l'application de la technique. Il la présenta lors d'une réunion de l'Association Ostéopathe Américaine en 1932. Les chiropracteurs quant à eux créditent Nephi Cottam de la découverte et du développement de la technique dans les années 1920. Son fils Calvin Cottam reconnut que l'ostéopathie crânienne et la craniopathie chiropratique étaient pour l'essentiel identiques, mais affirmait que le premier séminaire professionnel de son père sur le sujet datait du 27 janvier 1929 et que celui de Sutherland eut lieu 8 mois plus tard. Les journaux chiropratiques publient des articles au sujet de la craniopathie mais ne donnent aucune information scientifique. La craniopathie a été rebaptisée technique sacro-occipitale par le chiropracteur DeJarnette qui s'associa avec Sutherland dans les années 1920.

Un chiropracteur de New-York, Ferreri, développa une version de la thérapie manipulatoire crânienne qu'il appela "technique organisationnelle neurale", pour paraît-il traiter la dyslexie, différentes difficultés d'apprentissage, l'incontinence nocturne, les cauchemars, la scoliose, le syndrome du Dr Down (trisomie), la paralysie cérébrale, le daltonisme et autres problèmes. Selon Ferreri, les os du crâne bougent avec la respiration à travers tout un réseau compliqué de tissus conjonctifs. Il émit une théorie comme quoi la dyslexie est causée par un mouvement défectueux de trois des quatre mouvements de l'os sphénoïde du centre du crâne, et donc finalement des os temporaux. Les difficultés d'apprentissage, disait-il, impliquent seulement deux mouvements du sphénoïde mais aucun problème de l'os temporel. Selon lui un mauvais alignement des os du crâne peut causer comme un "blocage oculaire" rendant difficile la lecture. Il rend un "déséquilibre" responsable des problèmes dans les "réflexes cloacaux" localisés dans le bassin qui auraient une relation avec le système visuel. Sa technique repose sur les procédures, tout aussi invalides, de la kinésiologie appliquée, pour tenter de persuader les gens qu'une réelle amélioration a lieu.

Malgré une totale absence de preuves scientifiques et un manque de confirmations de la part d'organisations reconnues traitant des difficultés d'apprentissage, Ferreri réussit à convaincre un psychologue scolaire, Roy Krause, que sa méthode était une promesse d'espoir pour les enfants en difficultés scolaires. Krause convainquit le conseil d'établissement de son district de permettre à Ferreri de mettre en place un projet de recherche dans lequel des chiropracteurs manipuleraient le crâne des enfants dans le but de les délivrer de leurs problèmes scolaires. Au lieu de se concentrer sur un seul type de problème, les enfants auraient toutes sortes de désordres. La méthode consistait en un blocage de la tête tout en effectuant une pression sur le haut de leur bouche dans l'espoir de provoquer un petit craquement. On effectuait également une pression des pouces dans les orbites des yeux des enfants. Les parents étaient assurés que la méthode ne sera que momentanément et temporairement cause de malaise lorsqu'ils signaient leur accord. Il en fut en fait autrement. Un des parents, resté pour aider à tenir son fils pendant la thérapie, témoigna que les chiropracteurs appuyaient si fort sur le crâne et le haut de la bouche de son fils qu'ils seraient entrés en transpiration et tremblaient fortement. Les enfants avaient si mal que ceux qui n'avaient jamais eu de crises en avaient dorénavant, l'état de ceux qui étaient déjà atteints de crise avant n'avait fait qu'empirer. Les parents portèrent l'affaire devant les tribunaux et Ferreri fut condamné à 565.000 $ de dommages et intérêts.

Cette expérience, à Del Norte, méritait d'être relatée ici car c'est un exemple typique de ce qu'une procédure pseudo-scientifique qui semble pourtant convaincante au premier abord, peut se révéler n'être que stupidité (voire dangereuse) lorsque des témoignages enregistrés, vérifiables, objectifs et véridiques existent. Malheureusement, la plupart du temps, la réputation d'une pseudoscience ne repose que sur des expériences personnelles illusoires et il n'existe en général aucune étude méthodique de faite pour le vérifier. Ce ne fut pas le cas à Del Norte et le résultat est là, scandaleux.


Conclusion


Le terme de "thérapie manipulatoire crânienne" couvre plus qu'une simple théorie ou application. Bien que l'ostéopathie crânienne puisse revendiquer quelques recherches basiques, cela ne suffit pas pour en faire une vraie technique scientifique. Les applications chiropratiques sont très pauvres en recherches substantielles. Il n'existe aucune preuve comme quoi elles sont sans danger et efficaces dans des conditions spécifiques et parce qu'elles impliquent un contact physique intense avec le praticien, et une attente forte aussi bien de la part du thérapeute que du patient, nous retrouvons ici tous les ingrédients de la thérapie suggestive. C'est ce que le NCAHF (National Council Against Health Fraud) Américain fit remarquer à des praticiens qui utilisaient les pressions du crâne comme méthode de conditionnement. Les techniques manuelles semblent avoir une capacité spéciale à tromper à la fois les praticiens et les patients.

Il faut bien évidemment aussi prendre en compte la nature des conditions du traitement, lors de problèmes de comportement, le fait de recourir à une approche nouvelle peut changer beaucoup de choses. Lorsque l'attention est détournée de ce qui ne va pas vers un effort pour améliorer la situation, il peut se passer des choses bénéfiques. Si une amélioration est notée, le client est prêt à accepter l'explication offerte comme sur un plateau. Mais y a-t-il eu réellement une amélioration ? Cela va-t-il durer ? Les gens donnent souvent des témoignages d'une nouvelle méthode pendant la période émotionnelle suivant immédiatement où cela va mieux, au lieu d'attendre un peu pour pouvoir juger des effets à long terme, ceux qui en fait comptent vraiment.



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A visiter :
- Revue systématique et appréciation critique des preuves scientifiques de la thérapie crânienne (anglais). Sa traduction française ici
- Simultaneous palpation of the craniosacral rate at the head and feet: intrarater and interrater reliability and rate comparisons.
canardos
 
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