1995-2005

Message par Barikad » 23 Déc 2005, 02:06

a écrit :Ce sont donc ces transformations profondes dont il nous faut, au-delà de leurs caractères contradictoires, saisir toute la signification.
A travers elles, se créent les conditions d’un renouveau du mouvement ouvrier qui peut être le cadre de l’émergence d’un parti des travailleurs.
C’est l’enjeu des années à venir, mais bien évidemment, il n’y a pas d’automatisme, pas plus qu’il ne s’agit d’une simple question de volontarisme. C’est le contenu même du débat politique de discuter de ces conditions nouvelles, de comment les révolutionnaires peuvent aider et armer les consciences en formulant une politique pour l’ensemble du mouvement social.
Barikad
 
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Message par Ottokar » 23 Déc 2005, 07:57

Depuis le début du recul du PC au début des années 80, on entend à l'extrême gauche ce genre d'analyse comme quoi ce recul "libèrerait un espace". C'est de la myopie politique, car il faut d'abord analyser si les transferts se font vers l'extrême gauche (comme les reculs de la social-démocratie des années d'après 1ère guerre mondiale) ou vers sa droite. Dans la gauche, le "rééquilibrage" souhaité par Marchais au moment de la renégociation du programme comun en 77-78 s'est fait vers du PC le PS, c'est-à-dire vers la droite. Dans les syndicats, le relâchement des liens du PC sur la CGT n'a pas "libéré un espace" à l'extrême gauche mais a provoqué le repli des militants syndicaux qui continuaient leur activité (moins nombreux qu'il y a 20 ans) sur la sphère syndicale uniquement. Enfin le succès électoraux (bien faibles et bien fragiles, ainsi que l'ont montrées les élections législatives de 2002, européennes et régionales de 2004) ne se sont pas traduits par un afflux militant proportionnel aux reculs militants du PC. LO et la LCR ont recruté, mais ce n'est rien par rappoirt à ce que le PC a perdu et "libéré" d'énergie... qui sont perdues ou se sont repliées sur l'apolitique, l'associatif.

Tout ce qu'il y a de "neuf" dans la période ouverte depuis 10 ans, c'est que les camarades à l'origine du courant "Débat Militant" ont commencé à écrire par eux-mêmes.

Bref un peu de nombrilisme puéril, quoi, et sans parler comme Pelon, je dirais que... j'entends parfaitement ce qu'il dit ! :D
Ottokar
 
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Message par Barikad » 23 Déc 2005, 11:48

je reviendrais sur le sujet quand j'aurais un peu plus de temps...
Barikad
 
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Message par Apfelstrudel » 23 Déc 2005, 12:20

(lol84_Oi! a écrit :Cette décennie a fait naitre une nouvelle conscience de classe. Alors ce n'est toujours pas les années 70, mais c'est déjà autre chose que les années 80 et le début des années 90 où la gauche bourgeoise au pouvoir a été la pire chose qu'il puisse arriver pour les travailleurs.

puis :
a écrit :Comme le dit l'article, cette décennie a vu une radicalisation de certaines luttes, on peut parler par exemple de la SNCM récemment ou de Metalleurop plus anciennement. Des luttes se sont développées dans des secteurs inédits comme celui des jeunes travailleurs précaires à Mac-Do ou à Citroen Aulnay. Les facs et les lycées ont montrés que la jeunesse était capable de bouger malgré l'absence de syndicats digne de ce nom dans ces secteurs. Les chômeurs se sont mobilisés comme jamais ces 10 dernières années.


Cette manière de comparer le moment présent aux années 80 est un leurre. Sur quoi te bases-tu pour affirmer que la situation est melleure aujourd'hui qu'auparavant ? Tu parles des mouvements récents, mais ils sont bien moins nombreux et moins radicaux que ne l'étaient d'autres mouvements dans les années 80. C'est une chose d'être solidaire du mouvement des jeunes précaires, de signer leur pétition sur internet, mais présenter ça comme une "radicalisation des luttes", c'est n'importe quoi, ce n'est pas un mouvement très fort. Et des grèves comparables à celles de la SNCM restent exceptionnelles, pourtant ça n'a pas grand chose à voir avec des grèves comme celles de 1955. N'oublions pas que ce qui lui a donné une image de grande radicalité, c'est d'abord le coup de force des nationalistes qui ont pris le contrôle d'un bateau, bien sûr sans avoir rien demandé aux grévistes, et tu conviendras je pense que leur revendication n'avaient rien à voir avec la naissance d'une "nouvelle conscience de classe".
Tu parles aussi du mouvement lycéen, mais c'était un petit mouvement très timoré et respectueux des institutions dans l'ensemble, avec un certain nombre de revendications, notamment sur le bac, qui relevaient plus du souci individuel (par ailleurs légitime) de "s'en sortir" que d'une quelconque conscience de classe. Le mouvement de 1986 était quand même d'une plus grande ampleur.
En fait, je crois que la vision des années 1980 comme synonymes d'absence de lutte de classe, de triomphe total du libéralisme etc vient surtout des réactionaires et des serviteurs de la bourgeoisie qui prétendent de toute façon avoir enterré classe ouvière et lutte de classe, et qui prennent les années 1980 comme date de départ, sous prétexte que c'est effectivement une époque où la classe ouvrière a subi de nombreuses défaites. Mais ce n'est pas une raison pour leur faire des concessions sous couvert de peindre en rouge le moment présent, alors que ce n'est pas forcément justifié.
Apfelstrudel
 
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Message par gerard_wegan » 23 Déc 2005, 12:23

... c'est vrai qu'il faudrait prendre le temps d'y revenir, car il y a bien des choses à discuter dans ce texte, à condition de le faire sérieusement.

Une remarque moins sérieuse pour l'heure : j'ai l'impression que le rédacteur a arrosé par avance le passage de 2005 à 2006 :D ?
gerard_wegan
 
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Message par logan » 23 Déc 2005, 13:12

(lol84_Oi! @ vendredi 23 décembre 2005 à 10:15 a écrit :Quand je parlais de fossilisation je parlais surtout de ceux qui pensent que la LDC en 2005 c'est le nombre d'adhérents à FO et le nombre d'usines en grève, sachant qu'il n'y a jamais eu autant de précaires, de chômeurs et de secteurs différents avec des PME où il  ya des travailleurs isolés. Alors libre à toi de te sentir visée...

Mais justement!!
La généralisation des contrats précaires et de l'intérim est présent dans les pays capitalistes développés.
C'est d'abord une des tactiques du capital pour diviser les travailleurs en catégories différentes. C'est ensuite un très bon moyen pour les patrons de faire bosser des gars comme des fous à cause de la menace du non-renouvellement de contrat (j'en sais quelque chose :rtfm: )

Cette évolution explique en partie pourquoi le nombre de grève est très faible par rapport aux années 70 qui n'étaient pourtant pas des années révolutionnaires.
Les grèves du privé aujour'dhui se déroulent quand les travailleurs savent qu'ils vont être lourdés... ce sont des grèves de desespoir là où ils n'ont plus grand chose à perdre.

Ensuite personne ne dit que tout le monde est très content de cette société. Le problème c'est que le mécontentement ne se traduit pas dans les luttes mais dans la montée des idées racistes, de LePen ou encore dans des actes de desespérance qui ne mèneront jamais à rien (je parle des violences récentes "en banlieue")

Donc s'il y a une modification de la conscience de classe, elle est nettement en recul. Bien sur ca peut changer vite.
logan
 
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