Irak: Washington et Londres lâchent du lest

Message par Louis » 13 Mars 2003, 20:45

NATIONS UNIES (Reuters) - Face à une opposition de plus en plus déterminée des adversaires de la guerre, Londres et Washington ont lâché du lest jeudi sur le terrain diplomatique, tout en évoquant la possibilité de renoncer à une deuxième résolution de l'Onu.


"Les options demeurent: aller au vote et voir ce que disent les membres (du Conseil), ou ne pas aller au vote", a déclaré le secrétaire d'Etat américain Colin Powell devant une commission du Congrès. "Mais toutes les options que l'on peut imaginer sont devant nous et nous les étudierons aujourd'hui, demain et pendant le week-end."


Toujours à la recherche de soutiens au sein du Conseil de sécurité, la Maison blanche s'est résolue à voir les débats se poursuivre jusqu'à la semaine prochaine.


La Grande-Bretagne, son principal allié, a fait une nouvelle concession en envisageant de renoncer à exiger de Saddam Hussein qu'il reconnaisse dans une intervention télévisée diffusée en Irak et dans le monde qu'il détient des armes de destruction massive.


La France a répété qu'elle restait opposée à tout ultimatum et déterminée à empêcher l'adoption de toute résolution en ce sens en faisant usage de son droit de veto.


"Il ne s'agit pas d'accorder quelques jours supplémentaires à l'Irak avant de s'engager dans le recours à la force mais d'avancer résolument dans la voie du désarmement pacifique tracée par les inspections qui sont une alternative crédible à la guerre", a plaidé le chef de la diplomatie française Dominique de Villepin.


Même détermination du côté de la Russie. Le ministre des Affaires étrangères Igor Ivanov a rappelé que son pays opposerait son veto à toute résolution donnant un feu vert à la guerre, même indirectement.


BAGDAD VA FOURNIR DES RAPPORTS SUR VX ET ANTHRAX


A Bagdad, une source diplomatique a annoncé que l'Irak fournirait vendredi aux inspecteurs de l'Onu un rapport sur les gaz innervants VX, suivi quelques jours plus tard par un autre rapport sur le bacille du charbon.


L'Irak affirme avoir détruit ses stocks de produits interdits après la Guerre du Golfe de 1991, mais les inspecteurs de l'Onu ont exigé que Bagdad fournisse les preuves de ses allégations.


Fort des 250.000 soldats américains et britanniques massés dans le Golfe, le président George W. Bush a déclaré possible le déclenchement d'une guerre sans l'aval de l'Onu. Le Premier ministre britannique Tony Blair souhaite vivement en revanche l'adoption d'une résolution qui lui permettrait de répondre à l'hostilité exprimée à son encontre par une partie de son camp travailliste et une majorité de Britanniques.


Kofi Annan a engagé les 15 pays membres du Conseil de sécurité à s'entendre pour sortir de l'impasse.


"Je pense qu'il est important que les gouvernements trouvent le moyen d'oeuvrer de concert. Quelle que soit la façon dont cette crise (...) sera réglée, le Conseil devra travailler ensemble et les Etats membres devront faire de même pour parvenir à une solution concernant l'Irak, le Proche-Orient et bien d'autres questions".


Kofi Annan a également révélé que lors d'une conversation lundi avec Tony Blair l'avait assuré de sa volonté "sincère" d'aller de l'avant et de trouver une porte de sortie débouchant sur un désarmement de l'Irak, plutôt que de trouver un prétexte pour déclencher une guerre.


"Nous discutons toujours avec les membres du Conseil pour voir ce qui est possible quant à une unité autour d'une position qui n'engendrerait pas un veto", a déclaré Colin Powell.


PRESERVER L'UNITE DU CONSEIL DE SECURITE


Dominique de Villepin a réaffirmé pour sa part que la France était toujours à la recherche d'un "consensus possible" au Conseil de sécurité.


"Tout doit être tenté pour préserver l'unité du Conseil et c'est à cela que nous travaillons", a dit le ministre français à la presse.


La Guinée, considérée comme l'un des six pays "indécis" du Conseil de l'Onu et actuelle présidente de l'instance onusienne, pourrait s'abstenir en cas de vote sur une nouvelle résolution.


"La Guinée pourrait opter pour l'abstention. Les Etats Unis ont déjà fait savoir que l'abstention équivaudrait à voter contre la résolution", a indiqué la radio nationale.


Les Etats-Unis avaient fait savoir mercredi que la Guinée, l'Angola et le Cameroun allaient sans doute aller dans leur sens.


Le Chili, autre nation "indécise", a refusé de se prononcer. Prié jeudi de dire s'il avait vraiment l'intention soutenir la position américaine, le président Ricardo Lagos a répondu: "Non, ce n'est pas vrai."


Le Pakistan a quant à lui opté pour le camp de la paix.


"Il faut donner une chance à la paix, une vraie chance. C'est ce en quoi croit le Pakistan", a déclaré le Premier ministre Mir Zarafullah Khan Jamali.


Pour l'heure, seuls les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l'Espagne et la Bulgarie soutiennent la résolution. Outre le Chili et les trois pays africains, le Pakistan et le Mexique restent indécis. La Russie, la France, la Chine, la Syrie et l'Allemagne sont opposés au texte, que les trois premiers peuvent tuer dans l'oeuf en faisant usage de leur droit de veto.


En obtenant neuf voix, Bush et Blair pourraient parler de victoire morale et estimeraient avoir reçu un feu vert pour déclencher une guerre, même si la deuxième résolution est bloquée par un veto.


Mercredi, la Grande-Bretagne avait proposé d'assortir la résolution de six conditions de désarmement, ce que le ministre irakien des Affaires étrangères Nadji Sabri a qualifié de "plan de guerre déguisé." /EP
Louis
 
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Message par pelon » 13 Mars 2003, 23:07

Sur le plan de la diplomatie, c'est une partie de poker menteur. Pour le peuple irakien, une menace permanente.
pelon
 
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Message par Louis » 14 Mars 2003, 08:52

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