le sang nouveau est arrivé

[Valiere]

« Le sang nouveau est arrivé
l’horreur SDF »
de Patrick Declerck
Editions Gallimard
5,50 €
octobre 2005
92 pages ARRET SUR « NON-DROIT »




La fin de l’automne est là, l’hiver et les grands froids s’annoncent.
Comme tous les ans, à la même époque, les projecteurs sont braqués en direction du SDF, qu’il soit jeune ou vieux.
La compassion est de mise sur toutes les chaînes avec l’annonce de mesures exceptionnelles qui sont prises pour héberger les « sans abri ».
Les bonnes âmes s’expriment et des places se libèrent dans les centres plus ou moins aménagé. . Ouf ! On est sauvé même s’il faut déplorer quelques « accidents » ici et là avec un ou plusieurs décès.
Ils sont des dizaines de milliers dans les rues, même beaucoup plus, à errer, à survivre et à souffrir en ne pouvant compter sur les soutiens institutionnels qu’en hiver…Tant pis si l’hypothermie guette beaucoup de SDF au printemps ou même en été… Circulez ! Il n’y a rien à voir….
L’auteur de ce pamphlet efficace et sans pitié pour les hypocrites et les faux charitables, analyse la situation des « SDF » et dénonce de scandale de ces hommages tardifs à ces victimes de la société d’exclusion :

« le message général est double, contradictoire et paradoxal : ces clodos font peur et sont de pauvres victimes. Virez-les, ils puent. Aidez-les, ils souffrent. Double discours. Double représentation. L’humanitaire et le policier. Le répressif et le réparateur. L’agression et la culpabilité. L’exclusion et l’identification. »

Ce livre est un véritable brûlot :

Personne n’est épargnée, ni les pouvoirs publics, ni les média, ni non plus ceux et celles qui passent très facilement de la charité au mépris ..

Cela n’arrive qu’aux autres, cette misère, cette détresse…Allez savoir…

« Qui ose l’odieuse et désinvolte injure de penser, un instant , que l’on vit à la rue parce que l’on veut cela ? Parce que l’on aime cela ? Qui ? Mais tout le monde, tout le temps… »
Et pour être plus précis, l’auteur indique en pied de page : « Dont, mais il n’est, hélas, pas le seul de sa caste à n’y rien comprendre, Lionel Jospin, suicidé de la présidentielle de 2002 : « Ceux que l’on appelait des clochards…qui, pour des motifs personnels, choisissent de se retrouver dans la rue » (18 mars 2002)…

Diagnostic noir, voire féroce diront certains mais tellement vrai…

Ce livre et les idées développées ne s’oublient pas et l’auteur termine son œuvre par des propositions que je fais miennes :

« Il faut changer la donne. Un revenu minimum d’existence, à vie et sans questions, enquêtes, réserves ou contreparties aucunes. Un droit. Un vrai de droit de l’homme pour tous les hommes. »

Vous n’êtes pas convaincu !? Eh bien lisez ce livre et vous verrez !

Valière