a écrit :L'idée d'une candidature unique à la gauche du PS en 2007 continue de diviser la LCR
LE MONDE | 23.11.05 | 15h13 • Mis à jour le 23.11.05 | 15h13
Comment prolonger l'élan unitaire de la gauche du non et garder son identité pour 2007 ? La Ligue communiste révolutionnaire (LCR), qui a lancé, lundi 21 novembre, les débats de son congrès national prévu du 19 au 22 janvier à la Plaine-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), en publiant cinq "plates-formes", s'interroge sur les suites à donner à la campagne du non.
L'organisation d'extrême gauche est sortie renforcée par le rôle qu'elle a joué dans la campagne contre la Constitution européenne, mais elle semble aujourd'hui hésiter sur son positionnement lors des prochaines échéances électorales. La direction de la LCR, Alain Krivine en tête, ne veut pas réitérer une alliance avec Lutte ouvrière (LO), dont elle sait que le profil jugé trop sectaire ne correspond plus à ses sympathisants. Mais elle se divise sur les autres options : présenter un candidat sous ses propres couleurs ou oeuvrer à une candidature unique à la gauche du PS.
"COMBAT ANTILIBÉRAL"
La majorité de l'organisation, regroupée dans la "plate-forme 1" (animée notamment par Alain Krivine, François Sabado et Olivier Besancenot), est réticente à l'idée de constituer un "pôle alternatif pour 2007". Ses signataires défendent la mise en place d'un "front unitaire contre le gouvernement" et d'une opposition la plus large "dans les luttes". Mais ils veulent aussi "assurer la présence de la LCR en 2007" afin d'incarner un "combat antilibéral conséquent", sans — pour le moment — afficher le nom du candidat "naturel" de la Ligue, Olivier Besancenot.
Cette analyse est combattue par la "plate-forme 3". La minorité qui s'était opposée à l'accord avec LO en 2004 veut, elle, "donner au non un prolongement politique". Cela implique, à ses yeux, d'élaborer un programme de "rupture avec le capitalisme" avec l'ensemble des forces politiques et des militants du non. Et de pousser les feux de candidatures communes "à toutes les élections" de 2007 et 2008. Son principal chef de file, Christian Picquet, reproche à la direction de "ne pas lancer la bataille auprès de ses partenaires, dont le PCF, pour y parvenir". Une analyse partagée par Léonce Aguirre, autre minoritaire, qui prône, lui, la construction d'"une nouvelle force politique".
En face, enfin, la "plate-forme 2" regroupe des anciens de LO. Pour eux, pas question d'alliance, sinon avec Arlette Laguiller : il faut estiment ces trotskistes, "construire le parti des travailleurs". Les quelque 3 000 militants de la LCR devront trancher début janvier.
Sylvia Zappi
Article paru dans l'édition du 24.11.05