par interluttant » 20 Nov 2005, 16:29
Oui, Logan, le mouvement des jeunes de banlieue qui a eu lieu il y a 15 jours, à cause de son mode d'action, le vandalisme, ne nous permet pas de s'exclamer que tout cela est, dans l'ensemble très positif.
Mais quand tu dis qu'il y a une "division de plus en plus manifeste dans la population", c'est là qu'on aurait pu saisir l'occasion de faire de la politique. Car la classe ouvrière n'a pas ressenti, à juste titre, le mouvement des jeunes de banlieue comme un mouvement qui se tournait contre elle. C'est une fraction de la classe ouvrière, la fraction la plus jeune et la plus écrasée par la misère et le chômage, qui a cherché à se faire respecter par un gouvernement qui la laisse creuver et la traite de racaille à nettoyer au karsher. C'était une révolte contre l'ordre social. Oui Jacquemart, une révolte (sans guillemets), même si elle s'est exprimée de manière très primitive, par le vandalisme.
Pascal, je n'ai pas lu ton texte (je me suis arrêté quand j'ai lu " l'Islam n'est pas la chose exclusive des musulmans" : je crois que nous devons laisser la religion, de manière très exclusive, aux politiciens bourgeois. Et, de notre côté, la combattre). Mais quand tu dis que qu'il n'y avait dans cette révolte "aucun espoir de changer les choses par l'organisation collective", tu n'as qu'à moitié raison. Les jeunes des banlieues se sont coordonnés pour que ça brûle partout et de plus en plus pendant quelques jours. Ils se sont politisés de manière très basique, disant "Nous, les jeunes de banlieue, ne sommes pas rien. On ne se laisse pas traiter de racaille sans réagir. Et quand on se met en colère, ça se voit".
Il y a eu un mouvement pour exprimer cela. C'est en ce sens qu'il y eu aussi un espoir. Au cours du mouvement, ce "nous, la racaille", nous devions le reconnaitre comme celui de notre classe.
Pour conclure sur le communiqué de LO, je ne pense pas qu'il aurait fallu mettre la phrase "il y a de l'espoir : les jeunes des banlieues se mobilisent". Mais on aurait sans doute dû mettre quelquechose comme "c'est une fraction de la classe ouvrière qui exprime sa révolte". Pour faire en sorte que les travailleurs qui étaient un peu content de voir le gouvernement en difficulté se sentent encouragés.
Jacquemart, tu demandes un "récit concret de la politique que LO aurait dû mener" !?