A Vérié,
D'abord, je vois très peu (euphémisme) de gens qui se sont abstraitement "prononcés pour la police de proximité" dans la discussion.
Ensuite, je n'en vois aucun qui ait dit que c'était ce que l'édito défendait.
(Cyrano @ jeudi 3 novembre 2005 à 13:27 a écrit : Le premier message introduisant ce débat – le message de Koceila – est pourtant un modèle du genre : il n'embraye pas avec des jugements hâtifs sur ce qui s'est passé. Un expectative mesurée : on n'est pas obligé de pédaler illico presto, le nez dans le guidon, avec des formules qui relèvent plus de la panoplie "J'ai-réponse-toute-prête", en avalant toutes les rumeurs possibles.
La première réponse de boispikeur le mardi 1 novembre 2005 à 02:15 :
« Le truc, c'est que des jeunes, poursuivis ou non par les flics, sont morts en voulant se soustraire à un contrôle. Ca en dit long sur le climat de frayeur qui règne dans certains quartiers. »
Franchement, je ne suis pas sûr que la police effraye autant les jeunes… Traiter de "bouffon", "fils de pute", des flics qui passent en patrouille pédestre, ou balancer une canette de coca sur la voiture police, au nez et à la barbe des flics présents dans le véhicule : ça ne montre pas une grande « frayeur » de la police… Et les évènements qui ont suivi n'ont pas montré une jeunesse claquant des dents à la vue d'un gyrophare. Ça serait même presque le contraire.
a écrit :Interluttant lit que LO déplore le sous-effectif de la police.
(Vérié a écrit :
Entièrement OK avec Pelon qui rappelle de sains principes de base.
(Bizarre : pourquoi dis-tu qu'il faut etre "gauchiste" pour croire à l'image que la bourgeoisie cherche à donner de sa police ? Il me semble que c'est plutot les réformistes qui nourrissent ce genre d'illusion, non ?)
(Vérié a écrit :
Mais, meme s'il est important de faire comprendre que Sarko n'est pas l'ami des travailleurs - ce que pas mal de gens semblent avoir d'ailleurs compris en banlieue -, ce n'est pas suffisant. Cela, le PC et le PS le disent aussi. Avec autrement plus de moyens médiatiques que nous. Libération cartonne tous les jours là-dessus.
a écrit :
Certes, nous n'allons pas lancer le mot d'ordre de suppression des flics, ni faire, comme je l'ai déjà dit, de la démagogie anti-flic primaire, ni présenter les gens qui caillassent les pompiers comme de super héros. Mais nous devons inlassablement expliquer que ce n'est pas sur la police qu'il faut compter pour mettre fin à l'insécurité, la petite délinquance, l'incivilité quotidienne etc. ET agir, dans la mesure de nos maigres moyens, pour favoriser la création d'organisation locale.
Pour reconstruire ce tissu associatif, évoqué par plusieurs camarades, qui assuraient des liens sociaux et évitait, ou limitait, les comportements asociaux.
Dans la situation et l'état d'esprit où se trouvent une bonne partie de ces "jeunes de banlieue" (pour reprendre cette expression passe-partout), ça va etre difficile, c'est sur. Mais on peut tout de meme espérer qu'un mouvement ouvrier puissant et déterminé pourrait s'adresser à eux et etre écouté.
a écrit :Sarkozy, le pompier-pyromane, doit partir !
Le 27 octobre, à Clichy-sous-Bois, des adolescents fuyant un contrôle de police se réfugient dans un transformateur électrique. Deux d’entre eux y trouvent la mort.
Révoltés par cette tragédie, plusieurs nuits consécutives, des jeunes ont affronté les forces de police dépêchées en grand nombre dans cette ville de Seine-Saint-Denis. Mais c’est aussi par centaines, accompagnés de nombreux habitants et d’élus pour une impressionnante démonstration de force et de dignité, qu’ils ont rendu hommage à leurs camarades victimes d’un ordre aussi injuste que violent.
Dans le même temps, les violences policières de Clichy-sous-Bois et le mépris que le gouvernement affichait pour les jeunes et les familles des victimes provoquaient des affrontements dans de nombreuses cités en Ile-de-France.
Le gouvernement est responsable de la situation créée
Voilà où conduit logiquement la politique de MM. Villepin et Sarkozy. Le chômage de masse et la précarité alimentent une misère grandissante. À la périphérie des grandes villes, la formation de véritables ghettos sociaux va de pair avec des discriminations toujours moins supportables. On démantèle l’école publique, ce qui généralise l’échec scolaire. Dans la logique des politiques de déréglementation, les services publics de proximité sont mis en pièces. On ne cesse de réduire les crédits consacrés à la prévention. Le logement social est partout sacrifié. Voilà le quotidien d’une grande partie de la population de ce pays. Pendant ce temps-là, à l’Assemblée nationale, la majorité allège l’impôt sur la fortune ou exonère les dividendes des actionnaires.
Sarkozy doit partir !
Complément logique de cette politique de classe qui s’affiche sans vergogne, les contrôles policiers se font chaque jour plus odieux et violents. Le racisme répand son poison, encouragé par les propos provocateurs de Sarkozy. Emporté par sa volonté de criminaliser toute une jeunesse, le ministre de l’Intérieur va jusqu’à l’insulter en la traitant de « racaille » et de « gangrène ».
En parfait pompier-pyromane, Sarkozy ne cesse de faire monter les enchères. Il va maintenant jusqu’à décider le déploiement des CRS et des brigades anticriminalité dans les quartiers dits difficiles. En campagne pré-électorale permanente, soucieux de se rallier les faveurs des électeurs de Le Pen, il annonce qu’il se rendra chaque semaine dans une nouvelle banlieue. Ce qui aura pour seul effet d’accentuer la pression policière sur les zones concernées et d’y rendre la situation plus explosive encore. Et ce climat de violence, insupportable pour les populations, ne fera qu’accroître leurs difficultés quotidiennes.
Décidément, Sarkozy, l’incendiaire des banlieues, doit partir !
La mobilisation populaire s’impose
Aujourd’hui, certains élus de droite s’inquiètent des effets de ces provocations à répétition. Chirac et Villepin en appellent même au calme. Comme si leur politique de casse sociale, la démagogie sécuritaire qu’ils n’ont cessé d’utiliser pour se faire élire n’avaient pas engendré cette situation.
Ce n’est pas par l’intervention incontrôlée de la police qu’on réglera les problèmes, mais par l’intervention de la population. La mobilisation des forces progressistes est décisive. Il faut arrêter les provocations policières et agir en faveur de mesures immédiates favorisant une vie solidaire dans nos quartiers et nos cités. Devant les désastres sociaux provoqués par des années de libéralisme, i l faut exiger que la priorité soit donnée à la création d’emplois stables, aux services publics, à l’école, au logement, à la prévention.
L’action de ce gouvernement sème la misère et engendre le désespoir. Rien n’est plus urgent que de le mettre en échec. C’est ce à quoi appelle la LCR.
Le 3 novembre 2005
a écrit :Lutte Ouvrière n°1944 du 4 novembre 2005
Sarkozy à Argenteuil : il vient et avec lui ça explose
Mardi 25 octobre, Sarkozy a effectué une visite nocturne sur la " Dalle ", le quartier de la Zup-Nord à Argenteuil.
Des incidents particuliers venaient-ils de se produire ? Non. Etait-ce une visite surprise destinée à constater l'ambiance d'un quartier populaire la nuit, et pourquoi pas à annoncer des mesures pour améliorer le sort des gens qui y vivent ? Pas davantage.
On s'interroge sur les raisons qui ont fait qu'un article paru le matin même dans la presse locale annonçait cette visite. Cela a conduit des centaines de jeunes à l'attendre et à lui faire l'accueil qu'il méritait. Cet épisode soigneusement mis en scène faisait partie du spectacle d'auto-promotion de Sarkozy.
Projectiles, invectives, tout était prêt pour qu'il puisse éructer sa phrase du jour : " Vous en avez assez de cette bande de racaille ? Eh bien, on va vous en débarrasser. "
Les habitants d'un quartier qui n'avait pas connu d'incidents notables depuis des mois ont vécu l'événement comme une provocation de sa part. Car il a présenté une image de leur quartier, " territoire des bandes ", " un des plus chauds d'Ile-de-France " selon lui, qui ne correspond nullement à la réalité.
Les téléspectateurs du pays ne connaîtront pas l'opinion des habitants de ce quartier. En revanche, ils auront vu Sarkozy, sous les projectiles, utiliser des paroles délibérément choquantes contre les jeunes.
Mais, quand on sème le vent... Témoin la mésaventure survenue à l'un des amis de Sarkozy, l'UMP Georges Mothron, député-maire d'Argenteuil. Celui-ci exprimait déjà un " sentiment très contrasté " au lendemain de la venue de son chef à Argenteuil. Mais deux jours plus tard, alors qu'il tenait une réunion sur la Dalle, sa voiture de fonction brûlait. Il confiait alors : " Cela m'a secoué. Je vais de jour comme de nuit dans tous les quartiers depuis toujours. Jamais je n'aurais pensé être visé... " Comme quoi la Zup d'Argenteuil n'était pas le Bronx que Sarkozy a présenté, mais il a suffi de la visite d'un shérif de l'Intérieur pour mettre de l'huile sur le feu.
Correspondant local
a écrit :Etait-ce une visite surprise destinée à constater l'ambiance d'un quartier populaire la nuit, et pourquoi pas à annoncer des mesures pour améliorer le sort des gens qui y vivent ?
Retour vers Politique française
Utilisateur(s) parcourant ce forum : gipsy et 9 invité(s)