Bonjour/soir
Aujourd'hui, samedi 20 octobre 2005, j'ai rencontré dans une rame de métro deux skinheads néo-nazis. Ils portaient tous deux des rangers à lacets blancs et l'un arborait un drapeau français sur son blouson. Je ne les ai vu qu'au moment où je m'apprêtais à sortir de la rame et, pendant un instant, je me suis demandé s'il ne serait quand même pas de mon devoir, compte tenu de mon passé dans l'anti-fascisme, de me jetter sur eux et de leur casser la gueule sans prévenir. Mais ils étaient deux et j'étais tout seul, donc j'ai reculé, d'autant plus que je n'ai pas eu le temps d'évaluer si je pourrais recevoir un appui parmi les voyageurs présents dans le wagon... D'accord, cela n'est pas très glorieux.
J'ai abandonné l'anti-fascisme il y a longtemps, ce qui ne signifie pas que je sois passé dans le camp adverse...
N'est-ce pas Bordiga qui écrivait, il y a plus de 50 ans, que l'antifascisme est le pire produit du fascisme...?
Cela étant, peu après cette altercation qui n'a pas eu lieu, je me suis posé la question suivante:
qu'est-ce qui, d'un point de vue strictement moral, est plus méprisable: une bande de néo-nazis névrosés et hystériques, ou la foule démocratique dont la passivité constitutive est le pire des neutralisants politiques?
Je soumets cette question à l'appréciation des intervenants de ce forum.
Merci