Extraits préférés d'un roman

[Matrok]

Zelda :

Baumugnes !

Trop facile. Je ne l'ai jamais lu mais ça ne peut être que "Un de Baumugnes" de Jean Giono.

[lallemande]

De Giono je n'ai lu que le "Moulin de Pologne" qui ne m'a pas marquée, je suis contente de trouver ici une bonne référence d'un de ses ouvrages. (Politiquement, il était un peu douteux, non?)
Voici un petit jeu:
"Nier comme la barre mise au-dessus du quanteur le marque, nier qu'existe un ne se fait pas, et moins encore que pourtout se pouspastoute.
C'est là pourtant que se livre le sens du dire, de ce que, s'y conjuguant le nyania qui bruit des sexes en compagnie, il supplée à ce qu'entre eux de rapport nyait pas (...) (...) (...)"

De quelle célébrité sont ces lignes? Et quel usage en faire d'après vous?
Sur ce, je vais me coucher. Réponse au prochain épisode.
(si vous avez du mal à trouver, je peux en rajouter quelques lignes. :wavey:

[Matrok]

Ajoutons à la bio de Giono deux faits contradictoires : sous l'occupation il publie certains textes dans un journal collabo - ce qui lui sera aussi reproché à la libération. En même temps, il accueille chez lui et cache aux autorités de Vichy un écrivain d'origine juive polonaise, Jan Malacki, connu sous son nom de plume Jean Malaquais. Je viens d'ailleurs de lire Les Javanais, le roman qui a valu en 1939 le prix Renaudot à Malaquais. C'est vraiment formidable !

[Ottokar]

Trotsky avait fait une critique très élogieuse du livre de Malaquais, qui est effectivement bon, et lui a sans doute été transmis par les trotskystes français.

[artza]

Malaquais était personnellement et politiquement lié à un militant qui appartint briévement à la ligue communiste (trotskyste) à sa formation puis rallia la gauche italienne (bordiguiste) pour finalement animé son propre courrant toujours ultra-gauche, Internationalisme, puis le CCI-Révolution internationale.

[interluttant]

:ph34r:

La moitié des agglomérations qu'il traversait étaient désertes, comme après une incursion de l'ennemi, les champs étaient abandonnés, la moisson n'avait pas été faite - et c'étaient bien là les traces de la guerre, mais de la guerre civile.
Pendant quelques jours, à la fin de septembre, la route qu'il suivait longea la berge élevée et abrupte d'une rivière. Celle-ci, qu'il suivait à contre courant, coulait à sa droite. A sa gauche, à perte de vue, du bord de la route à l'horizon encombré de nuages, s'étendaient des champs qui n'avaient pas été moissonnés. De temps à autre, les champs cédaient la place à des forêts d'arbres feuillus où prédominaient le chêne, l'orme et l'érable. Les forêts faisaient courir leurs ravins profonds jusqu'à la rivière, coupant la route de fondrières et de pentes raides.
Dans les champs, le seigle s'échappait des épis trop mûrs et se répendait par terre. XXXXXXXXXXX en prenait des poignées entière dans sa bouche, broyait à grand-peine le grain entre ses dents, et se nourissait ainsi lorsque, pour comble de misère, il ne trouvait pas le moyen de se faire cuire une bouillie de grain. Son estomac digérait mal cette pâte crue, à peine mâchée

Dans la suite (que je vous mettrait si vous ne trouvez pas tout de suite), le chapitre (si j'ai bien compris) file la métaphore des champs = société en guerre civile ; forêts = havre de paix pour l'individu, de liberté. C'est très beau.

[artza]

Le pourfendeur de nuages. Russell Banks.