Stalinisme et Antisémitisme

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par Koceila » 15 Oct 2005, 00:08

Quand j'étais jeune et beau, n'est-ce pas :hinhin: j'ai lu un roman d'Hephraïm Sevela qui avait trait, entre autre, au début de son engagement sioniste suite à une campagne antisémite en URSS après la seconde guerre; ce livre avait pour titre: Adieu Israël, en première partie, il était question de l'URSS et en seconde partie, l'auteur parle de ses deceptions en Israël. Ce livre trés intèressant avait une suite. Je ne sais pas si aujourd'hui l'un et l'autre sont toujours édités. :wavey:
Koceila
 
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Message par artza » 15 Oct 2005, 07:43

(txi @ jeudi 6 octobre 2005 à 16:58 a écrit :Quelqu'un a-t-il des documents sur l'antisémitisme en URSS du temps de Staline ?

Mandel Mann jeune juif polonais réfugié en URSS en 1940 après l'agression contre la Pologne et son démantélement par Hitler puis par Staline (pacte germano-soviétique) engagé dans l'Armée rouge en 41 après l'attaque d'Hitler contre l'URSS raconte dans son roman largement autobiographique "Aux portes de Moscou" l'antisémitisme qui subsistait profondément dans certaines couches de la population.

a écrit :"il n'y a plus de juifs à Smolensk. On les tue partout:dans les bois, sur les routes."

et le même sodat juif conseille à l'auteur:
a écrit :"Ne raconte jamais à personne que tu es juif. Il vaut mieux que cela ne se sache pas dans ton unité. Ne te fais pas appeller par ton nom juif. Change de nom. Si tu es fait prisonnier, les soldats te dénonceront aux allemands. Les prisonniers juifs, on les fait tous fusiller. (...)"



Après la révolution d'Octobre l'antisémétisme que la réaction utilisa et pratiqua largement tout au long de la guerre civile fut combattu par le jeune pouvoir soviétique.

Plus tard Staline n'hésita pas à surfer sur les préjugés antisémites de trop nombreux russes. Par exemple en soulignant l'origine juive de certains oppositionels de gauche (trotskystes).

Dans les milieux PC en France il était courant de décrire Trotsky comme un juif de "type juif petit et maigrichon" (sic). Ce qui n'était pas le cas LT étant grand pour sa génération et large d'épaules.
Par contre Staline était malingre, petit, avec un bras attrophié... Plus tard il eut tout le loisir de faire du gras au Kremlin.
artza
 
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Message par Wapi » 15 Oct 2005, 11:57

artza

a écrit :Après la révolution d'Octobre l'antisémétisme que la réaction utilisa et pratiqua largement tout au long de la guerre civile fut combattu par le jeune pouvoir soviétique.


Je crois me souvenir que dans Ma vie, Trotsky raconte qu'il fût question qu'il devienne à un moment commissaire du peuple à l'intérieur, poste qu'il n'a pas accepté car même en période révolutionnaire, les préjugés antisémites étaient encore tenaces, et que les ennemis du régime n'auraient pas manqué de se saisir des origines juives de Trotsky pour avoir encore quelque chose à reprocher au jeune état ouvrier.

Bon, je viens de retrouver le texte, c'est dans le chapître "au pouvoir"

a écrit :Lénine, par contre, venait seulement de rentrer de son refuge, où il avait passé trois mois et demi, tourmenté de vivre à l'écart de la direction immédiate et pratique. Son retour coïncidait avec ma fatigue et je n'en étais que plus disposé à rentrer, au moins pour quelque temps, dans la coulisse. Mais Lénine ne voulait même pas en entendre parler. Il exigeait que je prisse la direction de l'Intérieur; la principale tâche était alors de combattre la contre-révolution. Je lui fis des objections et, entre autres arguments, je fis valoir la question des nationalités: était-il, disais-je, bien utile de donner à nos ennemis cette arme supplémentaire, mon origine juive ?

Lénine était presque indigné.

--Nous faisons une grande révolution internationale. Quelle importance peuvent avoir de telles vétilles ?...

Sur ce thème s'engagea entre nous une dispute à demi comique.

--La révolution est grande, répliquais-je, mais il reste un fameux nombre d'imbéciles...

--Est-ce que nous marchons sur les pas des. imbéciles ?

--Marcher sur leurs pas, non certes! Mais, parfois, il faut faire de petites concessions à la sottise... Pourquoi chercherions-nous, dès les premiers jours, des complications superflues ?...

J'ai déjà mentionné que la question de nationalité, si importante dans la vie de la Russie, n'a joué dans ma vie personnelle presque aucun rôle. Dès ma première jeunesse, les préventions ou préjugés nationaux provoquaient en moi la gêne que doit éprouver un rationaliste, laquelle parfois devenait un dégoût, et même un écoeurement moral. Mon éducation marxiste donna de la profondeur à cet état d'esprit, d'où sortit un internationalisme actif. La vie vécue en différents pays, dont j'appris les langues, la politique et la culture, m'aida à m'assimiler, en chair et en os, l'internationalisme. Si, en 1917 et plus tard, j'ai pris parfois argument de mon origine juive contre telle ou telle nomination, ce fut exclusivement par calcul politique.
Wapi
 
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Message par Wapi » 15 Oct 2005, 12:16

C'est tout simplement ... le 7 novembre ! Trotsky fut ensuite choisi pour les affaires étrangères.

Voici en lien le chapitreAU POUVOIR et ici le sommaire de MA VIE.
Wapi
 
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Message par Arsenine » 28 Mai 2006, 07:05

L'antisémitisme de Staline s'est même manifesté dans le cadre familial: lorsque sa fille s'est mariée à un jeune juif, il a rompu toute relation avec elle. Une famille brisée. Snif. :cry3:
Arsenine
 
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Message par yannalan » 28 Mai 2006, 09:14

Oui, pour moi c'est clair quil y a eu antisémitisme en URSS. Déjà, il y avait un antisémitisme populaire. Il a été combattu au début de la Révolution, pas facilement, il y a des épisodes de "Cavalerie Rouge" où l'on voit bien qu'être juif n'êst pas franchement un avantage quand la cavalerie débarque...
Sous Staline, c'est vrai que des juifs polonais se sont réfugiés en Russie devant les allemands, mais franchement s'ils avaient pu trouver autre chose, je crois qu'ils auraient cherché ailleurs... Il y a eu pendant la guerre un Comité Juif Antifasciste, il ne restait plus qu'un survivant, Ilia Ehrenbourg, à la fin du règne de Staline ! Les autres étaient déportés, avaient eu des "accidents", etc...
Ca n'a jamais été une politique raciale délibérée, mais plutot une variable d'ajustement, comme du temps des tsars : quand ça va pas, c'est les juifs. Certains ont bien servi Staline et s'en sont tirés, comme le dit Vérié, mais ce n'est pas la règle.
Après Staline, l'antisémitisme est resté plus feutré, avec des cirses comme en Pologne en 73.
Pour ce qui est des pogroms d'après-guerre, si des soldts soviétiques ont tenté de s'y opposer, il faut quand même noter que les responsables du maintien de l'ordre à l'époque étaient sous les ordres des soviétiques et qu'ils ont laissé faire.
Une politique dans les pays de l'Est en 45 a été de confier la police politique aux Juifs ou aux autres minorités (tziganes). Une fosi que le sale boulot a été fait, il n'y a plus eu qu'à dénoncer les abus en explqiuant que "forcément, ces gens-là n'étainrt pas issus du peuple,etc.." (cf "oni" de tereza torajnska, qui a interviewé d'anciens dirigenats stalineiens polonais)
yannalan
 
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