a écrit :Une femme présidente: une hypothèse qui prend corps en France
PARIS (AFP)
Une femme à l'Elysée ? La question a cessé d'être théorique depuis que la socialiste Ségolène Royal est entrée dans le jeu présidentiel.
La présidente de la région Poitou-Charentes a déploré lundi les railleries de responsables socialistes, en estimant que "tout se passe comme si on avait le droit d'être prêt, mais pas le droit d'être prête" pour briguer le poste de chef de l'Etat.
Seule présidente de région, Mme Royal a proclamé jeudi, le jour de ses 52 ans, qu'elle irait au combat si le PS le lui demandait, et qu'elle se sentait capable de battre l'UMP Nicolas Sarkozy, "ou un autre".
Mme Royal a jugé lundi "surprenantes" les réactions critiques ou ironiques de certains leaders socialistes. Sans citer Ségolène Royal, Jack Lang a ainsi dénoncé un "concours de beauté". "Plus on est de fous, plus on rit", a lancé de son côté le président du groupe PS à l'Assemblée, Jean-Marc Ayrault.
Dès novembre, des amis de la responsable PS avaient créé un blog l'exhortant à franchir ce grand pas (ségolène.2007, dont l'exergue est : "pour une femme présidente, présente-toi, Ségolène").
Comme en écho, Michèle Alliot-Marie (UMP), première femme ministre de la Défense en France, première à la tête d'un grand parti (le RPR), se prédisait dimanche dans le JDD "un rôle de premier plan" en 2007. La ministre de la Défense a souligné lundi sur LCI que l'élection présidentielle aura lieu dans dix-neuf mois. "On verra ce que sera le contexte et l'opinion publique à ce moment-là", a-t-elle dit.
"Une femme peut briguer la présidence de la République (...) Ce n'est ni un avantage ni un inconvénient d'être une femme, le problème c'est plutôt de savoir ce que l'on propose", a-t-elle ajouté.
Ségolène Royal et Michèle Allio-Marie ne seraient pas les premières à entrer dans l'arène présidentielle. Mais les femmes qui s'y sont essayées, de la féministe Huguette Bouchardeau à la radicale Christiane Taubira, l'ont fait pour "porter témoignage" ou représenter des partis marginaux, sans l'ombre d'un espoir d'accéder à la tête de l'Etat.
La pionnière fut, en 1974, Arlette Laguiller, au nom de Lutte Ouvrière. Depuis, elle n'a jamais manqué un rendez-vous présidentiel.
Rejointe en 1981 par Huguette Bouchardeau et Marie-France Garaud, elle est encore seule au premier tour de 1988. En 1995, elles sont deux, les Verts ayant une championne, Dominique Voynet. Le premier tour de 2002 voit un record de présences féminines: 4 sur 16 (Christine Boutin, Corinne Lepage, Christiane Taubira et toujours Arlette Laguiller).
Avec Ségolène Royal et plus en filigrane la socialiste Martine Aubry ou l'UMP MAM, la configuration est différente : ces femmes politiques mèneraient la bataille au nom de partis de gouvernement.
Le ton narquois avec lequel l'offre de services de Mme Royal a été accueillie parmi les élephants socialistes en dit cependant long sur la préparation de la classe politique à voir une femme trôner à l'Elysée. ("Je vais rajouter une balle dans le fusil de chasse", résumait virilement Henri Emmanuelli).
Certes, en février, 85% des Français se disaient (sondage BVA) prêts à élire une présidente, avec seulement 13% d'irréductibles.
Il n'empêche que la France n'a jamais brillé par l'audace de ses avancées féministes : en accordant le droit de vote aux femmes en 1944, elle le faisait 50 ans après la Nouvelle-Zélande, 13 après l'Espagne ou le Brésil, 10 après la Turquie....
Les 15 premières années de la Ve république n'ont vu que trois femmes au gouvernement, modestes secrétaires d'Etat, cantonnées au socio-éducatif.
Valéry Giscard d'Estaing avait rompu avec cette logique : de 1974 à 1981, 9 femmes se succéderont dans les ministères. Elles sont 11 sous François Mitterrand de 1981 à 1988, 16 entre 1988 et 1995, 26 sous Jacques Chirac de 1995 à 2002...
Aujourd'hui encore, malgré la loi de 2000 instaurant la parité, la France figure à un modeste 74e rang dans le classement des pays par pourcentage de femmes députées.
alors moi je n'aime aucune des deux, représentantes attitrées de la grande bourgeoisie française, mais face aux sexisme de leurs "copains" de parti, j'exprime ici ma sympathie