Tony Blair signe Tariq Ramadan

[Gaby]

Contre l'extrémisme islamique, Londres recrute l'intellectuel controversé Tariq Ramadan
LE MONDE | 01.09.05 | 18h55  •  Mis à jour le 02.09.05 | 08h27
LONDRES de notre correspondant 


Comment réorganiser l'islam de Grande-Bretagne après les attentats-suicides sanglants du 7 juillet, à Londres, perpétrés par des musulmans britanniques ? Déterminé à répondre à ce défi crucial pour l'avenir de la société multiculturelle d'outre-Manche, le gouvernement de Tony Blair entend s'adresser directement aux jeunes des banlieues à l'islam conquérant d'où sont issus les poseurs de bombes. La nomination de l'intellectuel genevois Tariq Ramadan comme conseiller du gouvernement britannique dans sa lutte contre l'extrémisme musulman participe de cette volonté de dialogue avec les jeunes issus de l'immigration.


"C'est le rôle du gouvernement de s'adresser à toutes les communautés, y compris à des groupes qui professent une opinion qui n'est pas la nôtre", a confirmé le ministère de l'intérieur. L'information avait d'abord été publiée par le quotidien The Guardian le 31 août, qui révélait la présence du petit-fils du fondateur en Egypte des Frères musulmans, élevé à Genève et de nationalité suisse, dans ce groupe de treize personnes appelées à faire des recommandations au gouvernement d'ici à la fin septembre.

Mis en place la semaine passée par le ministre de l'intérieur, Charles Clarke, ce "Working group on tackling extremism", qui comprend des universitaires réputés et des représentants des instances communautaires, a pour mission d'explorer les moyens d'empêcher les jeunes musulmans du royaume de glisser vers l'extrémisme.

Le choix de Tariq Ramadan comme conseiller officiel de Sa Gracieuse Majesté est a priori surprenant. Tony Blair est le principal allié des Etats-Unis dans les guerres en Irak et en Afghanistan. En juillet 2004, les autorités américaines avaient retiré au ressortissant helvétique son visa pour enseigner à l'université Notre-Dame, "en raison de son soutien au terrorisme" . En 1995, la France l'avait interdit de séjour pendant quelques mois en raison de ses positions ambigues sur la place de la religion musulmane en France.

Reste que peu après les attentats du 7 juillet, Tariq Ramadan a séjourné sans problème en Grande-Bretagne pour donner une conférence au Centre islamique de Londres à l'invitation de l'association Da'watul Islam, qui entend promouvoir la pratique de la religion auprès des jeunes musulmans. Certes, avant son arrivée, Ramadan avait été en bute aux attaques de la presse tabloïde. Le Sun , premier tirage du Royaume, s'était indigné : "Son ton modéré présente une face raisonnable de la terreur aux jeunes musulmans impressionnables". Mais sous le minaret de la grande mosquée de Regent Park, l'universitaire, qui se définit comme un "piétiste fondamentaliste", avait condamné sans réserve les terroristes, qualifiés de "marginaux".

Le récent octroi à l'intéressé, par le St Antony's College de l'université d'Oxford, d'une bourse d'universitaire pour 2005-2006 a, semble-t-il, eu pour effet de faire taire ces critiques. Invité du département des études proche-orientales de ce centre du savoir, le "visiting fellow" animera des séminaires et fera de la recherche sur le thème "les musulmans face au défi contemporain" . Proposée par le directeur du Middle East Center, Walter Armburst, spécialiste du cinéma égyptien, sa candidature a été soutenue par le président de St Antony's, Marrack Goulding, ancien secrétaire général adjoint, responsable des opérations du maintien de la paix de l'ONU. De plus, le classement de Tariq Ramadan, par le magazine américain Time , parmi les cent innovateurs du XXIe siècle pour son œuvre en faveur d'un islam européen indépendant, a renforcé sa position de médiateur.

Outre Tariq Ramadan, le comité accueille d'autres personnalités controversées. A l'instar du porte-parole du Conseil musulman de Grande-Bretagne, équivalent du Conseil français du culte musulman, Inayat Banglawa, qui a tenu dans le passé des propos ouvertement antisémites. Tony Blair a résisté aux protestations des organisations juives britanniques et des éditorialistes de la presse de droite d'interdire l'entrée au Royaume-Uni à ce penseur critiqué pour son double discours. Pour l'hôte du 10 Downing Street, il y a urgence à court-circuiter les notables de cette communauté de 1,6 million de personnes, coupés de la réalité économique et sociale des ghettos. Par le truchement de Tariq Ramadan, le chef du New Labour entend saper la mainmise des organisations pakistanaises rigoristes sur le Conseil musulman. Fidèle en cela à son nouveau slogan annonçant le 5 août l'entrée en vigueur de mesures radicales visant à protéger le royaume du terrorisme : "Les règles du jeu ont changé".

[Davidoulia]

Au moins maintenant nos camarades vont arrêter de nous rebattre les oreilles avec Tarik Ramadan! Là ça devient tellement gros qie plus personne ne peut le considérer comme un ami de l' extrême-gauche... :sygus:

[Pascal]

C'est sur que pour lutter contre l'extrémisme islamique la personne la mieux placé c'est Tariq Ramadan !  :altharion:

Tu sais Manu, je suis convaincu que l'impérialisme britannique (comme les autres Etats impérialistes) n'a que faire de "lutter contre l'extrémisme islamique". Comme le disait Giscard en 1980, "Pour combattre le communisme nous devons lui opposer une idéologie. A l’Ouest, nous n’avons rien. C’est pourquoi nous devons appuyer l’islam". Il y a d'ailleurs dans le monde de nombreux islamistes qui bossent avec les impérialistes, comme ceux qui veulent imposer la charia dans la constitution irakienne ou les féodaux d'Arabie Saoudite. Tout ce que souhaite l'impérialisme britannique, c'est que les islamistes ne s'en prennent pas à ses intérêts. Après, qu'en Iran, en Arabie Saoudite, en Afghanistan ou ailleurs des femmes soient lapidées, des homosexuels exécutés, des militants ouvriers emprisonnés ou assassinés, l'impérialisme s'en fout.

Qu'un Tarik Ramadan prète allégance à l'impérialisme britannique, ne m'étonne pas plus que la participation de courants d'extrême-droite au sein des gouvernements italien ou autrichien.

  Au moins maintenant nos camarades vont arrêter de nous rebattre les oreilles avec Tarik Ramadan!

D'accord avec toi Davidoulia. Mais cela ne règle pas la question pour autant. Tarik Ramadan n'a pas "trahi", il a toujours été contre le prolétariat et n'a jamais été un ami. Si je ne suis pas étonné que le gouvernement britannique recrute Tarik Ramadan, que des militants qui se disent "communistes révolutionnaires" puissent considérer qu'un type qui parle de "moratoire" à propos de la lapidation des femmes soit un "ami" ou un "compagnon de route", ça me :breakdown: :breakdown:

[Davidoulia]

Mais cela ne règle pas la question pour autant. Tarik Ramadan n'a pas "trahi", il a toujours été contre le prolétariat et n'a jamais été un ami. Si je ne suis pas étonné que le gouvernement britannique recrute Tarik Ramadan, que des militants qui se disent "communistes révolutionnaires" puissent considérer qu'un type qui parle de "moratoire" à propos de la lapidation des femmes soit un "ami" ou un "compagnon de route", ça me 

=D>

[youri]

C'est sur que pour lutter contre l'extrémisme islamique la personne la mieux placé c'est Tariq Ramadan ! 

youri

 

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[Gertrude]