A la question : "La France va-t-elle trop loin ?"
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Maurice Leroy 44 ANS DÉPUTÉ UDF
« Non. Car il faut faire une distinction : l'administration Bush, ce n'est pas les Etats-Unis. Je suis d'ailleurs le vice-président du groupe d'amitié France - Etats-Unis, et je n'aime pas l'antiaméricanisme. Le mot d'ordre de la France est le bon : contre la guerre de Bush, pour la démocratie en Irak. Il y aurait quelque chose d'indécent à faire marche arrière. Cela voudrait dire que tout ce que nous avons défendu jusque-là n'aurait été qu'une posture. C'est l'administration Bush qui va trop loin : il ne faut pas inverser la charge de la preuve. »
R. Donnedieu de Vabres 48 ANS DÉPUTÉ UMP
« Non. La vision défendue par la France est juste. Il n'y a pas de complexe à avoir à l'égard des Etats-Unis : nous partons d'une approche hyperréaliste des menaces qui pèsent sur le monde depuis les attentats du 11 septembre. Mais nous en tirons des conclusions différentes des Américains. L'heure de vérité approche puisque les Etats-Unis et la Grande-Bretagne lancent un ultimatum que nous récusons. Notre attitude n'est pas du tout dirigée contre les Etats-Unis : c'est l'affirmation d'un principe positif permettant d'obtenir le désarmement de l'Irak sans la guerre. »
Marine Le Pen 34 ANS FRONT NATIONAL
« Non. A partir du moment où il existe un droit de vote au Conseil de sécurité, chaque pays est libre de l'utiliser comme il le veut. Sinon, c'est la démonstration de l'inexistence de l'Europe. La France doit continuer dans cet axe d'indépendance et de liberté, même si cela va à l'encontre de la volonté des Etats-Unis. L'aberration, c'est qu'on sait que cette guerre aura lieu. Une grande partie de l'opinion mondiale compte sur la France. S'il y a un seul satisfecit à accorder à Chirac, il est certain que c'est sur ce sujet-là. J'espère qu'il ne cédera pas. »
Jack Lang 63 ANS DÉPUTÉ PS
« Non. Celui qui va trop loin, c'est Bush. L'homme le plus dangereux aujourd'hui pour la paix du monde, ce n'est pas Saddam, c'est Bush. Si, par malheur, il intervient militairement, ce sera un crime contre la paix et le droit. Il détruira cinquante ans de construction du droit international contemporain. C'est inimaginable qu'il ait ce culot et ce cynisme pour accomplir un projet d'impérialisme belliciste. J'approuve à 100 % la ligne choisie par le président Jacques Chirac. Je suis convaincu que François Mitterrand aurait adopté la même attitude. »
Alain Krivine 61 ANS DÉPUTÉ EUROPÉEN LCR :
« Non. Après la chute des pays de l'Est, les Etats-Unis veulent s'installer militairement et économiquement dans des régions clés de la planète. Cela dépasse largement l'Irak. Et Chirac l'a compris. Nous assistons à un bras de fer sur fond de mondialisation : le président français s'efforce de préserver les intérêts d'un impérialisme européen. Je pense qu'en cas d'affrontement décisif il restera dans le camp occidental. Mais, si le bouleversement que Bush provoque est capital, ce qui se passe dans le mouvement anti-guerre l'est tout autant. »
De l'extrême droite à la gauche plurielle tous derrière Chirac !!!
Je trouve que si Krivine prend ses distances de Chirac, c'est pas assez clair.
Enfin, peut-on parler d'"Impérialisme européen" ?