On ne peut pas plaire à tout le monde.
a écrit :
Journal l'Humanité
Rubrique Politique
Article paru dans l'édition du 20 août 2005.
Le carnet politique
Mise en garde.
La campagne référendaire a fait une malheureuse : Lutte ouvrière.
La formation d’extrême gauche, qui pourtant avait pris position pour le « non » à la constitution européenne, reproche à la LCR ses initiatives avec le PCF et les partisans socialistes du « non ». LO a ainsi refusé de participer au débat que la LCR va organiser lors de son université d’été, à la fin d’août à Port-Leucate (Aude), avec la secrétaire nationale du PCF, Marie-George Buffet, le socialiste Jean-Luc Mélenchon, l’écologiste Francine Bavay, et Olivier Besancenot, sur « les perspectives de la gauche anticapitaliste » après la victoire du « non » au référendum. « Nous ne voyons pas ce que nous pourrions discuter sur ce sujet avec les invités que vous citez. Ils ne sont anticapitalistes que dans vos propres écrits », expliquent les dirigeants de LO. Dans sa revue Lutte de classes, LO estime carrément que la LCR tente pour « la énième » fois de « trouver des alliés sur sa droite », dans un papier signé, selon le Monde, par « Roger Girardot, nom de plume de Hardy, soit Robert Barcia dans le civil, patron de l’organisation ».
Qu’est-ce qu’on est bien tout seul !
LO ne s’en prend pas uniquement à ses alliés de la LCR. Plus classiquement, le PCF fait partie de ses cibles favorites. Toujours dans sa revue Lutte de classes, la formation d’Arlette Laguiller dénonce la pétition du PCF visant à recueillir un million de signatures, et qui exige que le président de la République, respectant le verdict populaire, retire la signature de la France, que l’Union européenne engage une négociation sur sa politique économique et sociale et sur ses institutions, et que les peuples soient associés à cette discussion et consultés. Pour la formation trotskiste, il n’y a rien à exiger de Chirac : « Ce sont le Parti communiste et ses compagnons de route qui ont promis que la victoire du "non" changera le rapport des forces et "obligera" Chirac à tenir compte du vote populaire. » Conclusion des amis d’Arlette Laguiller : « Le Parti communiste a abusé ceux qui lui ont fait confiance. Et il continue à les abuser en faisant croire à l’efficacité d’une pétition. » On comprend mieux pourquoi LO a fait le minimum durant la campagne référendaire. Le « non » de LO n’était qu’un positionnement tactique.
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Stéphane Sahuc