L'Etat russe devient l'actionnaire majoritaire de Ga

Dans le monde...

Message par faupatronim » 27 Juin 2005, 16:49

Un article qui, d'après moi, montre assez bien que le retour au capitalisme est loin d'être achevé en Russie...

(Le Monde @ lundi 27 juin 2005 a écrit :L'Etat russe devient l'actionnaire majoritaire de Gazprom, numéro un mondial du gaz


MOSCOU correspondance

La reprise en main du secteur de l'énergie engagée par le pouvoir russe vient de franchir une nouvelle étape. Vendredi 24 juin, le conseil d'administration de Gazprom a donné son feu vert pour vendre à l'Etat russe 10,7 % du capital contre un versement, avant la fin de l'année, de 5,9 milliards d'euros. L'Etat devient ainsi l'actionnaire majoritaire du numéro un mondial du gaz.

En s'appropriant le contrôle décisionnel de Gazprom, qui fournit 8 % du budget russe et 7 % du produit intérieur brut (PIB) selon les données officielles, l'Etat pèsera davantage dans l'économie, nationale et mondiale. "C'est la stratégie de centralisation du pouvoir qui se poursuit , prévient Evgeni Doronine, expert à l'Institut de l'économie ouverte de Moscou. Et qui passe par une mainmise sur les secteurs clés, comme les médias ou les hydrocarbures."

En décembre 2004, c'est un poids lourd du pétrole qui passait dans le giron étatique. Démantelé par une justice accusée d'être arbitraire, Ioukos, ancien numéro un du pétrole, livrait à Rosneft, société publique, sa filiale la plus fructueuse.

D'une manière assez habile, le pouvoir a présenté cette fois-ci l'acquisition comme une formalité nécessaire à l'ouverture du marché russe du gaz. L'Etat abolira, avant la fin de l'année, les quotas qui régissent les investissements étrangers, réalisant une promesse présidentielle sur la libéralisation économique. Mais il s'agit aussi pour l'Etat, maître désormais à 51 % de Gazprom, d'éviter qu'un actionnaire majoritaire privé ne constitue "une menace" pour l'économie, comme l'a précisé dimanche Dimitri Medvedev, chef de l'administration présidentielle et président du conseil d'administration de Gazprom.

Fort de la garantie étatique, Gazprom entend poursuivre avec vigueur son expansion. "Nous allons augmenter l'extraction de pétrole et de gaz, l'exportation d'hydrocarbures, et étendre notre coopération avec les plus grandes compagnies mondiales, y compris américaines, tant dans la partie continentale, que dans la mer de Barents, à Sakhaline et sur d'autres territoires" , a déclaré le président russe, Vladimir Poutine, samedi, devant des investisseurs américains réunis à Saint-Pétersbourg.

En plus de pénétrer le marché américain, la Russie veut se développer au-delà des marchés traditionnels d'Europe, une diversification de sa clientèle qui passe par la livraison de gaz liquéfié.

Pour l'heure, l'allemand BASF, numéro un mondial de la chimie, a signé en avril un accord qui lui permet de participer à l'exploitation d'un gigantesque gisement gazier sibérien. En retour, Gazprom, qui assure un quart des besoins européens, obtiendra un accès direct au réseau de distribution de gaz allemand et ouest-européen. "Il est déjà prévu, grâce à l'un de ces tubes, de vendre du gaz en Europe en 2010" , a précisé le président russe dimanche, ajoutant que Ruhrgas, actionnaire minoritaire de Gazprom, ne serait pas oublié.

L'Etat russe devrait utiliser cette nouvelle force comme un outil géopolitique, face à l'Inde, à la Chine et auprès des institutions internationales. Deux pays, le Mexique et la Norvège, frais signataires d'un accord renforçant leur coopération dans le domaine du gaz, se sont empressés de soutenir publiquement l'entrée de Moscou à l'Organisation mondiale du commerce (OMC).

Gazprom est toutefois attendu sur le renouvellement de ses infrastructures vieillissantes. L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), dans un rapport publié le 20 juin, s'inquiète d'un retour à l'interventionnisme de l'Etat dans l'économie et épingle le secteur gazier, dominé par Gazprom, qui "malgré son importance énorme" pour la Russie "reste le secteur qui a connu le moins de réformes" .

PETITS INDÉPENDANTS

Emanation de l'ancien consortium d'Etat, Gazprom, privatisé en 1993, est un monopole impliqué dans la totalité des phases de l'industrie gazière. La priorité est donnée à l'extension de son réseau de distribution sur son propre marché, menacé d'une grave crise si rien n'est fait avant 2010.

L'Etat est sommé aussi de faire de Gazprom un acteur plus transparent. Quant aux petits indépendants, qui extraient 14 % du gaz, ils espèrent "moins de discrimination dans l'accès aux tuyaux, que Gazprom gère en véritable monopole" , comme l'explique Valery Sorokin, président de l'institut European Energy Link, qui rappelle que les indépendants ont presque doublé leur production durant les cinq dernières années, mais restent à la merci de Gazprom pour la livraison.

Madeleine Vatel





Shell va abandonner sa structure duale

Le groupe pétrolier anglo-néerlandais Royal Dutch Shell s'apprête à franchir un tournant historique mardi 28 juin. Réunis simultanément en assemblée générale à La Haye et à Londres, les actionnaires de Royal Dutch Petroleum, la branche néerlandaise, et ceux de Shell Transport and Trading, la branche britannique, devraient donner leur feu vert à la suppression d'une structure duale qui remonte au rapprochement en 1907 de Royal Dutch, une société néerlandaise exploitant des champs pétroliers en Asie, et de Shell, un ancien magasin londonien de coquillages qui s'était tourné vers l'import-export de pétrole.

Le nouveau groupe sera une société de droit britannique ayant son siège aux Pays-Bas, où il paiera ses impôts. Le groupe sera coté principalement à la Bourse de Londres, et secondairement à la Bourse d'Amsterdam.
faupatronim
 
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Message par logan » 27 Juin 2005, 19:51

En quoi cela montre-t-il que le processus de retour au capitalisme n'est pas achevé en Russie?

En France aussi l'état contôle de grandes entreprises
logan
 
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Message par quijote » 28 Juin 2005, 01:52

En Russie , tous ces processus résultent de la lutte de telle ou telle faction de la bureaucratie , ce n 'est pas encore le" libre" jeu de la concurrence capialiste , la soumission aux lois " objectives " du marché et jusqu ' à présent des retours en arrière sont possibles : c 'est ainsi que Poutine a pu emprisonner tel ou tel magnat , ce qui serait inconcevable dans le système captaliste .

C 'est ainsi qu 'il a mis la main sur la plupart des médias

Mais il faut noter ausi c 'est qu 'il est question de privatiser Gazprom et de le transformer en société d 'actions ..

Jusqu 'où iront-ils dans ce sens ? Que seront ces "actions " ?

Et que sera cette " privatisation " ?

Et on ne peut comprendre ce qui se passe là bas , si on ne prend pas en compte le caractère bureaucratique du système
quijote
 
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