Euh, la demande de commission parlementaire, je ne crois pas.
a écrit :
Les Wê manifestent à Paris et interpellent Chirac
Notre Voie (Abidjan)
ACTUALITÉS
22 Juin 2005
Publié sur le web le 22 Juin 2005
By Stéphane Konan à Paris
A l'appel du Collectif des Wê d'Europe, environ cinq cents ivoiriens ont occupé la Place des Droits de l'Homme du Trocadéro à Paris 16ème, le samedi 18 juin dernier, pour dénoncer les massacres de civils à Duékoué. La manifestation a été soutenue par des associations ivoiriennes, africaines et françaises, dont la Lutte Ouvrière (L.O.).
C'est sous un soleil de plomb - une température avoisinant les 33° C - que les Wê d'Europe ont occupé de façon symbolique la place des Droits de l'Homme de Paris pour exprimer leur colère et leur indignation après les massacres survenus à Duékoué au début de ce mois. Ils avaient à leurs côtés des associations ivoiriennes, africaines, des représentants de partis politiques ivoiriens et français. Lutte Ouvrière (L.O.), la formation politique de Arlette Laguiller, issue du mouvement trotskiste, était de la partie. Solidaire des malheurs de la Côte d'Ivoire, la L.O. n'a jamais manqué l'occasion pour s'associer à la cause ivoirienne pour décrier les dérives de la politique de la France chiraquienne en Afrique. Pour mémoire, suite aux événements de novembre 2004 à Abidjan, elle avait réclamé une commission d'enquête parlementaire pour faire toute la lumière sur les barbaries de l'armée française contre des civils ivoiriens à l'Hôtel Ivoire. Le choix de la Place des Droits de l'Homme comme lieu du sit-in n'était donc pas un hasard.
Selon la secrétaire générale du collectif des Wê d'Europe, Mme Martine Kéi Vao, "nous avons choisi la Place des Droits de l'Homme parce que nous estimons que tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits, comme stipule la déclaration universelle des Droits de l'Homme. La situation à l'Ouest de la Côte d'Ivoire en général et à Duékoué en particulier est préoccupante. Elle nous interpelle tous. Pendant qu'il est encore temps, nous devons prévenir un autre génocide en Afrique pour ne pas connaître un autre Rwanda. Ces massacres de Duékoué ressemblent à un génocide en préparation contre le peuple wê. Pour nous, il ne s'agit pas de massacres interethniques comme a voulu le faire croire la presse internationale. C'est pourquoi nous attirons l'attention de la communauté internationale et singulièrement celle de la France sur ces tueries".
Pendant plus de trois heures, les manifestants ont bruyamment interpellé la communauté internationale, à commencer par la France. Ils ont plaidé en faveur d'une plus large protection et une prise en charge des populations civiles en Côte d'Ivoire et souhaité le retour définitif de la paix.
"Nous demandons que le volet humanitaire soit désormais inscrit comme la priorité des priorités à la feuille de mission des forces impartiales. Si tant est que la mission de la France est d'éviter la guerre civile en Côte d'Ivoire, nous craignons que le laxisme et le manque de vigilance de ses troupes favorisent les massacres", a-t-elle déploré, avant d'apprécier la récente visite du chef de l'Etat, Laurent Gbagbo, dans les zones endeuillées à Duékoué. "Nous saluons l'initiative du chef de l'Etat qui s'est rendu à Duékoué pour apporter son soutien et son réconfort à nos parents, malgré une insécurité criarde dans la région. Il faut savoir qu'à quelques mètres de là, campent les rebelles. Nous espérons qu'après lui, d'autres personnalités politiques ivoiriennes lui emboîteront le pas. Nous demandons par ailleurs aux cadres wê de mettre fin à leurs guéguerres qui enveniment une situation déjà précaire et explosive. Vivement que le désarmement ait lieu pour que cessent ces exactions", a-t-elle conclu.
Après la Place des Droits de l'Homme du Trocadéro à Paris, les Wê promettent de se faire entendre, dans les jours à venir, dans toute l'Europe et de saisir les instances suprêmes de Bruxelles, capitale de l'Europe des vingt cinq.